A quoi cela tient-il ?

A quoi cela tient-il ? Comédie, 2 décembre 1806.

Théâtre des Variétés Étrangères.

Courrier des spectacles, n° 3585 du 3 décembre 1806, p. 3 :

[C'est dans un article sur la résurrection du Théâtre des Variétés Étrangères que le Courrier des spectacles présente cette « petite comédie », jugée plus comique que les Deux Klingsberg ou l'Avis aux vieillards. Elle est construite sur une double mystification, et s'achève probablement sur la réconciliation des amants, mais le critique ne le dit pas. L'interprétation, jugée remarquable, est fortement mise en valeur.]

La petite comédie A quoi cela tient-il ? est peut être plus comique. Une jeune personne a un amant qu’elle chérit au-delà de tout ce qui existe au monde ; mais cet amant est au siège de la Havanue, et à chaque instant sa vie est en danger. Miss Rusa ne sauroit entendre parler de la Havanne sans trembler sur lui ; elle est pénétrée de tant d’amour pour son cher Colonel, qu’elle proteste que jamais rien ne pourroit l’en détacher, dût-il revenir le bras emporté, la jambe cassée, etc. Cependant ce capitaine arrive, et pour éprouver la constance de sa chère Rosa, il feint d’avoir perdu un œil et une jambe, et se présente borgne et boiteux. Alors tous les beaux sentimens s’évanouissent, et peut-être que la petite Artémise renonceroit pour toujours à son Colonel, si elle n’étoit avertie qu’on a voulu l’éprouver. Elle jure alors de se venger, feint d’avoir un amant, traite fort mal son Colonel boiteux ; et quand il détache son bandeau et s’appuie fermement sur sa jambe pour lui montrer qu’il se porte bien, elle lui présente de son côté son prétendu amant, qui se trouve être une femme déguisée en officier.

Il y a de la gaîté dans cette pièce et beaucoup de traits piquans. Elle a paru faire beaucoup de plaisir à l’auditoire ; elle est d’ailleurs jouée d’une manière très-satisfaisante. On a particulièrement applaudi le jeu de Madame Sainte-Ange, jeune actrice d’une physionomie et d’un extérieur très-agréables. Sa voix a beaucoup de charme, son débit a de la justesse, et dans plusieurs morceaux, elle a fait preuve d’un vrai talent ; il ne lui manque qu'un peu plus d’assurance. Mad. Duval est bien en scène, et fait preuve d’intelligence ; son débit est facile. Richard a joué un rôle de médecin d’une maniéré vive et gaie, Rosambeau a de la chaleur ; St.-Aubin annonce l’usage de la scène.

Ajouter un commentaire

Anti-spam