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La Prise de Toulon par les Français (Duval)

La Prise de Toulon par les Français, opéra-comique en un acte, d'Alexandre Duval, musique de Lemière, 2 pluviôse an 2 [21 janvier 1794].

Théâtre de l’Opéra-Comique national.

Ce que le Courrier des spectacles annonce le 13 frimaire an 6 [3 décembre 1797], c’est « la Reprise de Toulon par les Français, opéra en un acte, du cit. Duval, musique du cit. Lemiere, (remise au théâtre) dans lequel le cit. Elleviou jouera le rôle d’Edouard, officier anglais. ». Il s’agit donc de la Prise de Toulon par les Français.

Courrier des spectacles, n° 286 du 14 frimaire an 6 [4 décembre 1797], p. 2 :

[Article concernant la reprise d'une pièce jouée au début de 1794 (et non 1793) et qui reparaît en 1797, repris avec quelques modifications pour la rendre plus comique. Telle qu'elle est résumée ici, l'intrigue est bien confuse. C'est ensuite l'interprétation qui est détaillée, de façon très élogieuse. Une phrase finale est consacrée à la mise en scène, « le siège de la fin » étant jugé « tout parfaitement exécuté ».]

Théâtre de la Rue Favart.

La reprise de Toulon par les Français, fait historique en un acte, paroles du cit. Duval, musique du cit. Lemierre, avoit été jouée avec succès en 1793. Hier on a remis cet ouvrage patriotique qui a fait le plus grand plaisir. Au moyen de quelques légers changemens, cette pièce a gagné du côté du comique et de l’à propos. Edouard, jeune milord Anglais, est amoureux d’Adèle, fille d’un aubergiste de Toulon ; mais Adèle aime Henri, son cousin, qui est militaire dans l'armée des Français. On ne sait ce qu’est devenu Henri, lorsqu’on le rencontre au milieu de deux prisonniers qu'un commandant Portugais a fait aux Français. Henri est dans les fers, mais il n’en chérit pas moins son pays et la liberté. Edouard, par considération pour Adèle, donne à Henri la maison de sa mère pour prison. Edouard enlève Adèle au moment où les Français rentrent dans Toulon ; Henri s’arme, combat avec ses camarades d’armes ; il se livre un siège dans lequel les Anglais succombent ; les léopards sont arrachés de la citadelle ; on leur substitue 1e drapeau tricolore, et Henry retrouve Adèle qu’il épouse.

Le cit. Elleviou joue avec beaucoup de comique et de vérité le rôle d’Edouard, dans lequel il chante, entr’autres morceaux, un air nouveau qui n’est pas du cit. Lemiere , mais d’un jeune élève de Paësiello , qui est arrivé depuis peu à Paris, et dont j’aurai occasion de citer bientôt les talens. Le cit. Elleviou a reçu les nombreux applaudissemens que méritent son jeu et son goût de chant. Le citoyen Aller a joué avec sentiment le rôle de Henri : le public encourage beaucoup ce jeune homme, à qui il ne faut que des rôles pour faire des progrès. Le citoyen Fleuriot est très-plaisant dans le rôle du Portugais, qui prie sans cesse sa Santa Madona ; et les rôles de femmes sont très-bien joués par les citoyennes Philippe et Bouvier.

Cette pièce est mise avec soin : le siège de la fin y est sur-tout parfaitement exécuté.

Ducray Duminil.          

Pierre Frantz, «Entre journal et épopée: le théâtre d’actualité de la Révolution», Studi Francesi, 169 (LVII | I) | 2013, p. 18-26 :

[Pierre Frantz souligne combien il y a eu embouteillage dans les théâtres parisiens pour faire jouer les différentes pièces commémorant la reprise de Toulon sur les Anglais.]

Le 8 janvier 1794 une pièce est jouée 2 fois au Théâtre du Lycée des Arts. Le 21 janvier, au Théâtre Italien (salle Favart), on joue la pièce-opéra de A. Duval et J.-F. A. Lemière sur le même sujet. Le 1er février on met en scène une Prise de Toulon de L.-B. Picard et N. Dalayrac au Théâtre de la rue Feydeau. À l’Opéra-Comique (ou à l’Opéra, les sources se contredisent), on donne le 4 mars Toulon soumis de Fabre d’Olivet, musique de J.-B. Rochefort. L’encombrement est tel que, selon A. Tissier, cinq ou six auteurs, dont Bertin d’Antilly, ne peuvent faire jouer leur pièce. Il y a sur ce point des sources contradictoires car on n’est pas sûr si l’Opéra-Comique a joué la pièce de Duval ou celle de Bertin d’Antilly.

La pièce de Duval et Lemière a été jouée 42 fois du 21 janvier 1794 au 11 janvier 1796 au Théâtre Italien, salle Favart), et il faut ajouter 7 représentations que César attribue à la pièce de Bellement, mais qui sont bien à restituer à la pièce de Duval et Lemière, du 3 décembre 1797 au 11 mars 1798.

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