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Les Morts qui se volent

Les Morts qui se volent, opéra-bouffon en un acte, paroles de Dorvigny, musique de Borda, 6 floréal an 8 [26 avril 1800].

Théâtre de l'Ambigu Comique

Almanach des Muses 1801

Courrier des spectacles, n° 1149 du 7 floréal an 8 [27 avril 1800], p. 2 :

[La pièce n’a pas d’ambition exagérée, et c’est son titre que le critique retient d’abord. Elle a eu « assez de succès », et il en résume l’intrigue, l’histoire d’une farce consistant à faire croire à un frère et une sœur que l’autre est mort, ce qui provoque une course de chacun chez l’autre pour y prendre tout ce qu’il est possible de prendre. L’auteur de la farce s’amuse bien, avant d’éclaircir la situation. Le critique trouve la pièce un peu froide, et n’en valorise qu’une situation. Mais la musique est jugée bien supérieure : elle est « vive, gaie et bien choisie ». Dommage qu’elle n’ait pas été mieux exécutée. Les auteurs ont été nommés.]

Théâtre de l’Ambigu-Comique.

Deux morts qui se volent ! le titre est piquant et nouveau. C’est celui d’un petit opéra-bouffon donné hier à ce théâtre : il eut assez de succès : en voici l’analyse.

Le Magister d’un village, pour se venger de Lubin et de sa sœur qui lui ont joué un tour, leur écrit au nom et à l’insçu du Bailly. A Lubin il donne à entendre que sa sœur vient de mourir, et à la sœur, que Lubin est décédé : voilà nos deux héritiers qui volent sur-le-champ, et emportent ce qu’ils trouvent au logis l’un de l’autre. Lubin en rentrant, voit sa maison pillée, ravagée ; sa sœur crie de l’autre côté au voleur, il arrive chez le Bailly, lui conte son malheur ; sa sœur aussi volée, tandis qu’elle voloit, voit celui qu’elle croit mort : elle recule et tombe à terre : Lubin y tombe, et dans cette attitude, ils se prennent l’un l’autre pour un revenant, et se demandent pardon réciproquement.

Le Magister rit de l’aventure, et avoue le stratagème dont il a usé pour se venger de leur espièglerie.

On a sur-tout remarqué dans cet opéra , qui d’ailleurs est un peu froid, la situation où Lubin et sa sœur sont aux genoux l’un de l’autre ; mais le premier mérite de l’ouvrage est sans contredit une musique vive, gaie et bien choisie. Il y a de très-jolis morceaux qui ont été justement applaudis, et à qui il ne manquoit qu’une plus belle exécution, quoiqu’on y compte entr’autres les cit. Raffile, Platel, etc. L’auteur est le citoyen Dorvigny ; celui de la musique le cit. Borda.

La pièce est connue aussi sous le titre de Les Revenants de village, ou Les Morts qui se volent, comédie en prose, de Dorvigny. C’est sous ce double titre que le Catalogue général de la BNF la signale parmi les œuvres de Dorvigny.

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