Prosopopée

Les mots du théâtre au XVIIIe siècle.

Prosopopée.

Chamfort et Laporte, Dictionnaire dramatique, tome II, p. 487-488 :

PROSOPOPÉE. Quand une passion est violente, elle rend insensés, en quelque façon, ceux qu'elle posséde. Pour lors, on s'entretient avec les morts & avec les rochers, comme avec des personnes vivantes : on les fait parler , comme s'ils étoient animés. C'est de-là que cette figure s'appelle Prosopopée, parce qu'on fait une personne de ce qui n'en est pas une : comme dans l'exemple suivant, où un Etranger, ayant été accusé d'homicide, parce qu'on le trouva seul enterrant un homme mort ; ce que la charité lui avoit fait faire : « Juste Dieu, dit-il, protecteur des innocens, permettez que l'ordre de la nature soit troublé pour un moment, & que ce cadavre, déliant sa langue, reprenne l'usage delà parole. Il me semble que Dieu accorde ce miracle à mes prières Ne l'entendez-vous pas, Messieurs, comme il publie mon innocence, & déclare les Auteurs de sa mort ? Si c'est un juste ressentiment, ajoute-t-il contre celui qui m'a mis dans le tombeau, qui vous anime, tournez votre colère contre ce calomniateur qui triomphe maintenant dans une entière assurance, après avoir chargé cet innocent du poids de son crime ».

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