Divertissements

Les mots du théâtre au XVIIIe siècle.

Divertissements.

Chamfort et Laporte, Dictionnaire dramatique, tome I, p. 398-399 :

DIVERTISSEMENS. C'est un terme générique dont on se sert également pour désigner tous les petits Poëmes mis en Musique qu'on exécute sur le Théâtre ou en Concert, & les Danses mêlées de Chants qu'on place quelquefois à la fin des Comédies d'un ou de deux Actes.

La Grotte de Versailles, l'Ydille de Sceaux, sont des Divertissemens de la premiere espéce. On donne ce nom plus particulièrement aux Danses & aux Chants, qu'on introduit épisodiquement dans les Actes d'Opéra. Le Triomphe de Thésée est un Divertissement fort noble. L'Enchantement d'Amadis est un Divertissement très-agréable : mais le plus ingénieux dans les Opéra anciens, est celui du quatrième Acte de Rolland.

L'art d'amener les Divertissemens, est une partie fort rare au Théâtre Lyrique. La grande régle est, qu'ils naissent du sujet, qu'ils fassent partie de l’action, en un mot, qu'on n'y danse pas seulement pour danser. Tout Divertissement est plus ou moins estimable , selon qu'il est plus ou moins nécessaire à la marche théâtrale du sujet. Celui qui termine l'Opéra, paroît ne pas devoir être assujetti à cette régle aussi scrupuleusement, que tous les autres ; ce n’est qu'une Fête, un Mariage, un Couronnement, &c, qui ne doit avoir que la joie publique pour objet. On doit être encore plus sévere dans les Ballets. Des Divertissemens en action sont le vrai fond des différentes Entrées du Ballet : il faut que la Danse & le Chant y soient liés ensemble, & partagent toute l'action : rien n'y doit être oisif ; enfin le Ballet doit être tout entier en une action intéressante, vive, pressée. Il faut donc, pour former une bonne Entrée de Ballet, premièrement une action ; secondement, que le Chant & la Danse concourent également à la former, à la développer, à la dénouer ; troisièmement, que tous les agrémens naissent du sujet même.

Références :

Quinault, Amadis (1684, musique de Lully) : divertissement qualifié de « très-agréable ».

Quinault, Roland (1685), acte 4 :ce divertissement est jugé « le plus ingénieux dans les Opéras anciens ».

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