Les Strélitz

Les Strelitz, mélodrame en 3 actes et à grand spectacle, de Duperche et Bilderbeck, musique de Quaisain et Piccini, ballets de Richard, 12 mai 1808.

Théâtre de l'Ambigu-Comique.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, 1808 :

Les Strelitz, mélodrame en trois actes et à grand spectacle, Par J. J. M. Duperche ; Musique de MM. Quaisin et Piccini ; Ballets de M. Richard, Pensionnaire de l'Académie impériale de Musique. Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de l'Ambigu-Comique, le 12 Mai 1808.

D'après le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse, volume 14 (1875), p. 1139, Strélitz est le « nom donné aux soldats d'un ancien corps d'infanterie moscovite ». « Le corps des strélitz constitua la garde des czars, instituée par Ivan IV vers 1545. Elle formait l'infanterie de l'armée de l'empire et comptait environ 40,000 hommes. Les strélitz jouèrent dans l'histoire russe à cette époque le rôle de toutes les gardes prétoriennes et se rendirent plus d'une fois redoutables à leurs maîtres. Pierre le Grand les décima cruellement et exila les débris à Astrakhan. Une nouvelle révolte amena leur destruction définitive en 1705. »

Mémorial dramatique, ou Almanach théâtral pour l'an 1809, p. 202-204 :

[Pour l'essentiel, le compte rendu se limite à donner les noms des auteurs, à résumer une intrigue de mélodrame de façon très historique, sans insister sur tout ce qui fait l'intérêt d'une histoire violente et pleine de suspens. Il dénombre sans les commenter les multiples actes de générosité du czar, sans souligner combien ils constituent des coups de théâtre. Et le jugement final n'engage guère le critique : du succès, « des scènes du premier mérite ».]

Les Strelitz, mélodrame en 3 actes, de M. Duperche, musique de MM. Quaisain et Alex. Piccini, ballets de M. Richard.                (12 Mai.)

Le Czar Pierre, à son avènement au trône, licentie [sic] les Strelitz. Cette troupe, fière de s'entendre nommer la première de l'Empire, était devenue dangereuse par sa force et par l'amour que le peuple lui portait. Pierre crut donc devoir ordonner son licenciement, et exiler Ossacow leur chef, en Sibérie. Depuis ce moment les Strelitz avaient déjà cherché à se rallier, mais inutilement, leurs projets avaient été découverts, et Pierre instruit à temps, s'était fait un jeu de les déjouer.

L'ambitieux Suchanin , que Pierre a privé de ses emplois, conspire contre son maître, et veut mettre sur le trône Ivanowitz, qui a promis de le récompenser. Il cherche à se faire des partisans, lorsque l'arrivée à Moscou de la femme d'Ossacow semble lui offrir une occasion favorable.

Maria Ossacow a laissé son époux dans les déserts de la Sibérie, et bravant l'Ukase qui la proscrit de Moscou, elle est venue dans cette ville, conduite par un vieux Strélitz, dans l'espérance de revoir son fils qu'elle y a laissé, et que Pierre fait élever et destine au service des autels. Suchanin l'aborde, lui procure une entrevue avec son fils ; et sous le prétexte de servir les Strélitz, il engage le jeune Ossacow à venger son père : Féodor y consent, se joint aux conjurés et jure de frapper le Czar. Pendant ce temps, Maria a été apperçue arrêtée : on l'amène devant Pierre. Alors elle défend son mari avec chaleur et demande sa grace ; Pierre ému, la lui accorde et la fait sortir secrètement du palais ; mais bientôt le vieux Strelitz, compagnon de Maria, qui ignore la clémence du Czar, pénètre jusqu'à lui, et lui révèle les projets de Suchanin : il lui donne jusqu'au mot de ralliement des conjurés ; pour prix d'un service si éminent, il ne demande que la grace de Maria. Pierre lui apprend qu'elle est prononcée, mais il veut profiter des révélations qui viennent de lui être faites ; en conséquence il fait garder à vue le Strelitz et, enveloppé d'un manteau, il se rend seul au lieu où les conjurés doivent se rassembler. A la faveur de son déguisement et des instructions qu'il a reçues, il parvient sans peine au milieu d'eux : il entend tous leurs projets, surprend le nom des conjurés ; et au moment où ils se séparent, Pierre se fait reconnaître et étend à ses pied [sic] le perfide Suchanin. Ce trait d'audace épouvante les conjurés ; Pierre les harangue, envoie leurs noms au conseil : ils sont condamnés ; mais par un excès de clémence, il déchire la sentence, et pour la quatrième fois, leur accorde un généreux pardon. Il rend Féodor à sa mère et rappelle Ossacow.

Cet ouvrage a obtenu du succès : on y trouve des scènes du premier mérite,

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