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Amelasis, ou Amour et Ambition

Amélasis, ou Amour et ambition, mélodrame en trois actes, par Hubert, musique de J.-B. Quaisain, ballet de Millot, 12 septembre 1811.

Théâtre de l'Ambigu-Comique.

Hubert est le pseudonyme de Philippe-Jacques de Laroche.

Tout petit problème de date : le 10 septembre indiqué par l’Almanach des Muses est un mardi, quand le 12 septembre tombe un jeudi, en accord avec ce que dit le Journal des arts, des sciences et de la littérature.

Almanach des Muses 1812.

Titre :

Amélasis ou Amour et ambition

Genre

mélodrame à grand spectacle

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

en prose

Musique :

oui

Date de création :

12 septembre 1811

Théâtre :

Théâtre de l’Ambigu-Comique

Auteur(s) des paroles :

Hubert (pseudonyme de Philippe-Jacques de Laroche)

Compositeur(s) :

Jean-Baptiste Quaisain

Chorégraphe(s) :

Millot

Sur la page de titre de la brochure, à Paris,

Amélasis, ou Amour et ambition, mélodrame en trois actes, à grand spectacle, Par M. Hubert ; Musique de M. J. B. Quaisain ; Ballet de M. Millot ; Représenté, pour la première fois, à paris, sur le Théâtre de l’Ambigu-Comique, le 12 septembre 1811.

J.-B. Quaisain doit-il être confondu avec Adrien Quaisain ?

Journal des arts, des sciences et de la littérature, sixième volume (n° 89 à 106, juillet à septembre 1811), n° 103 (deuxième année), 15 septembre 1811, p. 360 :

On a représenté jeudi, sur le théâtre de l'Ambigu-Comique, un nouveau mélodrame intitulé Amelasis, ou Amour et Ambition, qui a parfaitement réussi. L'auteur des paroles est M. Hubert.

Les Tablettes de Polymnie, deuxième année, n° 32 du 20 septembre 1811, p. 504-505 :

[Les Tablettes de Polymnie est un journal consacré à tout ce qui intéresse à l'art musical, et c'est d'abord la musique de la pièce que le critique met en avant. Mais le mélodrame doit avoir bien sûr d'autres caractères, « un sujet intéressant, des situations attachantes, de vives émotions de sensibilité et de terreur, des incidens imprévus, du comique d'action et quelquefois de paroles ». Mais le critique ne précise pas si Amélasis possède ces traits garants de qualité. Il enchaîne directement avec le résumé de l'intrigue, pleine de rebondissements. Le jugement qu'il porte ensuite est peu favorable : « trop de discours et trop peu d'action », reprise du plan et des caractères de la Sémiramis de Voltaire, sans en avoir les qualités, puisque la fin de l'article ironise sur la déchéance progressive des apparitions de la reine sur les théâtres, du Théâtre Français à l'Ambigu-Comique, de la gloire à « une lente agonie ».]

Théâtre de l'Ambigu-Comique.

AMÉLASIS, ou Amour et Ambition.

Mélodrame en trois actes.

Ce qu'il y a vraiment d'ambitieux dans ce mélodrame, c'est la musique, composée par Mr. Quaisain. L'ouverture est d'une facture tellement soignée, que celles de beaucoup d'opéra du Théâtre Feydeau pourraient difficilement soutenir la comparaison. Un solo de cor et un de clarinette sont exécutés avec beaucoup de fini par deux artistes de l'orchestre, dont le talent ne serait pas déplacé dans les premiers théâtres lyriques. Les motifs agréables des airs de ballet, leur fournissent une nouvelle occasion de se faire applaudir.

Malheureusement la musique n'est qu'un très-petit accessoire au succès des pièces qui composent le répertoire de ce théâtre. Un sujet intéressant, des situations attachantes, de vives émotions de sensibilité et de terreur, des incidens imprévus, du comique d'action et quelquefois de paroles, tels sont les élémens indispensables pour composer un bon mélodrame.

Amélasis, veuve du roi Balthasar, est régente de Syrie et tutrice de Thomira sa belle-fille. Narsès, son ministre, voudrait épouser la reine et monter sur le trône ; mais Amélasis dédaigne cet hymen, et aime Astiage, neveu du chef des Arabes. Malheureusement le jeune prince n'éprouve pour elle que du respect, et aime Thomira. La reine est furieuse, et est sur le point de tirer vengeance de cet affront injurieux, lorsqu'elle apprend qu'un corps d'Arabes s'avance vers la capitale. Narbas, mentor d'Astiage, va au-devant d'eux, et revient vers Amélasis, comme ambassadeur, demander la main de Thomira pour Arsace, fils du chef des Arabes. Amélasis y consent avec joie, dans l'intention de se venger par-là des deux amans qui l'outragent ; mais bientôt elle apprend avec fureur et regret qu'Astiage et Arsace ne sont qu'une même personne.

Mr. Hubert, auteur d'Amélasis, a placé trop de discours et trop peu d'action dans cette pièce, dont le plan et les caractères retracent la Sémiramis de Voltaire. Il était écrit dans le livre des destins que cette superbe reine voyagerait sur tous les théâtres de Paris. Le Théâtre Français fut d'abord le berceau de sa gloire, et elle y vécut long-tems dans l'éclat de la prospérité et des grandeurs. Il y a huit ans, elle tomba malade à l'Opéra ; elle vient de se traîner mourante à l'Odéon ; et a moins qu'on n'en fasse un opéra comique pour Feydeau, clle pourrait bien périr à l'Ambigu après une lente agonie.

Mémorial dramatique ou Almanach théâtral pour l'an 1812, p. 186-188 :

[Après un long résumé d'une authentique intrigue de mélodrame, une phrase suffit pour dire tout le bien que le critique en pense. Mais il ne parle que « de belles situations, des scènes bien ménagées, et quelques tirades écrites avec goût ».]

Amélasis, ou Amour et Ambition, mélodrame en trois actes, par M. Hubert. (12 septembre.)

A la mort du roi Balthazar, Amélasis, sa veuve, a été nommée régente de Syrie et tutrice de Thomira, sa belle-fille ; en arrachant ce testament à la faiblesse de Balthazar, le ministre Narsès avait le projet d'épouser la veuve et de monter sur le trône ; mais Amélasis est fière ; elle dédaigne Narsès. Depuis qu'elle a vu Astiage, le neveu du chef des Arabes, son allié, elle éprouve l'amour le plus violent pour ce jeune prince, et elle a résolu de l'épouser et de garder la couronne. Narsès indigné, n'attend qu'une occasion de se venger : elle ne tarde pas à se présenter. . . . Mais n'anticipons pas sur les événemens.

Astiage, adoré d'Amélasis, n'éprouve pour elle que du respect ; son cœur est tout entier à Thomira qui le paye d'un tendre retour ; Amélasis ignore cet amour, et déclare indiscrètement le sien. On juge de sa fureur en apprenant qu'elle a une rivale préférée ; elle ne tarde pas à la découvrir, aussi ordonne-t-elle à Astiage de s'éloigner de sa cour, et elle lui défend de voir Thomira, sous peine d'être traité comme un vassal rebelle. C'est Narsès qui est chargé de signifier cet ordre, et on se doute bien qu'il s'en charge avec plaisir. Ce traitre, dans l'espoir de se faire proclamer roi, a ourdi une conspiration contre la reine, et cherche, mais vainement, à faire entrer Astiage dans le complot. Astiage, qui a plus d'amour que d'ambition, n'aspire point à la couronne, il consent à la laisser à Amélasis ; il ne veut régner que sur le cœur de Thomira ; mais ce jeune amant n'éprouve qu'un refus. Sur ces entrefaites, on annonce l'arrivée d'un corps d'Arabes dans les environs de la capitale. Narbas, mentor d'Astiage, et ancien ministre de la reine, est allé s'assurer des intentions de ces Arabes. Bientôt il revient demandant la main de Thomira pour Arsace, le fils du chef. La reine, dont le but est de rendre Thomira infidèle, et par conséquent odieuse à son amant, conçoit tout-à-coup le projet de se démettre de la couronne, à condition que Thomira acceptera l'époux qu'on lui propose. Narbas conseille à cette jeune princesse de souscrire à l'hymen qui lui est offert; mais l'idée seule d'être parjure, révolte Thomira ; c'est alors qu'elle apprend qu'Astiage et Arsace ne sont qu'un, et que des raisons politiques ont obligé le chef des Arabes à faire passer son fils pour son neveu. Thomira accepte donc, et Amélasis jouit du désespoir d'Astiage ; pour le calmer, Narbas le met aussi dans la confidence. La régente, qui compte toujours que le dépit lui ramènera l'objet de sa passion, hâte le moment de la réception du jeune prince, en faveur duquel elle abdique ; mais que devient-elle, en reconnaissant Astiage dans Arsace ? Elle voit qu'elle a été trompée, et va loin de là cacher sa honte et sa fureur. Quant à Narsès, reconnu pour un traitre et arrêté comme tel, il s'est donné la mort.

Cette pièce a eu du succès ; elle offre de belles situations, des scènes bien ménagées, et quelques tirades écrites avec goût.

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