L'Auberge, ou les Brigands sans le savoir

L'Auberge, ou les Brigands sans le savoir, vaudeville en un acte, de Scribe et Delestre-Poirson, 19 mai 1812.

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Auberge (l’), ou les Brigands sans le savoir

Genre

comédie avec vaudevilles

Nombre d'actes :

1

Vers ou prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

19 mai 1812

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

MM. *** (Scribe et Delestre-Poirson)

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez J. N. Barba, 1812 :

L’Auberge, ou les Brigands sans le savoir, comédie En unAacte et en Vaudeville, Par MM. ***. Représentée, pour la première fois, à paris, sur le Théâtre du Vaudeville, le 19 Mai 1812.

La seconde édition de la brochure, en 1830, donne pour auteurs, « MM. Scribe et Delestre Poirson ». On la trouve sur le site de la BNF.

Almanach des Muses 1813.

Esprit des journaux français et étrangers, 1812, tome VI, juin 1812, p. 290-291 :

[Le récit de l’intrigue en montre le manque d’originalité : un écrivain qui laisse sur la table d’une auberge un texte compromettant, et qui doit s’expliquer devant la justice. Peu importe qui est en cause, « les auteurs des Brigands sans le savoir ont substitué à Péchantré, Scudéry et sa sœur », si bien qu’ils ont pu remplir la pièce de « scudérismes ». Par contre « quelques traits du plus mauvais goût [ont] nui à beaucoup d'autres pétillans de verve et de gaîté ». La pièce, d’auteurs qui ont voulu  rester anonymes (le critique pense qu'il s'agit de très jeunes gens), a connu le succès.]

THÉATRE DU VAUDEVILLE.

L'Auberge, ou les Brigands sans le savoir.

Le poëte Péchantré, auteur de quelques opéras et de plusieurs tragédies, choisissait ordinairement la salle d'une auberge pour son cabinet de travail. Un jour il oublia sur la table un papier où étaient écrits ces mots : Ici le prince sera tué.

L'aubergiste, effrayé, va chercher le commissaire ; Péchantré survient, voit son papier entre les mains du magistrat, et s'écrie gaiement : Dieu merci, le voilà retrouvé, c'est la scène où je fais tuer Néron.

Ce trait, fort connu, a déjà fourni le sujet de plusieurs ouvrages ; c'est encore celui de la pièce jouée au Vaudeville sous le titre de Vaudeville anecdotique. Je ferais observer en passant que ce mot anecdotique qu'on emploie souvent, n'est point encore admis dans la langue, et qu'anecdote est en même-temps substantif et adjectif. Les auteurs des Brigands sans le savoir ont substitué à Péchantré, Scudéry et sa sœur. J'ignore si pareille aventure leur est arrivée, mais qu'importe, l'essentiel était de faire une pièce amusante.

Le cadre dramatique, dans lequel les auteurs ont enchâssé cette vieille anecdote, n'est pas exempt de défauts. Ils ont étalé une assommante érudition de littérature scudérique, et

                                 Grands lecteurs de romans,
Ils m'ont dit tout Cyrus dans leurs longs complimens.

Il est fâcheux que quelques traits du plus mauvais goût aient nui à beaucoup d'autres pétillans de verve et de gaîté. Je serais fort surpris si cette pièce n'était l'ouvrage de très-jeunes gens. Ils peuvent, au surplus, se féliciter de leurs succès, et en mériter de plus solides ; vivement applaudis, demandés opiniâtrément, les auteurs ont fait annoncer qu'ils désiraient garder l'anonyme. Modestie exemplaire à une époque où tant d'auteurs ont le cynisme de dévouer leurs noms aux sifflets !

Ajouter un commentaire

Anti-spam