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Arlequin Lucifer ou Cassandre alchimiste

Arlequin Lucifer ou Cassandre alchimiste, vaudeville en un acte, de Richard Fabert, 27 juillet [1812].

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Arlequin Lucifer ou Cassandre alchimiste

Genre

vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

juillet 1812

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Richard Fabert

Almanach des Muses 1813.

 

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Fages, 1812 :

Arlequin-Lucifer, ou Cassandre alchimiste, folie en un acte, mêlée de couplets ; par M. R****** Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre du Vaudeville, le 27 juillet 1812.

Les bibliographies font souvent de Ferrière le coauteur de Fabert.

Journal de Paris, n° 210 du 28 juillet 1812, p. 2-3 :

[Compte rendu d'une chute, que le critique trouve tout à fait méritée : après avoir stigmatisé la vanité de l'alchimie, qui « est à la chimie ce que 1'astrologie judiciaire est à l’astronomie », et qu'on ne peut plus voir à l'œuvre « que sur nos petits théâtres », il résume rapidement l'intrigue de la pièce, qui est tout entière résumée dans le titre. On a affaire à une arlequinade dont l'originalité semble consister à faire épouser Argentine par Léandre, et non Arlequin. « Les détails sont dignes du plan », et le critique renonce à entrer dans le détail : il lui suffit de renvoyer au « couplet au public », qui demande l'indulgence du public, puisque tout le monde a le droit de vivre. L'évocation de la fin de la représentation, où l'acteur vedette Laporte se ridiculise à propos de la demande ironique du public qui demande l'allemande (une danse) au lieu de l'auteur. Le critique a choisi de ne pas attendre qu'elle paraisse.]

THÉATRE DU VAUDEVILLE.

Première représentation d'Arlequin Lucifer, ou Cassandre
alchimiste
, folie-vaudeville en un acte.

L'homme est de glace aux vérités ;
II est de feu pour le mensonge.

Si jamais de fanatiques visionnaires ont été de feu pour le mensonge, ce sont bien les souffleurs qui ont employé leur vie et leur fortune à faire des cendres. Que de trésors ont été dévorés par les fourneaux des alchimistes : En vain voyaient-ils mille fois s’évanouir en fumée leurs espérances et leurs travaux ; leur opiniâtre acharnement semblait acquérir une nouvelle force, et leur dernier souffle s’exhalait-sur les charbons, où brûlaient les élémens de la poudre sympathique. Quels progrès n’auraient pas faits les sciences si l’on eût consacré à leur avancement la moitié du temps, du travail et de l’or perdus pour des extravagances !

L’alchimie est à la chimie ce que 1'astrologie judiciaire est à l’astronomie, mais je crois que les alchimistes étaient de meilleure foi que les astrologues. Les premiers se ruinaient à la recherche de la pierre philosophale et les seconds s'enrichissaient souvent à tirer des horoscopes ; il n’y a pas encore long-temps que des rois même étaient les tributaires de ces charlatans. Chacune de ces deux folies a eu ses propagandistes, ses fanatiques, ses héros et ses martyrs. Dans quelle classe faut-il placer Cardan, qui, ayant fixé sa mort à un certain jour, se laissa mourir de faim pour confirmer sa prédiction, et donner un nouveau éclat à la science astrologique ? Quoi qu'il en soit, l'art d'Hermès et celui de Zoroastre ont aujourd'hui perdu tout leur crédit, les charlatans sont obligés de recourir à d'autres moyens ; mais le champ de la crédulité est si bon à exploiter, que la race des fripons ne finira qu'avec celle des dupes. Attendons en paix la fin du monde.

Ce n'est donc plus qu'à Tivoli et sur les ponts qu’on trouve des astrologues qui échangent les secrets du destin contre une pièce de monnaie ; ce n'est plus que sur nos petits théâtres qu’on peut voir des alchimistes travailler au grand œuvre.

Tout le sujet de la pièce qu’on a donnée hier au Vaudeville est contenu dans le titre. Cassandre est alchimiste, et pour faire de l'or, il a mangé jusqu'à son dernier sou. Arlequin se déguise en Lucifer, et sous ce travestissement, il fait le diable et s’amuse aux dépens du pauvre bonhomme. Il finit par l'obliger à donner la naïve Argentine en mariage au beau Léandre.

L'imagination de l'auteur n'a pas dû se fatiguer beaucoup pour enfanter une pareille conception.

Eh bien ! les détails sont dignes du plan. Je dois dire cependant que plusieurs jolis couplets ont perdu tout le mérite, parce qu'ils étaient mal encadrés

La férule de la critique me tombe des mains ; l'auteur m’a désarmé par son couplet au public.... Messieurs ; dit-il, ne sifflez pas ! il faut que tout le monde vive. Je ne lui ferai pas la réponse cruelle du prince de Condé. Le parterre était trop conscientieux pour demander l’auteur, mais comme il faut toujours qu'il demande quelque chose, il a demandé l’allemande. Laporte est venu en tortillant dire au public : Messieur, je vois bien que ce n'est pas l'auteur que vous demandez, c'est l'allemande ; quelques instans de patience, mla camarade Betzy se déshabille.

Depuis quand les acteurs usurpent-ils les droits du journaliste ?qui leur permet de lancer des épigrammes contre les auteurs ?

N'était-ce pas assez que cette pièce eût obtenu la plus jolie petite chute d'été ? Moi, qui avais assez de l'ouvrage, je n'ai pas attendu l'allemande.

A.          

Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, année 1812, tome IV (juillet-août) p. 417 :

Arlequin Lucifer, vaudeville en un acte, joué le 27 juillet.

Cette mauvaise parade a été justement sifflée.

Dans le Mercure de France, volume 52 (1812), n° DLXXVIII (15 août 1812), p. 322-323, le critique rend compte dans un même article de cette arlequinade et de Amour et Loyauté, ou le Mariage militaire. L’article est plus long que celui du Magasin encyclopédique, mais il n’est pas plus favorable.

Dans les Supercheries littéraires dévoilées, de Jean-Marie Quérard, tome V (1853), p. 136, la pièce est attribuée à Richard Fabert.

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