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Un rien, ou l’Habit de noces

Un rien, ou l’Habit de noces, folie épisodique en 1 acte, paroles et musique du Cousin Jacques, Beffroy de Reigny, 19 prairial an - [7 juin 1798].

Théâtre de l’Ambigu-Comique.

Publication, à Paris, chez Vente, 1797.

La Chronique musicale, troisième année, tome 10, p. 28 :

[La préface qui précède la pièce dans la brochure (que je n’ai pas consultée) parle du rapport de l’auteur à la musique.]

Au sujet de la musique de cette pièce, que le Cousin-Jacques trouvait excellente, comme tout ce qu'il faisait, on trouve, dans la préface de la pièce, ces lignes, qui ne sont pas sans quelque intérêt : - « ... Je parle de chant; et cela me ramène à dire quelque chose de ma musique. Ma musique ! ce n'est pas là le mot, c'est tout au plus une musiquette ; et je suis venu au monde tout exprès pour ajouter ce mot-là, par mon diminutif de talent pour la composition, au dictionnaire néologique de notre siècle. Au reste, mes airs plaisent ; on les chante partout ; beaucoup d'amateurs les trouver gentils ; c'est tout ce que je veux. Je les crois naturels, on les dit originaux; c'est fort bien; je n'en demande pas davantage. Grétry m'a souvent répété de ne suivre en musique que mon imagination et mon cœur ; mon pauvre Lemoyne, qui est presque mort dans mes bras, tout sévère et maussade qu'il était dans ses remontrances, souriait parfois aux airs que je lui chantais. Mais un homme, que j'aime infiniment, un homme, dont j'adore le talent, un homme, avec lequel de nombreux rapports d'esprit, d'état et de sentiments m'ont lié plus étroitement qu'avec beaucoup d'autres artistes, un homme, qui joint à la qualité de littérateur vraiment instruit celle d'un compositeur plein de grâce et d'expression, un homme, que j'applaudis toujours à la scène avec un nouveau plaisir, et qui ne se doute pourtant ni du zèle que je lui marque, ni de ce que je dis de lui maintenant, c'est Gaveaux. C'est avec Gaveaux que j'ai appris à donner à mes airs plus de régularité, à mes ritournelles plus d'expression, à mes premiers violons plus de grâces et d'originalité ; c'est avec Gaveaux que j'ai connu enfin ce que c'était qu'une marche d'harmonie ; c'est avec Gaveaux, et surtout en étudiant sa méthode sur ses ouvrages, que j'ai compris ce que c'était qu'une clarinette, et pourquoi j'écrivais un cor en ut, tout en le marquant en mi bémol, quand j'étais en si. Toutes choses énigmatiques, qui me cassaient la tête auparavant en pure perte. C'est avec Gaveaux que j'ai su qu'une basse peut avoir de l'esprit séparément, mais qu'il ne faut pas que chaque partie ait de l'esprit en même temps, parce que trop de confusion nuit à l'esprit de chaque partie, et que la partie chantante doit toujours dominer, comme le sujet principal d'un tableau doit saillir seul au milieu de tout ce qui n'est qu'accessoire. Enfin, c'est avec Gaveaux, en lui volant, de force ou de gré, quelques momens précieux, dût-il enrager de tout son cœur contre moi, que mon ignorance se décrassera, et que ma petite lyre de village finira par rendre des sons plus agréables et moins défectueux : ceci soit dit sans offenser tous les compositeurs qui m'aiment et que j'aime aussi. Ils ont leur mérite sans doute ; mais on ne se commande pas là-dessus. Mon genre est original, et ce n'est ma faute s'il éprouve une force d'attraction vers tel ou tel talent... »

Le Catalogue général de la BNF donne 5 dates de représentation au Théâtre de l’Ambigu Comique, les 19, 20, 22, 24, 29 prairial an 6.

La base César est plus généreuse : elle liste 19 représentations en 1798, à partir du 7 juin, et 10 en 1799, toutes au Théâtre de l’Ambigu Comique, sauf la représentation du 14 février 1799, au Théâtre des Amis de la Patrie (dans le programme du Courrier des spectacles de ce 26 pluviôse an 7, il est appelé Théâtre Louvois ; il s’agit d’une représentation réunissant « les Artistes de l’Ambigu-Comique et ceux des Jeunes Artistes »).

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