Abdélazis et Zuléima

Abdélazis et Zuléima, tragédie en 5 actes et en vers, par M. de Murville (3 octobre 1791). Paris, Maradan.

Théâtre françois de la rue de Richelieu

Titre :

Abdélazis et Zuleima

Genre

tragédie

Nombre d'actes :

5

Vers / prose

en vers

Musique :

non

Date de création :

3 octobre 1791

Théâtre :

Théâtre français de la rue de Richelieu

Auteur(s) des paroles :

M. de Murville

Almanach des Muses 1792

Sujet d'imagination.

Abdélazis, guerrier d'une naissance obscure, voit à un tournois Zuléïma, fille du roi Almanzor, en devient amoureux, et remporte le prix du tournois. Ensuite le hasard lui fait trouver auprès d'une fontaine le corps sanglant d'Abdérame, qui devoit épouser Zuléïma. Frappé de l'extrême ressemblance qui existoit entre lui et le jeune prince, il lui vient dans l'idée d'en profiter. Couvert des haillons et de l'armure d'Abdérame, il rallie ses troupes ; et, toujours favorisé par le sort, épouse la jeune princesse sous le nom d'Abdérame. Ce sont les événemens de l'avant-scène.

Dans la pièce, il est depuis six ans l'époux de Zuléïma ; un fils est le gage de leur union : mais des remords troublent son bonheur, et un ami d'Abdérame vient l'accuser. Cet ami a perdu la preuve de ce qu'il avance, et est lui-même mis en prison. Abdélazis le délivre par générosité. Cependant la lettre qu'Abdérame avoit écrite en mourant tombe entre les mains du Roi. Zuléïma veut poignarder Abdélazis et périr avec lui ; mais à la vue de son fils, le fer lui tombe des mains ; et Abdélazis lui racontant avec toutes les circonstances le motif de son crime, qui n'est qu'une xcès d'amour, elle se laisse fléchir comme toutes les femmes en pareil cas. Le père pardonne aussi dans le dernier acte, après qu'Abdélazis a repoussé les ennemis qui assiègent la ville.

Intrigue romanesque, mais bien conduite, quoique l'action soit presqu'entièrement finie au quatrième acte. Un intérêt de curiosité suspendu avec beaucoup d 'art. Très-belle scène, dans laquelle Abdélazis fait l'aveu de sa faute. Versification élégante et correcte.

Mercure de France, tome CXXXIX, n° 42 du samedi 15 octobre 1791, p. 113-117 :

[Compte rendu un peu atypique, au moins par son début : le critique commence par ce qu’on attend plutôt à la fin (et qu’on y retrouvera en effet), la complexité de son exposition (en fait les éléments nécessaires à la compréhension sont donnés seulement à l’acte 4 : en fait, le reproche revient à montrer que la pièce est construite de façon peu orthodoxe). Mais c’est, dit-il, le seul reproche qu’il aura à faire à la pièce. Il passe ensuite à l’analyse d’un sujet qu’il juge apparemment peu clair. C’est en effet d’une intrigue bien compliquée, avec un personnage principal à l’identité flottante, qu’il tente de dérouler le fil. Il commence par raconter longuement un très riche avant-scène, avant d’arriver au commencement de la pièce. En agissant ainsi, il a bien sûr conscience de briser le suspense nécessaire au théâtre, mais il pense rendre ici service au spectateur. Une fois le dénouement connu, le critique fait le bilan des qualités de la pièce : à part cette « exposition extrêmement obscure », elle est « fort bien conduite & pleine d'intérêt », bien écrite « avec élégance et pureté » pour les premiers actes, « avec vigueur » pour les derniers. Tout au long de la pièce, on relève « des vers très-beaux & pleins de sentiment » dont il faudrait seulement retrancher in fine une vingtaine de vers inutiles. Pièce bien jouée (trois acteurs sont mis en avant), et des costumes « très-bien observés ».]

Malgré l'extrême obscurité de son exposition, la Tragédie intitulée Abdelasis & Zuléima, donnée le Lundi 3 Octobre sur le Théâtre Français de la rue de Richelieu, a obtenu & mérité le plus grand succès. Nous commençons par ce reproche, parce que c'est à peu près le seul que l'on ait à faire à cet Ouvrage, & que nous n'aurons plus à parler que de ses beautés ; d'ailleurs il nous excuse d'avance si nous n'en présentons pas l'analyse avec beaucoup de clarté.

Almanzor, le dernier des Zégris régnant à Grenade, a donné un tournoi. Un Chevalier Chrétien (c'est Abdélasis) y a été vainqueur, mais n'a pas voulu se faire connaître. En recevant des mains de Zuléima, fille d'Almanzor, l'écharpe destinée au Vainqueur, il lui dit qu'un Souverain seul peut aspirer à sa main, que l'obscurité de sa naissance lui défend d'y prétendre ; mais qu'il l'adore & qu'il va mourir loin d'elle en continuant d'être ignoré. En effet, il reste long-temps errant dans la Sierra Morena. Il apprend qu'Abderame, le dernier des Abencerrages , est sur le point d'épouser Zuléima. La jalousie, le désir de la voir une derniere fois, le ramenent vers Grenade ; il y arrive au moment où cette ville, assiégée par Ferdinand, vient de livrer un combat décisif. Les Maures sont vaincus, & leur défaite est principalement causée par la perte de leur Général Abderame, qui, probablement, n'est pas encore l'époux de Zuléima. Abdélasis le trouve dans un endroit écarté, sur le bord d'un fleuve, expirant auprès de Nasser son Gouverneur : la pitié le saisit; il oublie qu'il voit son rival, & le transporte près du fleuve, où il le dépouille & lave ses plaies. Occupé de ce pieux office, il apperçoit entre Abderame &lui une ressemblance prodigieuse, & dont il avait déjà entendu parler. Elle lui semble si frappante, qu'il conçoit soudain le projet d'en tirer parti pour son amour. Il se revêt de l'armure d'Abderame, se jette au milieu des combattans; rallie les troupes des Maures, & ramene entiérement la victoire du côté des Grenadins. On devine le reste. Rentré vainqueur dans les murs de Grenade, cette ressemblance trompe tout le monde. Almanzor aussi le prend pouur Abderame. ll épouse sa fille ; il est au comble de ses vœux. Il y a six ans que tout cela s'est passé ; il a un fils de cinq ans.

Voyons pendant ce temps ce qu'est devenu le véritable Abderame. Le service que lui a rendu Abdélasis l'a rappelé à la vie : il en donne des signes, lorsqu'un parti de Chrétiens le rencontre & le fait esclave avec son Gouverneur Nasser, qui gissait à ses côtés aussi blessé que lui. Ils sont vendus à des Barbares du Nord de l'Europe. Abderame languit trois ans parmi eux, & meurt enfin dans les bras de Nasser, en lui recommandant de porter à Zuléima ses derniers adieux, dès qu'il pourra sortir d'esclavage. Il le charge, en outre, d'une lettre : il ignore tout ce qui s'est passé loin de lui.

C'est ici que la Piece commence. Nous demandons pardon d'avoir étendu ces détails, on ne les apprend qu'au 4°. Acte de la Piece, & on désire les savoir beaucoup plus tôt. C'est donc un service à rendre à nos Lecteurs que de les leur donner d'avance.

Abdélasis, sous le nom & dans le rang d'Abderame, est continuellement vainqueur de Ferdinand ; mais un chagrin secret le consume. Il est dévoré de remords de ne devoir qu'à une imposture sa fortune & son bonheur. Sa femme & son beau-pere font d'inutiles efforts pour pénétrer la cause de son chagrin, lorsque Nasser arrive. Il apporte les derniers adieux d'Abderame : il apportait aussi sa lettre ; mais il l'a perdue. Il est fort étonné de trouver un autre Abderame, après avoir vu le véritable mourir dans ses bras. Abdélasis cherche vainement à le tromper comme les autres par la ressemblance ; Nasser est trop sûr de son fait ; mais s'il ne peut y réussit, il obtient cet avantage sur le Roi & sur Zuléinma. La perte de la lettre acheve de faire regarder Nasser comme un imposteur : on le condamne à la mort. Abdélasis, dans une fort belle scène, le déliyre secrétement; & le fait partir.

Cependant la lettre perdue par Nasser est trouvée par les troupes de Ferdinand, qui la fait remettre au Roi, Abdélasis confondu n'a plus rien à répondre : Almanzor ordonne son supplice, & en attendant le fait mettre en prison. Zuléima, qui ne voit d'abord dans cette fraude que le crime d'un ambitieux qui a tout fait pour obtenir un Trône, a résolu sa mort ; mais n'oubliant pas qu'Abdélasis fut son époux, elle veut lui en dérober la honte, & se rend dans sa prison pour le poignarder elle même, & mourir après lui. C'est là qu'elle apprend d'Abdélasis les détails que nous venons de donner ; & dès-lors son crime n'étant plus que celui de l'amour, elle le pardonne : mais Almanzor n'est pas si indulgent ; les priéres, les larmes de sa fille ne fléchissent point son cœur. Abdélasis va recevoir la mort, lorsqu’on entend le signal d'un assaut. Nasser, qui n'avait pas pu s'échapper encore, le soutient quelque temps ; mais les Soldats accoutumés à vaincre sous Abdélasis, forcent sa prison pour le mettre à leur tête. Il remporte, en effet, la victoire ; mais il n'en vient pas moins présenter sa tête à Almanzor. Le service qu'il vient de rendre & qui rappelle ceux qu'il a déjà rendus, touchent enfin le cœur du Roi de Grenade, & tout est pardonné.

Nous répétons qu'une exposition extrêmement obscure est presque le seul défaut de cette Piece, d'ailleurs fort bien conduite & pleine d'intérêt. Les premiers Actes sont écrits avec élégance & pureté, les derniers avec vigueur ; & par tout l'Ouvrage, on rencontre des vers très-beaux & pleins de sentiment. Il faudrait, au dénouement, en retrancher une vingtaine d'inutiles. On a demandé l'Auteur ; c'est M. André Murville : il a paru.

La Piece est très-bien jouée ; les Acteurs qui s'y distinguent le plus, sont Mlle. Desgarcins, qui semble acquérir de jour en jour ; M. Talma, qui montre un talent propre à toute espece de rôles ; & M. Monvel, qui est au dessus de tout éloge. Les costumes y sont très-bien observés.

L'Esprit des journaux, françois et étrangers, vingtième année, tome XII (décembre 1791), p. 338-341 :

On a donné, le lundi 3 du même mois, la premiere représentation d'Abdelazis & Zuleima, tragédie en cinq actes, de M. André de Murville.

Abdelazis, jeune guerrier plein d'adresse & de valeur, mais sans fortune & sans naissance, va chercher la gloire dans un tournois proposé par Almanzor, roi de Grenade. Il en remporte le prix, & devient amoureux de la fille de ce roi, nommée Zuleïma, & lui déclare sa passion sans se faire connoître. Il s'éloigne, la visiere de son casque toujours baissée. Il apprend qu'Almanzor ne veut donner sa fille qu'à un souverain, & qu'elle est destinée au jeune Abderame, de la fainille des Abencerages. Abdelazis ayant perdu tout espoir, se trouve au combat de Ségovie ; il voit fuir les Maures qui viennent de perdre leur prince Abderame. Il s'approche & le trouve étendu auprès du vieux Nasser, son ancien gouverneur, mourant aussi. Abdelazis n'écoute que son humanité. Il lave les plaies d'Abderame dans une fontaine voisine. II s'étonne de la ressemblance parfaite de leurs traits, & se décide à en profiter pour le succès de son amour. Il se couvre des armes & des habits d'Abderame, & reparoît au milieu des Maures fugitifs. Ceux-ci croyent revoir leur prince, se rallient, & repoussent, à leur tour, les Chrétiens. Abdelazis, vainqueur, vole à Grenade, avec ses soldats, & il épouse Zuleïma.

Au bout de six ans de mariage, époque à laquelle commence la piece, Almanzor veut céder le trône à son gendre, dont la valeur, la générosité, la justice & la prudence se sont tant de fois signalées. Abdelazis refuse. Un chagrin profond, dont son épouse même ne peut démêler la cause, le consume. Nasser arrive ; il apporte la nouvelle de la mort d'Abderame, qui, blessé & guéri, ainsi que lui, par les Chrétiens, est enfin mort dans une longue captivité, dont son courage & son amour s'indignoient. Abderame, en mourant, l'a chargé d'une lettre pour Almanzor, mais cette lettre s'est trouvée perdue dans le camp espagnol qu'il lui a fallu passer. Abdelazis se trouble à la vue de Nasser, mais il feint de le reconnoìtre pour son gouverneur. Nasser se refuse à ses embrassemens, & le menace de le poursuivre par-tout. Alors, traité d'imposteur, il est chargé de fers ; cependant Abdelazis est généreux. Il sait que Nasser peut le perdre, mais il écoute plus son estime que sa haine, & lui rend en secret sa liberté. Nasser admire sa vertu, mais ne s'en croit pas moins obligé de poursuivre la dénonciation de son crime.

La lettre perdue par Nasser a été trouvée dans le camp espagnol; elle est envoyée à Almanzor ; ce prince irrité sait arrêter Abdelazis, & son fils, tous deux doivent être condamnés à mort par le divan, selon les loix du pays. Ce n'est point assez pour Zuleïma, Abdelazis est un lâche imposteur, il n'a voulu sa main que pour avoir son trône, cette offense ne se peut pardonner, elle va le percer d'un poignard ; mais à la vue de son fils, qui se lance vers elle, le fer lui tombe des mains. Abdelazis ne lui cache rien. Puisque l'amour a tout fait, Zuleïma ne peut le trouver coupable. Le divan a prononcé l'arrêt fatal, mais elle embrasse sa défense ; elle presse son pere, elle ne veut point survivre à son époux. Almanzor est inflexible ; cependant les Espagnols attaquent-la ville. Nasser seul fait force sur la brèche. Abdelazis pourroit sauver Grenade, mais son courage est enchaîné ; Almanzor aime mieux périr arec son empire que de lui pardonner. Le peuple, plus éclairé sur l'intérêt de l'état, a délivré Abdelazis, qui vole sur la brèche, repousse les Espagnols, renverse Ferdinand, leur roi, mais lui sait grace de la vie, parce que sa belle ame se refuse à verser le sang d'un époux & d'un pere ; il lui fait promettre de ne plus attaquer Grenade. Almanzor ne doute plus qu'Abdelazis ne veuille le détrôner ; mais il arrive, & dépose son cimeterre à ses pieds. Almanzor vaincu par tant de générosité, lui pardonne, & Abdelazis devient légitimement son gendre & l'ami de Nasser.

On voit que ce sujet est extrêmement romanesque ; mais l'aventure n'est pas impossible. L'auteur en a tiré très-habilement parti, & il a su intéresser avec des moyens qui paroissent foibles. Les caracteres d'Abdelazis, de Nasser & de Zuleïma son beaux & bien tracés ; la piece est écrite avec cette correction qui annonce un homme exercé & nourri de bons principes. Plusieurs vers très-beaux ont été applaudis.

II y a une tache dans le rôle d'Abdelazis, qui nuit beaucoup à l'intérêt qu'il pouvoit inspirer, c'est qu'il ment avec Nasser, c'est qu'il le traite d'imposteur quand, seul, il l'est. II nous semble qu'on auroit pu lui donner un confident, qui, malgré lui, se chargeât du mensonge. Nous engageons aussi l'auteur à abréger la résistance que le pere apporte à pardonner, au cinquieme acte, & à couper beaucoup ce qui suit. Quand tout est prévu, il faut hâter le dénouement ; quand tout le monde est d'accord, il n'y a plus rien d'intéressant à dire. Nous n'en regardons pas moins cette tragédie comme un ouvrage très-estimable ; le quatrieme acte sur-tout offre de très-grandes beautés, & nous pensons que cette piece peut servir de date à la réputation de M. André de Murville, qui n'avoit pas fait encore un si grand pas dans la carriere dramatique. M. Talma a très-bien joué le rôle d'Abdelazis : Mlle. des Garçìns a eu des momens précieux, d'ame & de sensibilité, dans celui de Zuleïma ; & M. Monvel sur-tout a joué Nasser avec une profondeur de talent qui n'appartient qu'à des comédiens consommés comme lui dans cet art difficile.

D’après la base César, l'auteur est Pierre-Nicolas André, dit de Murville. La pièce est jouée 19 fois, jusqu'au 25 octobre 1792 (14 fois en 1791, 5 fois en 1792).]

Reprise d'Abdelazis et Zuleïma, tragédie de M. Murville, le 8 septembre.

Théâtre Français.

Almanach des Muses 1808.

Abdelazis, jeune guerrier maure, mais simple chevalier, adore en secret Zuleïma, fille d'Almanzor, roi de Grenade, et reçoit d'elle, sans se faire connaître, et la visière baissée, le prix dans un tournoi où il est vainqueur. Il sait qu'Abdérame, fils du sultan d'Almérie, doit épouser Zuleïma. Il va le chercher pour le combattre, et arrive au moment où Abdérame, blessé dans une bataille contre les chrétiens, est près d'expirer. En voulant le rendre, mais inutilement, à la vie, il s'aperçoit qu'il ressemble singulièrement à ce prince ; il se revêt de ses habits et de ses armes, passe pour ce prince aux yeux des Maures qu'il rallie, remporte la victoire, et épouse Zuleïma. Tout ceci est l'avant-scène. Zuleïma s'apperçoit que son époux n'est pas heureux, et qu'il a des remords. Elle s'en inquiète, ainsi qu'Almenzor, dont Ferdinand le catholique assiege la capitale : elle fait tous ses efforts, mais en vain, pour pénétrer le secret de son mari. Dans ce moment Nasser, gouverneur d'Abdérame, arrive pour les apporter les derniers adieux de son élève, qui n'a point péri dans le combat, mais qui est mort trous ans après dans les fers. Zuleïma traite Nasser d'imposteur, et lui montre son mari qui entre. Nasser ne peut confondre Abdélazis, parce qu'il a perdu la lettre qu'Abdérame lui avait remise avant de mourir, pour Zuleïma. Almanzor veut punir ce vieillard par a mort ; mais Abdélazis le fait sauver au moment même. Ferdinand fait remettre cette lettre qui a été trouvée à Almanzor. Abdélazis est confondu et envoyé en prison en attendant son supplice. Zuleïma, qui croit qu'Abdélazis n'a commis tous ces crimes que par ambition, vole à la prison, le poignard à la main, pour l'immoler à sa vengeance ; mais son fils est là, il dort près de son père, se réveille et arrête Zuleïma. Les deux époux s'expliquent. Abdélazis prouve à Zuléïma que c'est par amour, et non par ambition, qu'il a pris le nom et la place d'Abdérame. Zuleïma demande alors sa grace à Almanzor, qui la refuse long-temps ; mais le peuple, qui croit que sa destinée dépend d'Abdélazis, force la prison du héros, l'arme, et l'oppose à Ferdinand, qui est vaincu et forcé de lever le siège. Abdélazis rentre vainquer, et réclame la punition de son crime ; mais Almanzor, que son bras vient d'affermir sur le trône, lui pardonne.

Cette tragédie, à laquelle on peut reprocher de l'invraisemblance, sur-tout dans l'avant-scène, a eu pourtant à la reprise beaucoup de succès, comme dans sa nouveauté, en 1791 ; elle l'a dû à l'intérêt qui regne dans les trois derniers actes, sur-tout à celui du quatrieme, et au style, qui a de la chaleur et de l'élégance.

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