L'Aimable vieillard (Favières)

L'Aimable vieillard, comédie en cinq actes, en vers, de Favières, 6 ventôse an 9 [25 février 1801].

Théâtre français de la République.

La comédie de Favières, qui a lourdement chuté, a connu une seconde vie grâce à Creuzé de Lesser, qui l'a récrite en un acte et publiée avec le même titre dans les Poésies diverses de Favières. Mais elle n'a pas été rejouée

Almanach des Muses 1802

Pièce dont le public a supporté très-impatiemment la représentation.

Magasin encyclopédique ou journal des sciences, des lettres et des arts, sixième année, tome VI, germinal an 9 (1801), p. 119 :

[Imprimé à Londres en 1792, Adèle de Sénange est le premier roman de Mme de Souza, une jeune aristocrate française ayant fui la Révolution et émigrée en Angleterre. L'écriture de ce roman, à laquelle il est probable que son amant Talleyrand, également réfugié à Londres, a collaboré, devait lui permettre de gagner un peu d'argent. Le roman a connu un succès immédiat, avant d'être adapté au théâtre, mais cette fois sans succès.]

II seroit difficile de rendre compte de cette pièce, en cinq actes et en vers, jouée le 6 ventôse Les huées et les sifflets qui se sont fait entendre, dès le second acte, ont empêché de pouvoir suivre bien exactement l'intrigue, qui, au reste, a paru fort invraisemblable. Le roman à'Adèle de Sénanges, qui a donné à l'auteur l'idée de cette comédie, a lui-même le défaut essentiel d'offrir peu d'intérêt, et ne se soutient que par les détails. Ce défaut est encore plus marquant dans un ouvrage dramatique, où les situations sont une des choses les plus nécessaires au succès.

Le public, pendant quatre actes, avoit de temps en temps sifflé et désapprouvé hautement ; enfin vers le milieu du cinquième, la proposition que fait l'Aimable Vieillard au jeune amant de sa femme, de divorcer pour la lui laisser épouser, a révolté tout le monde, et on a crié de baisser la toile.

Le C. Molé qui étoit en scène avec le C. Damas, prit alors une attitude qui marquoit sa mauvaise humeur ; il témoigna qu'il vouloit parler ; et ce ne fut qu'au bout de dix minutes qu'il parvint à se faire entendre. Il dit, qu'il avoit mal rempli sa mission , s'il n'avoit pas fait sentir que sa proposition n'étoit qu'une feinte. Le public, impatienté, cria, bravo l'acteur ! à bas la pièce ! et la toile tomba.

Un bel exemple de chute, expliqué par une question de convenances, de morale. La pièce n'a pas été rejouée.

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