La Philosophie en défaut

La Philosophie en défaut, vaudeville en un acte, de Dancourt, 5 floréal an 8 [25 avril 1800].

Théâtre de l'Ambigu Comique

Almanach des Muses 1801

Courrier des spectacles, n° 1148, 6 floréal an VIII, p. 2 :

[La pièce nouvelle a eu du succès, mais on peut en contester la pertinence : certes elle comporte quelques couplets remarqués et des qualités de vivacité et de finesse dans le dialogue, mais elle n'est qu'« une espèce de copie » de la Gageure imprévue de Sedaine (1768). L'intrigue n'est donc pas neuve : un jeune philosophe qui veut donner une leçon de philosophie à une dame dont il tombe amoureux, et qui st surpris par le retour du mari. La découverte du jeune philosophe par le mari produit un curieux effet : le mari est furieux, bien sûr, mais la femme est heureuse de voir son mari manifester son attachement pour elle, et elle obtient le prix de son pari avec lui, puisqu'elle avait parié « contre lui une bague d'or que sur les simples apparences il sera[it] prompt à s'emporter ».]

Théâtre de l'Ambigu-Comique.

La première représentation de la Philosophie en défaut, vaudeville donné hier à ce théâtre, a obtenu un succès flatteur. On y a applaudi quelques couplets, remarqué de la vivacité, de la finesse même dans le dialogue, mais on se rappeloit la Gageure imprévue, et dès-lors ce vaudeville, qui en est une espèce de copie, perdoit de son mérite.

Un aubergiste, obligé de s'absenter de sa maison, recommande à sa femme beaucoup de circonspection avec tous les voyageurs qui pourront arriver. Sa femme, qui connoît l'humeur un peu jalouse du mari, le rassure et parie contre lui une bague d'or que sur les simples apparences il sera prompt à s'emporter. Voilà l'époux parti.

Arrive dans l'hôtellerie un jeune homme soi-disant philosophe, qui bientôt s'insinue, et veut donner à l'hôtesse une leçon de philosophie : mais la morale passe, et voilà le philosophe amoureux fou de la jeune femme. Il va hasarder une déclaration, lorsqu'on entend l'hôte revenir avec grand bruit. Le jeune homme n'a que le tems de se cacher dans un cabinet.

Le mari de retour, trouve sa femme triste et rêveuse : il en demande la cause. L'arrivée d'un valet qui vient chercher le jeune philosophe, explique la cause de cet embarras ; un amant est donc caché dans l'appartement ? Le jeune tomme est découvert, le mari furieux, et la femme au comble de la joie, parce qu'elle a surpris son mari dans un moment d'humeur : elle lui demande et obtient le prix de la gageure.

Tel est le fonds de cette petite pièce qui a été applaudie, et dont l'auteur (une dame) veut garder l'anonyme.

Le cit. Tautin, dans le rôle du philosophe, et le cit. Dumont dans celui de l'hôte, ont fait plaisir, ainsi que Mlles Bourgeois et Bolzé. La première sur-tout a assez bien saisi le rôle de l'hôtesse.

F. J. B. G***.

Le dépouillement rapide (et incomplet) du Courrier des spectacles du semestre allant du 1er germinal (n° 1113) au 5e jour complémentaire an VIII (n° 1297) donne les résultats suivants :

  • d'abord annoncé pour le 4 floréal, la pièce est créée le 5 floréal ;

  • deuxième représentation le 6 floréal ;

  • troisième le 8 floréal ;

  • puis représentation le 9 floréal,

  • le 21 floréal,

  • le 25 floréal,

  • le 29 floréal,

  • le 15 messidor,

  • le 27 messidor,

  • le 1err thermidor,

  • le 5 thermidor,

  • le 21 thermidor.

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