Affrico et Menzola

Affrico et Menzola, mélodrame dialogué en trois actes, de Coffin-Rony, musique de Blasius, 20 ventôse an 6 [10 mars 1798].

Théâtre de l’Ambigu-Comique.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Jamain, l’an 6 de la République [1798] :

Affrico et Menzola, mélodrame dialogué en trois actes. Paroles de Coffin-Rony. Musique de Blasius.

Courrier des spectacles, n° 383 du 21 ventôse an 6 [11 mars 1798], p. 2-3 :

[Après le constat du succès de la pièce, le critique résume l'intrigue du mélodrame, qui se situe dans une antiquité de convention. Elle repose sur une histoire d'amour contrarié, la nymphe amoureuse appartenant à la redoutable Diane. La rivalité entre les dieux, Diane hostile à tout amour d ses nymphes avec un homme, et l'Amour et Pan protégeant les amoureux, fait naître des multiples événements merveilleux, jusqu'à ce que Jupiter intervienne et permette l'union des amoureux. Un dernier paragraphe donne le nom des auteurs, texte et musique, et dit tout le le bien qu'il faut penser des décors, des ballets, du jeu des interprètes féminines.]

Théâtre de l’Ambigu-Comique.

La pantomime dialoguée donnée hier sur ce théâtre, sous le titre d’Africo et Menzola, y a obtenu le plus grand succès.

Africo, jeune berger, fils du grand-prêtre de Pan, aime Menzola, nymphe de la suite de Diane. Mais cette déesse a menacé de la mort celle de ses nymphes qui aimeroit un homme, et Menzola lorsqu’elle apperçoit Africo, le fuit et s’en voyant suivi [sic], elle engage ses compagnes à le tuer ; mais l’Amour leur enlève leur victime, et la porte dans le temple de Pan, près duquel Menzola doit passer. Africo s’offre à sa vue, et embrasse ses genoux ; Menzola, esclave des volontés de Diane, va l’immoler. L’Amour la désarme, et la nymphe se jette dans la fontaine voisine et se sauve à la nage. L’Amour réveille Africo tombé sans connoissance, et lui conseille de prendre, pour vaincre Menzola, l’habit d’une nymphe. C'est sous ce déguisement qu’il suit secrètement son amante au bord d’une fontaine sacrée. Il lui chante son amour sans en être vu ; mais elle a reconnu sa voix, et elle va rejoindre ses compagnes à la chasse. Celles-ci poursuivent un ours ; il se jette sur Menzola, la terrasse et va la dévorer. Africo arrive, attaque et tue l’animal. Menzola reconnoissante ressent plus que de l’amitié pour sa nouvelle compagne : c’est de l'amour. Elle ignore ce que c’est ; Africo va le lui définir. Mais le tonnerre et les éclairs qui éclatent forcent nos deux amans à chercher un asyle dans la grotte voisine. Pan et l’Amour qui les protègent la changent en un beau temple. Mais Diane sait tout ; Diane arrive furieuse au moment où Africo reçoit de Menzola le gage de l’amour. Elle les fait arrêter et charger de fers ; bientôt elle les conduit dans de vastes souterrains, où Pan le premier, en ayant été instruit, est descendu avec ses faunes ; mais Diane ignore sa présence.

Un bûcher et un tronc d’arbre sortent de terre ; on y attache les amans. Diane envoie ses nymphes chercher leurs flèches et leurs flambeaux ; les arcs sont tendus, mais les deux infortunés disparoissent ; Pan et un faune sont à leur place. Diane impatiente du retard de sa vengeance, accourt et voit les amans qui ont repris leur première position, elle veut qu’on allume le bûcher, les flambeaux s’éteignent ; alors une pluie de feu descend par son ordre, mais deux amours couvrent d’un bouclier ce couple malheureux, et vont le cacher au sein de la terre. Les furies évoquées par Diane, le ramènent, le tourmentent : elle-même veut frapper Menzola, tout-à-coup Pan survient, et lui rappelle sa promesse sacrée de lui accorder la première demande qu’il lui feroit. Il trouve la déesse inflexible. Alors Jupiter vient déclarer la volonté des destins, et l’Amour unit Africo à Menzola.

Le poëme est du cit. Rosny, la musique du cit. Blasius. Des décorations fraîches, pittoresques, des ballets bien exécutés, et le jeu des citoyennes Julie-Diancourt et Cousin, ont excité les applaudissemens universels.

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