Le Défi

Le Défi, opéra en deux actes, de Delrieu, musique de Jadin, créé sur le le 8 août 1796.

Théâtre des Amis de la patrie, rue de Louvois.

Journal de Paris, n° 334 du 4 fructidor an 6 [21 août 1796], p. 1338-1339 :

[Compte rendu positif : la pièce nouvelle a du succès, les auteurs, qui « sont déjà connus » par des œuvres passées, ont été nommés. Le critique résume ensuite le « sujet de la pièce », une histoire de femme qui veut savoir si son mari l'aime (et donc peut se montrer jaloux) utilise la ruse : elle tente sa patience en acceptant la cour d'un beau cavalier. Le mari finit par se fâcher. On lui révèle alors que le beau cavalier est en fait la sœur de son épouse, le pauvre n'a plus qu'à s'excuser de sa colère, mais « tout le monde est content », y compris le public qui « applaudit avec transport les couplets du vaudeville ». Le jugement général reconnaît que l'intrigue est très simple, le sujet très usé, mais elle est bien écrite, dans « un style pur & élégant », et la musique est agréable et bien adaptée ». Et les deux actrices féminines (l'épouse et sa sœur) sont de beaucoup dans le succès de la pièce. »

Théatre des Amis de la patrie,
rue de Louvois.

Un nouvel opéra, intitulé le Défi, attire depuis peu la foule au théatre de Louvois, les paroles sont de Delrieu, & la musique de Louis Jadin ; ces deux auteurs sont déjà connus par des succès mérités;

Voici le sujet de la pièce :

Un mari qui aime passionnément les arts, & qui a le bonheur de croire à la vertu des femmes, à défié la sienne de le rendre jaloux. piquée de cette sécurité qu'elle prend pour de l'indifférence, la dame emploie plusieurs moyens innocens qui manquent tous leur effet ; enfin la circonstance en fait naître un plus efficace. La sœur de cette jeune épouse arrive de Montpellier, habillée en cavalier, elle est inconnue à son beau-frère, rien n'est plus naturel que de lui faire jouer un personnage de galant ; elle y consent, & s'acquitte de ce rôle avec une singulière vérité. Le mari n'en est d'abord que surpris, peu-à-peu il sort de ces rêveries philosophiques, bientôt il devient tout-à-fait jaloux, enfin, il éclate avec fureur. Grand sujet de joie pour les deux dames, le faux galant se retire pour aller changer d'habit, & bientôt il revient sous le costume d'une coquette. A sa vue, le mai est détrompé, il demande pardon de ses fureurs, & tout le monde est content, même le public qui applaudit avec transport les couplets du dénouement.

L'intrigue de cette pièce est peu compliquée, le sujet n'en est pas neuf, mais un style pur & élégant, de jolis détails la rendent extrêmement agréable. La musique est chantante, pleine de graces & d'originalité. La cite. Rouselois, & la cite. Mezières, ne contribuent pas peu au grand succès de cet ouvrage.

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