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L'Élève de la nature, ou le Nouveau peuple

L'Élève de la nature, ou le Nouveau peuple, pantomime en trois actes, ornée de luttes, combats, évolutions et ballets, de Camaille-Saint-Aubin, musique de Raymond, ballets de Blondin, 26 brumaire an 9 [17 novembre 1800].

Théâtre de la Cité.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, se vend au théâtre de la Cité, an 9 :

L'Élève de la nature, ou le Nouveau peuple, pantomime en trois actes, Ornée de luttes, combats, évolutions et ballets. Du C. Camaille Saint-Aubin. Ballets du C. Blondin. Représentée, pour la première fois, sur le théâtre de la Cité, le 26 brumaire an IX.

Le Courrier des spectacles du 26 brumaire an 9 présente la pièce comme une « pantomime allégorique à grand spectacle ».

Courrier des spectacles, n° 1359 du 27 brumaire an 9 [18 novembre 1800], p. 3 :

Théâtre de la Cité.

L'Elève de la nature, ou le Nouveau peuple, pantomime annoncée depuis long-tems à ce théâtre, et toujours retardée par les travaux et les dépenses qu’elle nécessitoit, obtint hier un brillant succès. Nous sommes forcés d’en remettre à demain l’analyse ; nous nous contenterons de nommer les auteurs, que l’on a voulu connoître, et qui sont venus recevoir les applaudissemens du public : ce sont les citoyens Camaille pour la pantomime, Gougy pour les combats et les évolutions, Raymond pour la musique , et Blondin pour les ballets. L'administration paroît n’avoir rien négligé pour monter cet ouvrage qui peut long-tems attirer du monde à ce théâtre.

F. J. B. P. G ***.          

Courrier des spectacles, n° 1360 du 28 brumaire an 9 [19 novembre 1800], p. 2-3 :

[L'article promis la veille est essentiellement consacré au résumé d'une intrigue très touffue, qui commence presque comme un récit allégorique (les gentils contre les méchants, le mal contre le bien, l'idéologie guerrière contre le pacifisme : le sous-titre paraît faire de la pièce une image d'un monde nouveau), mais tourne bien vite en un récit de mélodrame, dont on reconnaît les grands traits (on se bat beaucoup, une femme tente de sauver le pacifique Amasis, etc.), avant de prendre une tournure surnaturelle et magique : après le cataclysme d'une caverne enflammée et d'une éruption volcanique qui engloutit Osman, un des ennemis d'Amasis, la scène montre en un incroyable contraste le bonheur conjugal d'Amasis et de ceux qui l'ont aidé : comme le début le laissait prévoir, la pièce a une fin morale et fait triompher le bien. Mais ce que le critique retient, c'est la force de certaines « situations » parfaitement jouées et que le public a su apprécier : « celle où Evogare veut forcer Amazis à lui baiser le pied, et celle où Irza veut soustraire Amasis au poignard d’Osman ». Les interprètes masculins ont été applaudis, et le critique retient au crédit de la pièce tout ce qui concerne les combats, « une infinité de tableaux, tantôt agréables, tantôt effrayants ».]

Théâtre de la Cité.

Nous fumes [sic] hier forcés de remettre les détails qui pouvoient donner une idée de la pantomime de l'Elève de la nature, ou le Nouveau peuple ; nous nous empressons de les consigner dans cette feuille.

Un peuple entier s’assemble pour se donner un chef ; deux hommes prétendent également à l’honneur d’être nommés ; l’un est Evogare, guerrier farouche qui pour réunir les suffages [sic], montre avec ostentation ses sclaves [sic], ses trophées et sa devise : La guerre, la victoire, et l'immortalité ; l’autre est le sage Amasis, jeune encore, époux heureux, heureux père ; ses titres sont modestes ainsi que sa devise : La paix, les arts et l'abondance. Pour fixer invariablement leur choix, les Juges ordonnent des luttes dont Amasis sort vainqueur, il est proclamé souverain. Evogare furieux revient bientôt troubler les fêtes que l’on célèbre en l’honneur de son rival ; il est suivi de ses partisans qui attaquent ceux d’Amasis ; lui-même s'attache à son adversaire, le combat et le terrasse. Amasis va périr avec sa femme et son enfant, quand Irza, la jeune Irza, qui est aimée d’Evogare, se place entre les vaincus et le vaiquenr [sic]. Ce dernier accorde la grâce d’Amasis aux prières d’Irza à condition qu’elle ne refusera plus de partager sa puissance. Irza est forcée d’y consentir afin de sauver Amasis ; Zamore, son amant, l’ami de ce prince infortuné, se désespère, mais elle le console eu lui déclarant qu’elle ne veut que défendre Amasis et sa famille de la fureur d’Evogare. Celui-ci fait conduire ses prisonniers dans son palais ; là un patriarche fanatique, Osman qui a tout pouvoir sur l’esprit d’Evogare, voit la femme d'Amasis, et en devient éperduement amoureux ; cette épouse vertueuse résiste à ses sollicitations : il veut employer la violence, lorsqu’Amasis qui a échappé à la surveillance de ses gardes, l’arrête et veut le percer d’un coup de poignard. Osman appelle ses affidés, et Amasis va devenir à son tour victime de cet hypocrite ; Tout-à-coup Irza qu’Evogare vient d’élever au rang de souveraine, accourt, et reclamant le coupable, elle se réserve le droit de le punir.

Evogare, que les combats appellent, vient inviter Osman à bénir les armes. Après la cérémonie, Irza, qui pour sauver Amasis veut éloigner Osman, fait entendre à Evogare qu’un saint homme comme le ministre du ciel ne peut que contribuer à la victoire par sa présence. Osman, tremblant, déconcerté, suit les traces d’Evogare.

Amazis, resté entre les mains d’Irza, reçoit d'elle pour lui et pour sa famille les habits à la faveur desquels ils échappent, après toutefois avoir terrassé quelques ennemis qui s'opposoient à leur passage.

Cependant le bruit de cette évasion parvient jusqu’aux oreilles d’Osman. Les fugitifs arrivent au milieu des rochers, où ils ont bien de la peine à tromper l’œil de leurs persécuteurs. Amasis y est joint par une troupe de ses amis ; aidé de Zamore, il se dispose à repousser les attaques de son ennemi. Evogare survient et la victoire se déclare pour Amazis ; mais Osman qui voit le péril, a recours à des armes surnaturelles. Une caverne enflammée repousse Amasis et Zamore. Osman se réfugie sur un volcan. Là, pour ne pas tomber entre les mains des ennemis, il donne le signal, et le volcan fait éruption ; tout s’engloutit dans un gouffre de feu avec Osman lui-même. Le peuple est consterné, mais bientôt à ce spectacle terrible succède un coup d’œil agréable ; c’est celui du palais où Amasis, son épouse et son enfant, dans les bras d’Irza et de Zamore, reçoivent l’hommage de tout le peuple.

Cet ouvrage offre, au deuxième acte sur-tout, plusieurs situations qui ont été parfaitement rendues par le citoyen Gougy et par mademoiselle Julie, et que le public a bien senties, entr’autres, celle où Evogare veut forcer Amazis à lui baiser le pied, et celle où Irza veut sous traire Amasis au poignard d’Osman.

Les cit. Lafitte, Gougy jeune et St-Martin ont été très-applaudis dans les rôles d’Evogare, d’Amasis et d’Osman. Les évolutions et les luttes dirigées et exécutées en même teins par le citoyen Gougy aîné, présentent une infinité de tableaux tantôt agréables, tantôt effrayants. Nous ne citérons dans les luttes que celle d’Evogare contre Amasis. Le cit. Lafite, en tombant, sur les pieds de son adversaire, offrit une attitude qui pouvoit servir de modèle pour la vérité et l’expression

F. J. B. P. G ***.          

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