Les Querelles du ménage

Les Querelles du ménage, comédie en trois actes et en vers, de Dorvo et *** (Dumaniant ?), 16 mai 1815.

Théâtre de l’Impératrice.

L'attribution à Dumaniant est fournie par l'article du Nain jaune ci-dessous.

Un rapide survol du Journal de Paris de la mi-mai à la fin de juin 1815 fait apparaître les dates de re16 18 19 25 26 30 mai 8 23 27 juin 1815 (toutes au Théâtre de l'Impératrice).

Titre :

Querelles du ménage (les)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

3

Vers ou prose ,

en vers

Musique :

non

Date de création :

16 mai 1815

Théâtre :

Théâtre de l’Impératrice

Auteur(s) des paroles :

Dorvo et *** (Dumaniant ?)

D’après Paul Porel et Georges Monval, L’Odéon, histoire administrative, anecdotique et littéraire (Paris, 1876), p. 271, la pièce, donnée au bénéfice de Mlle Desbordes, obtint un succès complet.

Le Nain jaune, n° 368 (cinquième année), 20 mai 1815, p. 204-205 :

[La pièce nouvelle fait partie d’un spectacle au bénéfice d’une des actrices du théâtre de l’Impératrice, théâtre dont l’article commence par décrire l’état lamentable : « un spectacle, qui devrait être le premier après le Théâtre-Français, est aujourd'hui, grâce aux pièces qu'on y joue et aux acteurs qui les représentent, le dernier de la capitale ». Ces représentations sont d’ailleurs jugées une générosité peu justifiée. Après avoir dit un mot des deux pièces jouées ce soir-là, le critique aborde la pièce nouvelle, jouée devant un public réduit. Assez bien écrite en vers, elle n’a vraiment rien de neuf, « un fonds bannal », à coup d’époux jaloux brouillés par de faux amis, et qu’un oncle (l’éternel oncle du théâtre du temps) réconcilie. Et les acteurs n’ont pas été meilleurs que la pièce : aucun ne trouve grâce aux yeux du critique. Dernière curiosité : le critique donne le nom de l’anonyme, avec un léger doute.]

Les Querelles du Ménage, comédie en trois actes et en vers.— Les plaisanteries que l'on fait contre ce pauvre théâtre sont presqu'aussi vieilles que celles qu'on y débite sur la scène. On a épuisé toutes les locutions pour dire qu'on y prêche dans le désert. Il serait bien temps de renoncer à ces faciles épigrammes, à ces lieux communs, qui seraient ridicules même dans le Patriote de 89. C'est une chose fort triste que de penser qu'un spectacle, qui devrait être le premier après le Théâtre-Français, est aujourd'hui, grâce aux pièces qu'on y joue et aux acteurs qui les représentent, le dernier de la capitale. Pour ressembler mieux encore aux théâtres de province, l'administration de l'Odéon accorde à chacun de ses pensionnaires une représentation à bénéfice. Closel a eu la sienne ; Mlle. Délia a obtenu la même faveur : le tour de Mlle. Desbordes est venu ; et, par un singulier hasard, elle ne jouait pas dans le spectacle , dont la recette devait lui appartenir. Le Pacha de Suresne, les Querelles du Ménage et une Journée à Versailles, étaient les trois pieces annoncées. Le Pacha de Suresne est une fort jolie bagatelle de MM. Étienne et Nanteuil. La Journée à Versailles est une des plus agréables comédies représentées sur le théâtre de l'Impératrice ; et pourtant ces deux ouvrages, accompagnés d'une piece nouvelle en trois actes, n'avaient attiré qu'un très-petit nombre de spectateurs. Si Mlle. Desbordes a quelque droit de se plaindre du peu d'empressement du public, M. Dorvo n'a qu'à se louer de son indulgence. Les Querelles du Ménage, qui pourraient être vives et plaisantes, sont tristes, froides et monotones. Une femme jalouse, un mari jaloux, de faux amis qui les brouillent, un oncle qui les réconcilie; tel est le fond bannal sur lequel M. Dorvo, et un anonyme, qui pourrait bien être M. Dumaniant, ont brodé d'assez jolis vers. Le public a reçu cette nouveauté comme une ancienne connaissance. Les acteurs ont joué comme à l'ordinaire, c'est-à dire, d'une manière glaciale. Mlle. Délia, à qui l'on avait voulu faire une réputation, a fait de son côté tout ce qu'il fallait pour la détruire. M. Leborne faisait, dit-on, sa rentrée par le rôle du mari. Personne, je crois, ne s'était aperçu de son absence. Chazel ne manque pas de naturel ; mais sa diction est d'une monotonie fatigante. Valville, Pelicier et Mlle. Perroud luttaient de nullité. Quel était le moins mauvais des trois ?

« L’affaire est encore à juger. »

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