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Philoclès

Philoclès, opéra en deux actes et en vers, de Justin [Gensoul], musique de Dourlen, 4 octobre 1806.

Théâtre de l'Opéra-comique.

Titre :

Philoclès

Genre

opéra (comique)

Nombre d'actes :

2

Vers ou prose ,

en vers

Musique :

oui

Date de création :

4 octobre 1806

Théâtre :

Théâtre de l’Opéra-Comique

Auteur(s) des paroles :

Justin [Gensoul]

Compositeur(s) :

Dourlen

Almanach des Muses 1807.

Sujet tiré d'une nouvelle de Florian, intitulée Sophronime.

Peu d'action ; du mérite dans le style ; musique pleine de charme et d'expression ; début d'un jeune pensionnaire de l'Académie de Rome, qui annonce un grand talent.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Mad. Masson, 1806 :

Philoclès, opéra en deux actes, et en vers, Paroles de M. Justin, Musique de M. Dourlen ; Représenté pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de l'Opéra-Comique, par MM. les Comédiens ordinaires de S. M. l'Empereur et Roi, le 4 Octobre 1806.

Courrier des spectacles, n° 3526 du 5 octobre 1806, p. 2 :

[« Hommage que l’on a voulu rendre aux beaux arts », l’opéra-comique nouveau se situe dans une antiquité de convention, et le héros est un sculpteur imaginaire qui doit remplacer la statue de Vénus que les pirates ont brisé, mais qui s’y refuse parce que son œuvre représente celle qu’il aime. Il finit par céder à la pression du peuple, et obtient en récompense la main de celle qu’il aime. Le « poëme […] a eu un succès assez brillant » : le critique le juge « composé avec goût, et conduit avec sagesse ». Même éloge de la musique, « écrite avec élégance, avec une ouverture savante et « le reste […] du genre simple et gracieux ». Des éloges sans beaucoup de chaleur toutefois. Les auteurs sont cités. Rien sur l’interprétation. Tout cela manque d’enthousiasme.]

Théâtre de l’Opéra-Comique.

Philoclès.

C’est un hommage que l’on a voulu rendre aux beaux arts. Philoclès est un sculpteur célèbre de Milet. Devenu passionnément amoureux d’Eucharis, fille d’Aristrée, roi de Milet, il cache soigneusement son amour. Eucbaris qui a conçu pour lui une passion égale à celle qu’il ressent, cherche long-tems à étouffer son secret. Enfin, prête à se séparer pour toujours de son amant, elle ne peut plus le lui laisser ignorer. Aristrée surprend Philoclès aux pieds de sa fille ; il le condamne à l’exil ; mais au moment même, des pirates descendent à Milet, profanent le temple de Vénus, et brisent sa statue. Le ciel demande que Philoclès répare ce malheur, en plaçant dans le temple un de ses chefs-d’œuvre ; le peuple s’émeut et s’oppose à l’exil de ce célèbre statuaire ; lui-même refuse de livrer la seule statue qu’il possède dans son atelier, parce qu’elle représente sa chère Eucharis.

Cependant la sédition croissant, et les jours du Roi étant en danger, il se détermine à ce sacrifice. Le Ciel tonne en signe de satisfaction, et le Roi unit la puissance aux arts, en donnant la main de sa fille à Philoclès.

Tel est, en peu de mots, le sujet de ce poème, qui a eu un succès assez brillant. Il est composé avec goût, et conduit avec sagesse, la musique écrite avec élégance ; l'ouverture en est savante. Le reste est du genre simple et gracieux ; c’est l’ouvrage de M. Dourlens, élevé de M. Gossec ; le poëme est de M. Justin.

La Revue philosophique, littéraire et politique, an 1806, IVe trimestre, n° 30 (21 Octobre 1806), p. 189 :

[Article repris dans l’Esprit des journaux français et étrangers, tome XII, décembre 1806, p. 278-279.

D’abord l’analyse du sujet (un sculpteur amoureux, auteur d’une statue de sa bienaimée, et qui finit par l'épouser contre la volonté de son père, par l’intervention surnaturelle de Vénus elle-même), puis un jugement, sur le livret (vers bien faits, noblesse des sentiments, mais action froide, peu enchaînée), puis sur la musique, dont le principal mérite paraît être la jeunesse de son auteur par le talent qu’elle annonce. Les auteurs sont nommés sans commentaire.]

Théâtre de l'Opéra-Comique, rue Faydeau.

Philoclès , en deux actes, en vers.

Un sculpteur grec est amoureux de la fille d'Aristée ; cet Aristée est un membre de l'Aréopage, intraitable sur cet amour, et qui ne voulant pas donner sa fille à un simple statuaire, le fait condamner comme suborneur à un bannissement perpétuel : mais dans le même moment on brise la statue de Vénus, et le peuple désolé ne voit que Philoclès en état de réparer ce sacrilège. Aristée est lui-même obligé de venir l'implorer pour satisfaire le vœu des habitans. L'artiste au désespoir s'y refuse; mais en parcourant son atelier, on espère y découvrir une Vénus. Un rideau cache une statue ; on le soulève , et l'on découvre l'image d'Eucharis, fille d'Aristée. C'est Vénus elle-même, s'écrient les habitans ; le tonnerre gronde ; c'est la déesse qui veut bien consentir qu'Eucharis la représente. Philoclès est obligé de céder, et le prix de sa statue est la possession du modèle.

Si des vers assez bien faits et de la noblesse dans les sentimens suffisaient pour un ouvrage dramatique , l'auteur n'aurait point de reproche à essuyer; mais il faut encore du mouvement, de la chaleur , un enchaînement de situations, et c'est par-là que pèche continuellement cette production. Peut-être le grand opéra se serait-il mieux accommodé de ce sujet mythologique.

La musique est d'un jeune élève du Conservatoire, qui a remporté le prix l'année dernière : on y reconnaît la facture d'un maître excellent ; mais l'élève a besoin de mûrir ses idées ; ce sujet naturellement glacial, n'a pas dû le servir assez, et sa composition partage les reproches du poëme ; mais il annonce du talent et mérite d'être encouragé.

L'auteur des paroles est M. Justin ; celui de la musique , M. Dourlens.

L. C.          

Archives littéraires de l'Europe, ou Mélanges de littérature, d'histoire et de philosophie, tome douzième, 1806, p. 142-143 :

Théâtre de-l'Opéra-Comique.

Philoclés, opéra en deux actes, en vers, paroles de M. Justin, musique de M. Dourlens.

Sophronyme, nouvelle grecque de .M. de Florian, a fourni à M. Justin le sujet de cette pièce. Sophronyme, dont il a changé le nom en celui de Philoclès, est amoureux et aimé de Charite, que-M. Justin appelle Eucharis. Philoclès est un habile sculpteur de Milet ; Eucharis est fille d'Aristée, premier magistrat de la même ville ; et cette différence de conditions les a engagés l'un et l'autre à se cacher leurs sentimens. Cependant le moment de la déclaration arrive comme c'est l'usage. Philoclès tombe aux pieds d'Eucharis, et c'est alors qu'Aristée les surprend, comme c'est encore l'usage, du moins à la comédie, où on ne voit jamais deux amans dans cette situation sans être sûr de l'arrivée d'un jaloux ou d'un père. Aristée condamne Philoclès à un exil perpétuel. Heureusement pour lui des pirates font, dans ce moment même, une descente à Milet et enlèvent du temple de Vénus la statue de cette déesse. L'oracle consulté sur les moyens de prévenir les suites ds ce malheur, ordonne que la statue soit remplacée par une autre dont la déesse veuille bien se contenter. On fouille tous les ateliers de sculpture de la ville sans y trouver une statue digne de Vénus, et l'on prend enfin le parti de visiter aussi la maison de Philoclès. On y trouve une statue voilée qu'il se défend long-temps de découvrir ; Eucharis le décide ; elle tire le rideau et c'est l'image de cette belle qui s'offre aux yeux des Milésiens. Vénus l'accepte pour son temple, et Aristée se voit forcé de pardonner à Philoclès et de couronner son amour.

Cet ouvrage, dont la conduite n'a rien de saillant, est d'ailleurs écrit avec goût et d'une versification facile. La musique est le coup d'essai d'un jeune élève de M. Gossec, qui promet de faire honneur à son maître. L'ouverture, un duo du premier acte, l'air d'Aristée, et le dernier chœur ont été vivement applaudis.

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