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Le Contrariant

Le Contrariant, comédie en cinq actes et en vers, de M. Pradel, 3 ventôse an 12 (22 février 1804).

Théâtre Molière.

Titre :

Contrariant (le)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

5

Vers / prose ?

en vers

Musique :

non

Date de création :

3 ventôse an 12 (22 février 1804)

Théâtre :

Théâtre Molière

Auteur(s) des paroles :

Pradel

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Capelle et Compagnie, an XII :

Le Contrariant, Comédie en cinq actes et en vers, de M. Pradel ; Représentée, pour la première fois, le 3 ventôse an 12, sur le Théâtre Molière.

La pièce est précédée d’une préface :

Je n'aurais pas eu la constance de m'obstiner à vaincre quelques dégoûts, peut-être inséparables de la carrière dramatique, si un littérateur éclairé n'eût éveillé mon amour-propre, par des encouragemens et d'excellens avis. Je lui suis redevable, en partie, du succès qui a justifié son opinion. Je ne dois pas moins à l'intérêt qu'ont pris à cet essai, messieurs Dumaniant (1) et Thuring, ainsi que tous les artistes du théâtre de Molière.

M. Devillers n'a point balancé à prendre tel rôle que ce fut. Il a ajouté à ce procédé, les avis les plus sages sur l'effet théâtral lors des répétitions.

MM. Adnet et Fusil, dont je n'ai pas besoin de louer les talens, ont sacrifié tout leur tems à étudier, méditer et répéter de longs et pénibles rôles.

M. Philippe, mesdames Dorsonville et Bras ont donné à leurs rôles un intêrêt que sans doute ils n'eussent point eu sans cela.

M. Dugrand m'a témoigné plusieurs fois un regret vif et sincère de n'avoir pas un rôle dans ma pièce.

Je ne dois pas finir sans remercier plusieurs journalistes qui ont parlé de ma comédie, d'une manière d'autant plus satisfaisante pour mon amour-propre, que je n'ai l'avantage de les connaître que par leurs écrits. Ma reconnaissance n'en est pas moins vive. Elle ne m'abuse point cependant ; et je ne dois considérer leurs éloges que comme un encouragement et un desir bien louable, de partager l'indulgence dont le public veut bien m'honorer.

(1) Connu par des succès mérités et durables dans la carrière dramatique.

Courrier des spectacles, n° 2554 du 4 ventôse an 12 (24 février 1804, p. 2-3 :

Théâtre Moliere.

La comédie intitulée le Contrariant, jouée hier pour la premiere fois, a eu beaucoup de succès, et il ne doit pas être entièrement attribué à la facilité d’en obtenir à ce théâtre. Cet ouvrage a véritablement du mérite, tant par la peinture du caractère, que par le naturel du dialogue et la facilité du style, auquel on peut quelquefois reprocher trop d’abandon. L’auteur a été demandé : ou a nommé M. Pradel, et sur les instances qu’on a faites pour le voir, on a répondu qu’il étoit à St- Germain.

Attelan ayant reçu un grand service de son ami Termis, a promis de donner au fils de ce dernier la main de sa propre fille. Cécile obéissant aux ordres de son pere, est décidée à immoler l’amour que lui a inspiré Roseval. Ce jeune homme ne pense pas tout à-fait de même. Arrivé à Paris suivi de son valet Garmon, celui-ci l’introduit chez sa maîtresse en lui faisant endosser son habit ; mais la résignation de l’une, la timidité de l’autre ne leur 1aissant aucun espoir, Roseval est sur le point de partir pour Toulon lorsque son rival lui même vient ranimer son courage. Instruit de ses peines il lui conseille un enlevement et lui soutient que la morale même est intéressée à la réussite d’un pareil projet. Un amant est facile à persuader quand on favorise son amour ; Cécile résiste long tems ; enfin une visite qu’elle fait à une tante fournit une occasion à Roseval, ruais Termis se trouve lui-même chez cette tante et ramene Cécile chez son pere. Nouveau désespoir de Roseval, nouvelles consolations de la part de Termis ; il promet de faire signer au pere de Cécile une attestation favorable à son rival. Cette attestation porte que le dit Roseval est digne de la main de etc., les noms de la demoiselle sont en blancs. Mais à peine le pere de Cécile, celui de Termis et Teermis lui-même ont-ils signé cette attestation , que Roseval se fait connaitre. Cécile, avec la permission de son pere, fait connoitre le choix de son cœur, et Termis est éconduit.

On voit que l’intrigue de cette comédie est fort peu de chose ; mais le caractère du Contrariant est bien tracé. Il contrarie tout le monde, depuis le pere de sa maîtresse jusqu’à sa maitresse elle même ; Notaire et jusqu’au moindre Valet, chacun est attaqué, combattu, et cependant c’est lui qui prétend trouver par-tout un penchant inconcevable pour la dispute. Tantôt l’observation des modes est indispensable au repos et à l'honneur des familles ; tantôt c'est un fléau corrupteur. La paix est une calamité pour le genre humain. Il vaudroit mieux, comme les antropophages, manger quinze ou vingt hommes de tems en tems que d’en laisser périr cent mille à la guerre. Les contrats de mariage ne sont d’aucune utilité, ce n’est qu’une gêne que l’on s’impose. Nous ne citons ici que les principaux traits, mais chaque mot sorti de la bouche de son interlocuteur est le sujet d’une nouvelle contestation.

M. Adnet a rempli avec beaucoup de talent le rôle long et fatiguant du Contrariant.

Cette piece a été précédée du Bourru bienfaisant, comédie de Goldoni, qui a été généralement bien rendue, et sur-tout le principal rôle, par M. Dugraud, qui a été unanimement appelé après la représentation.

Annales dramatiques: ou, Dictionnaire général des théâtres, tome second (Paris, 1809), p. 468-469 :

CONTRARIANT (le), comédie en cinq actes, en vers, par M. Pradel, au théâtre de la Porte St.-Martin, 1803.

L'esprit de contradiction de Dufresny est regardé comme le chef-d'œuvre de cet auteur. Il avait d'abord fait jouer cette pièce en cinq actes; puis en trois; et enfin il la réduisit en un seul. M. Pradel a traité le même sujet, en cinq actes, sous le titre du Contrariant ; mais, avant que de s'y livrer , il aurait dû s'apercevoir que son sujet était trop mince, pour comporter cinq actes. Dufresny, après la représentation de sa comédie, l'avait si bien senti, qu'il se hâta de réduire la sienne. Le Contrariant n'est point un caractère ; c'est un travers d'esprit qui, bien envisagé, peut fournir quelques scènes agréables; mais il n'est pas susceptible de plus grands développemeus.

L'ouvrage de M. Pradel, considéré sous le rapport du plan, est donc vicieux ; son style ne l'est pas moins, et cependant il renferme des détails agréables et quelques situations fort comiques,

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 20e année, 1815, tome VI, p. 413 :

[A un moment de transition politique, reprise d’une pièce par des acteurs qui attendent de voir de quoi demain sera fait. La pièce reprise « a été entendue avec plaisir » : ce n’est pas si mal.]

THÉATRE ROYAL DE L'ODÉON.

M. Picard doit reprendre, au mois de Janvier, les rênes de ce théâtre, et la troupe en ce moment pelotte en attendant partie. Elle a donné, il y a quelques jours, la reprise du Contrariant, comédie en vers, et en trois actes, jouée anciennement au Théâtre Molière avec quelques succès. Elle a été entendue avec plaisir.

Le Journal des débats politiques et littéraires du 9 décembre 1815 annonce la première du Contrariant, « comédie en trois actes et en vers ».

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