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Le / les Français à Venise

Le Français à Venise, opéra-comique en un acte, paroles de Justin-Gensoul, musique de Nicolo, 14 juin 1813.

Théâtre de l'Opéra-Comique.

Titre :

Français à Venise (le/les)

Genre

opéra-comique

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

oui

Date de création :

14 juin 1813

Théâtre :

Théâtre de l’Opéra Comique

Auteur(s) des paroles :

Justin Gensoul

Compositeur(s) :

Nicolo

Almanach des Muses 1814.

Sujet qui rappelle un peu celui de la Chambre à coucher. Ici c'est un jeune Français qui, impatienté des délais que sa maîtresse oppose à son bonheur, s'avise, pour la décider, d'annoncer son mariage à toute la ville, d'assembler la famille, de faire venir le notaire, les violons de la noce, et jusqu'à la musique de son régiment.

Dénoûment plus heureux que sage ; de la gaîté ; musique agréable ; du succès.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez M.me Masson, 1813 :

Le Français à Venise, opéra comique, en un acte, paroles de M. Justin Gensoul, musique de M. Nicolo, de Malthe. Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre Impérial de l'Opéra Comique, par les Comédiens ordinaires de S. M. l'Empereur et Roi, le 14 Juin 1813.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 18e année, 1813, tome III, p. 443-444 :

[Après le résumé de l’intrigue, le critique juge l’idée générale de la pièce « assez plaisante », mais l’exécution faible : « beaucoup de détails oiseux, d'entrées et de sorties sans motifs » dont la suppression ferait de la pièce « un petit acte agréable ». La musique est également jugée peu adaptée : « un peu grandiose pour un sujet si léger ». Malgré tout, des airs « d’une facture piquante ». Les auteurs sont nommés, avec mention particulière du compositeur.]

Le Français à Venise, opéra-comique en un acte, joué le lundi 14 juin.

Un Officier français s'introduit dans une maison de Venise, pour faire la cour à une jeune personne qui doit se marier le lendemain avec un Seigneur vénitien. Il trouve là une ancienne maîtresse pour laquelle son amour se réveille aussitôt, et il met son nom sur l'adresse de la lettre qu'il écrivoit à l'autre. Le prétendu, jaloux avec raison, se brouille avec sa fiancée, va se battre avec celui qu'il prend pour son rival ; mais le combat amène une explication, et il faut se racommoder avec les belles. Le Français ne trouve pas d'autre moyen que de publier la nouvelle de son mariage ; il fait faire les contrats, envoye les présens, fait donner une aubade par la musique de son régiment. Les femmes, ainsi affichées, croyent ne plus pouvoir reculer, et elles consentent à pardonner à leurs amans qu'elles épousent.

Cette idée assez plaisante, a été exécutée faiblement. Il faut retrancher, dans la pièce, beaucoup de détails oiseux, d'entrées et de sorties sans motifs, et on pourra en faire un petit acte agréable.

La musique est un peu grandiose pour un sujet si léger. On y a remarqué surtout un grand morceau fort déplacé. Deux ou trois airs d'une facture piquante ont soutenu l'ouvrage. On y a reconnu la touche spirituelle de M. Nicolo.

La pièce est de M. Justin.

L’Esprit des journaux français et étrangers, tome VII, juillet 1813, p. 279-281 :

[Le critique paraît regretter le succès mitigé de la pièce. A lire la suite de l’article, on se demande bien pourquoi. L’intrigue résumée ensuite ne réserve guère de surprises, sinon par l’emploi d’instruments cachés dans la coulisse, dont il essaie de faire un inventaire complet sans être sûr d’y parvenir. L’officier français du titre l’emporte à la fin (il représente dignement la galanterie française), mais l’article ne dévoile pas comment il y parvient. La fin du compte rendu est consacré à la musique, qui est cause des sifflets qui ont perturbé une partie de la représentation. Cette musique déplaît fortement dans l’ensemble au critique, qui l’accuse d’être criarde, trop bruyante. Un seul morceau est cité de façon élogieuse, mais c’est « la voix brillante et légère de Mme. Boulanger [qui] a été plus applaudie que ce qu'elle a chanté ». Malgré ce qui est dit de la musique, dont les effets effrayants sur le public sont signalés avec insistance, les auteurs ont été demandés et nommés.]

THÉÂTRE DE L'OPERA-COMIQUE.

Le Français à Venise.

Le succès qu'a obtenu le Français à Venise a été un peu douteux ; peut-être sera-t-il plus franc aux représentations suivantes : c'est, du moins, ce que je lui souhaite.

Dona Elvire et dona Maria sont deux jeunes et belles Vénitiennes, unies par une tendre amitié, et au moment de l'être par des liens plus étroits encore. Le frère de la première est au moment d'épouser la seconde : ce seigneur don Félix a déjà envoyé les présens de noces. Rosine, soubrette fort éveillée, trouve sur la table des couplets sur l'amour français. Elle chante une barcarole, ce qui est tout-à-fait dans les us du pays, et aussitôt le refrain est répété et très-joliment varié par un violon placé dans la coulisse. J'observerai en passant que les coulisses jouent un grand rôle dans ce petit acte. Indépendamment de ce violon, elles fournissent encore une romance avec accompagnement de harpe, puis une autre fois toute une musique militaire ; je ne sais si je n'oublie pas une guittarre ; en tout cas, c'est sans mauvaise intention. Le violon est celui de Saint-Elme, officier français qui a été jadis amoureux d'Elvire, et qui l'est présentement de Maria. Quoiqu'ami de don Félix, il ignore, ce qui est assez difficile à concevoir, qu'il est le frère de l'une des deux belles et le prétendu de l'autre. Faute de cette petite explication préalable, il survient quiproquo, confusion, rivalité, querelle, rupture. Rosine se donne un mal horrible pour ramener la paix entre les amans et les rivaux. On prétend que, de compte fait, elle entre et sort trente-quatre fois dans le cours de l'acte : je crois qu'il y a un peu d'exagération dans ce calcul. Enfin elle se croit obligée de renoncer au but [bout ?] de tant de pas et de paroles, lorsque Saint-Elme tranche toutes les difficultés avec la galante audace d'un chevalier français.

La pièce a été écoutée assez tranquillement jusqu'à un grand aria auquel je ne sais quel nom donner. La seule chose dont je sois bien sûr, c'est que tous les parens, amis et connaissances de madame Paul-Michu doivent se réunir pour écarter d'elle les dangers de toute nature qui la menacent, si elle hasarde encore ces vociférations véritablement infernales. L'air de bravoure que Mme. Duret fut chargée de chanter ou plutôt de crier à la première représentation de Cendrillon, était une cavatine auprès de celui-ci. Le parterre en a marqué la fin par un instrument très- aigu , mais moins pourtant que les sons étranges qui venaient de lui déchirer l'oreille. Les loges et les balcons ne sifflent pas ; mais ils ont cru devoir à l'humanité un cri de compassion. La salle entière eût déserté, si tous les morceaux de musique eussent été écrits dans ce style diabolique. Un rondo, agréablement chanté par Paul, et un trio d'un assez bon effet, quoique le motif rappelle un peu le fameux chœur : Ah, quel scandale abominable, ont paru faire plaisir. La voix brillante et légère de Mme. Boulanger a été plus applaudie que ce qu'elle a chanté. Ce que le tonnerre continu des timballes a permis d'entendre de l'ouverture, n'est pas propre à faire regretter le reste.

Malgré quelques sifflets timides, la majorité du parterre a demandé les auteurs : ce sont MM. Justin et Nicolo.                   S.

Nicole Wild, David Charlton, Théâtre de l'Opéra-Comique Paris: répertoire 1762-1972, p. 263 :

Opéra-comique, comédie mêlée de musique en 1 acte. Livret de Justin Gensoul. Musique de Nicolas Isouard. 14 juin 1813 (Feydeau).

Variante du titre : Les Français à Venise. Joué jusqu'en 1814.

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