L'Appartement à deux Maîtres, ou Ils sont chez eux

L'Appartement à deux Maîtres, ou Ils sont chez eux, comédie vaudeville en un acte, de Marc-Antoine Désaugiers, 12 août 1811.

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Appartement à deux Maîtres (l’), ou Ils sont chez eux

Genre

comédie vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en rose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

12 août 1811

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Marc-Antoine Désaugiers

Almanach des Muses 1812.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Mad. Masson, 1811 :

L'Appartement à deux maîtres, comédie-vaudeville en un acte et en prose, Par Desaugiers, Représentée pour la première fois sur le théâtre du Vaudeville, le 11 août 1811.

Magasin encyclopédique ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 16e année, 1811, tome IV, p. 397-398 :

[Comme la pièce est connue (c'est la mise en vaudeville de l'opéra-comique des Epoux avant le mariage, ou Ils sont chez eux), inutile d’en donner l’analyse... « des couplets fort agréables », elle a, par l'esprit et la gaieté qu'on y trouve, toute sa place au répertoire du Vaudeville.]

L'Appartement à deux Maîtres, ou ils sont chez eux, vaudeville en un acte, joué le 12 août.

Nous ne donnerons point l'analyse de cette pièce, dont nous avons rendu compte, lorsqu'elle fut jouée il y a deux ou trois ans au théâtre Feydeau. L'auteur, M. Désaugiers y a semé des couplets fort agréables ; elle figurera très-bien, par l'esprit et la gaieté qu'on y trouve, dans le répertoire du Vaudeville.

L’Esprit des journaux français et étrangers, tome IX, septembre 1811, p. 296-297 :

[Un opéra comique devenu, vaudeville, voilà qui mérite d’être souligné, et le critique convient que les genres pratiqués par les deux théâtres sont assez proches, même si le passage au Vaudeville représente une forme d’abaissement pour un opéra-comique. Le résultat est satisfaisant : de l’esprit (peut-être trop), « des couplets frais et gracieux, des traits piquans, un dialogue étincelant » sauvent une pièce assez mal construite et des invraisemblances. Dommage qu’elle ait été si ml jouée. Pas d’analyse donc, mais un couplet à la gloire de nos guerriers. Petit rappel pourtant pour l’auteur, ais aussi les comédiens : il ne faut pas laisser les valets l’emporter sur les maîtres, « en fait d’esprit, de grace et d’élégance dans les discours et dans les manières ».]

L’Appartement a deux Maîtres, ou ils sont chez eux.

Cette pièce , nouvelle au Vaudeville, est une vieille connaissance pour le théâtre de la rue Fevdeau. C'est ainsi qu'en changeant de quartier, en faisant subir quelques métamorphoses à son costume, on peut reprendre un air de jeunesse, loin de son domicile, et sous un nouvel habit. Il paraît que l'usage de tenter alternativement le sort d'une première représentation lur différens théâtres, avec le même ouvrage, fait fortune chez les auteurs du jour. Nous avons vu, il n'y a pas long-temps, un vaudeville se transplanter, à l'aide d'une musique toute en difficultés et en roulades, sur la scène de l'Opéra-Comique, et du moins l'entreprise était glorieuse, si elle était un peu téméraire : aujourd'hui, c'est un opéra-comique qui renonce à la pompe des accompagnenemens, et qui vient modestement habiter le Vaudeville. Peut-être accusera-t-on l'auteur d'un excès de philosophie, et trouvera-t-on surprenant qu'il prive ainsi l'un de ses enfans du rang auquel l'avait appellé la fortune ; mais il faut considérer que, chez un auteur, le plaisir de se voir jouer étouffe toute autre considération, et que le triste honneur de languir dans la poussière d'un répertoire du premier ordre, ne vaut pas à ses yeux la douceur d'être représenté sur de misérables trétaux [sic]. Ici, d'ailleurs, le cas est un peu différent. Le Vaudeville et l'Opéra-Comique sont frères ; et si l'un des deux, graces à des circonstances particulières, a pris un vol si haut, et se trouve maintenant investi de toutes les dignités de la famille, l'autre n'en est pas moins d'aussi bonne maison ; et, sans déroger précisément, on peut, à toute rigueur, passer de la cour de l'un au service de l'autre ; c'est ce que vient de faire M. Désaugiers ; il a enlevé les tentures brillantes de son appartement ; il lui a donné un ameublement plus modeste, et il a espéré, qu'à l'aide de ces petits changemens, il ne manquerait pas d'attirer de nombreux locataires. Avec de l'esprit on vient à bout de tout, et M. Désaugiers a beaucoup d'esprit. Il ne faut donc pas demander, s'il a réussi. Des couplets frais et gracieux, des traits piquans, un dialogue étincelant, quelquefois même un peu trop spirituel, ont heureusement compensé ce que la contexture de la pièce présente d'un peu décousu, et déguisent les invraisemblances de quelques situations que l'auteur aurait pu développer avec plus de soin. On doit convenir, d'ailleurs, que le succès est tout entier son ouvrage. Jamais auteur de pièce nouvelle n'a été plus faiblement secondé ; les acteurs semblaient s'être entendus pour manquer de mémoire, et le Noble, sur-tout, qui jouait un rôle d'oncle, s'est permis des absences d'esprit, auxquelles, un autre jour peut-être, une nouveauté meilleure encore n'aurait pas eu le bonheur de résister. Je ne donnerai pas l'analyse d'une pièce déjà connue ; mais je m'en dédommagerai en citant un couplet qui ne l'était pas. Il s'agissait de faire l'éloge de nos guerriers. Un tel sujet est un peu bannal, mais un auteur ingénieux sait tout rajeunir:

Conduisez nos jeunes Français
Dans les champs poudreux de Bellone ;
Armez leurs bras et placez-les
Sous le feu de l'airain qui tonne ;
Là, faites briller à leurs yeux
L'espoir d'un trépas plein de gloire ;
Entre l'honneur et la victoire,
            Ils sont chez eux.

M. Désaugiers est bien chez lui sur le terrain du Vaudeville. Peut-être cependant abuse-t il un peu trop du droit de bourgeoisie. Il devrait se souvenir quelquefois que les valets ne doivent nulle part l'emporter sur leurs maîtres, en fait d'esprit, de grace et d'élégance dans les discours et dans les manières. Au reste, la moitié de ce conseil est à l'adresse des acteurs. Je les engage à le méditer.                    T.

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