L'Acte de naissance

L'Acte de Naissance, comédie en un acte et en prose, de Picard ; représentée pour la première fois sur le Théâtre de l'Impératrice le 11 vendémiaire an 13 [3 octobre 1804].

 

Titre :

Acte de naissance (l’)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers ou prose ,

en prose

Musique :

non

Date de création :

11 vendémiaire an 13 (3 octobre 1804)

Théâtre :

Théâtre de l'Impératrice, rue Louvois

Auteur(s) des paroles :

Picard

Almanach des Muses 1806.

Madame de Rosmond, veuve un peu surannée, a chargé M. Dubouloi, homme franc et brusque, de poursuivre un procès d'où dépend une partie de sa fortune. Il s'agit de savoir si elle était majeure il y a vingt ans : le fait est vrai ; mais il lui en coûte d'en donner la preuve. Elle livre cependant son acte de naissance. M. Dubouloi, qui lui fait la cour depuis long-temps, lui déclare alors qu'il sera forcé de porter ce titre devant les tribunaux, et même de le faire imprimer. Madame de Rosmond est désespérée, et préfère perdre son procès. Il lui reste cependant un moyen, c'est d'épouser M. Dubouloi, et de souscrire au mariage de sa fille avec un jeune notaire dont elle est éprise. On se charge, à ces conditions, de lui épargner la publication de son acte de naissance. Ces deux mariages sont convenables, et elle finit par y consentir.

Sujet piquant, détails agréables. Du succès.

Courrier des spectacles, n° 2775 du 11 vendémiaire an 13 [3 octobre 1804], p. 2 :

[Compte rendu rapide : « une petite piece », pleine de qualités (beaucoup d'esprit, traits piquants, jolies surprises », mais avec des défauts dans son ordonnance. L'auteur a paru sur la scène, et une citation adaptée de Racine (« Achille va combattre, et triomphe en courant », Iphigénie, I, 1, v. 108) n'est peut-être pas dénuée d'ironie. L'allusion au voyage à Aix s'éclaircira dans l'article du lendemain : la pièce a été créée à Aix, et elle y a subi une chute.]

L'Acte de Naissance qu’on a joué hier au Théâtre de Louvois est de M Picard ; c’est une petite piece en un acte où l’on trouve beaucoup d’esprit, de traits piquans, et de jolies surprises ; elle a eu un très-grand succès, malgré les défauts qui en gâtent l’ordonnance. On a voulu connoître et voir l’auteur, qui est venu recevoir en personne les applaudissemens qu’on avoit d’abord donnés à son ouvrage. Cette production à été achevée pendant son voyage a Aix.

Achille va combattre, et compose en courrant.

Courrier des spectacles, n° 2776 du 12 vendémiaire an 13 [4 octobre 1804], p. 2-3:

[Après le court article de la veille, un long article qui commence par un résumé très vivant de l'intrigue. Le début de la pièce est détaillé avec précision : une mère et sa fille regardant toutes deux par la fenêtre pour observer un jeune notaire qui ne les laisse pas indifférentes. Sans réelle surprise, la pièce tourne autour de cette rivalité des deux femmes, la mère tentant de séduire le jeune notaire, mais devant lui cacher son âge pour masquer le grand écart d'âge entre eux. Mais pour faire un contrat de mariage, il faut bien donner cet acte de naissance qui révèlerait la cruelle vérité. La pauvre mère passe par l'intermédiaire d'un procureur de son âge qui est amoureux d'elle, mais accepte ce rôle d'intermédiaire et de garder le secret sur son âge. Le jeune notaire tente de se faire admettre chez les deux femmes, et utilise même les services d'un valet pour faire apsser une lettre à la jeune fille, ce que le critique condamne : « Ces sortes de familiarités entre un domestique et une jeune personne bien élevée, ne sont point dans les règles de la convenance. » Heureusement, la jeune fille refuse la lettre. La jeune fille explique la situation au procureur qui choisit de collaborer au bonheur des jeunes gens : il les fait se rencontrer, la mère surprend le jeune notaire aux pieds de sa fille, et comprend qu'elle doit permettre le mariage des jeunes gens, et « se résigne à épouser » le procureur. La pièce a bien des qualités  « des situations très-piquantes, beaucoup d’esprit, un dialogue vif et animé, beaucoup de bons mots » (mais tous ne sont pas neufs). On y reconnaît bien les qualités de Picard, aisance du dialogue et gaîté. Mais elle a un grand défaut : elle n'est pas vraisemblable, et le critique entreprend de montrer le caractère absurde de la passion de cette « veuve de quarante-cinq ans qui veut se marier avec un inconnu qu'elle observe depuis sa fenêtre. Ce qui choque le critique, c'est la conduite de cette femme : « on ne sauroit raisonnablement imaginer qu’il s’en trouve une assez folle pour se marier à un homme qu’elle n’aime point, dans la seule crainte qu’il ne révèle le secret de son âge » (l'interprétation de la crainte de la mère étant un peu étonnante : elle est surtout incapable de maîtriser son attirance pour le jeune homme. On craignait la chute pour la pièce, comme cela s'était produit à Aix. Mais elle n'est pas tombée, et l'auteur a été applaudi. Les interprètes sont cités pour conclure, en des termes tout à fiat flatteurs.]

Théâtre de l’Impératrice.

Première représentation de l'Acte de Naissance.

« Bon Dieu ! qu’il paroît aimable ! Il est entouré de cliens... Il écrit.... Sans doute il rédige un contrat de mariage. » Ainsi débute sur la scène Mad. de Rosmond, veuve surannée qui est devenue amoureuse d’un jeune notaire, son voisin, et qui va le regarder furtivement à travers une croisée, travaillant à ses contrats. Aussi-tôt elle court à sa toilette, se place devant son miroir, retouche toutes les boucles de sa chevelure grise, passe une main inquiète sur tous ses rubans, interroge sa glace, se trouve à merveille, jeune, fraiche, faite encore pour inspirer une passion.

La fille, qui n’est pas moins amoureuse du jeune notaire, débute de la même manière que sa mère ; mais plus hardie, elle entr’ouvre la croisée pour mieux voir son aimable Derville, le plus charmant notaire qu’ait jamais possédé la classe des garde-notes.

Mad. de Rosmond, à la vue de sa fille, est d’abord étonnée, mais comme elle la suppose fort innocente, et. qu’elle la traite comme un enfant, elle se remet facilement, et se décidé à la prendre pour confidente. Elle lui raconte que M. Derville est établi depuis huit jours à deux pas de chez elle ; que ce jeune homme ne paroît point indifférent à l’éclat de ses charmes ; que le soir il se tient régulièrement à sa fenêtre, et qu’il y chante des romances, sans doute pour exprimer son amour. Elle ajoute qu’elle a le dessein de le recevoir ; qu’elle se servira de l’entremise de M. Duboulloir le procureur, qui connoît beaucoup le jeune homme ; enfin elle ne dissimule point qu’elle ne veut plus perdre dans les langueurs du veuvage des charmes que la nature s’est plue à lui conserver ; que son dessein est de répondre aux avances de Derville et de l’épouser.

La jeune personne, effrayée de la résolution de sa mère, ne répond que par son embarras et son silence, et fait tous ses efforts pour dévorer son dépit et son chagrin. En ce moment M. Duboulloir arrive, et c’est ici qu’il va être question de l’Acte de naissance.

M. Duboulloir est un procureur d’une cinquantaine d’années, homme franc et honnête, malgré son titre de Procureur. Comme il a été l’ami particulier de M. de Rosmond, on l’a chargé de la tutelle de la jeune personne, et il est en ce moment occupé pour elle d’un procès considérable dont le gain tient à l’acte de naissance de Mad. Rosmond. Il s’agit de savoir si elle étoit majeure dix-huit à vingt ans auparavant ; mais on sent combien il en coûte à Mad. Rosmond. Elle lutte long-tems contre les sollicitations de M. Duboulloir ; enfin elle le lui remet cet acte dont la publicité va peut-être révéler le secret le plus important de sa vie. Cette scène est une des plus agréables de la pièce ; elle est pleine de gaîté, d’originalité et de saillies piquantes. M. Duboulloir est le meilleur des hommes du monde ; il est un peu amoureux de Mad. Rosmond, il lui promet de l’épouser si cela lui convient, et sur-tout de lui garder le secret. Sur ces entrefaites, Derville, qui est réellement amoureux de Mlle. de Rosmond, fait solliciter par une lettre son admission chez Mad. de Rosmond, et il charge en même tems son valet d’en remettre une autre à Mlle. de Rosmond qui la refuse par bienséance. Cette scène est fort inférieure à l’autre. On a blâmé avec raison le jeu qui s’établit entre Mlle. de Rosmond, qui refuse la lettre, et le Valet qui veut la lui faire accepter. Ces sortes de familiarités entre un domestique et une jeune personne bien élevée, ne sont point dans les règles de la convenance.

Mad. de Rosmond est enchantée de la demande de Derville ; elle ne doute plus de l’extraordinaire passion de ce. jeune homme pour elle ; elle s’en applaudit auprès de sa fille, qui se dispose dès ce moment à éclaircir les affaires. M. Duboulloir est l’homme qu’elle choisit pour le succès de son projet. Elle lui raconte tout ce qui concerne 1es amours de sa mère, ceux du jeune notaire et les siens propres, et ne dissimule pas qu’elle seroit fort aise, pour son compte, d’épouser Derville. M. Duboulloir se charge de tout, amène Derville chez Mad. de Rosmond, lui fait part des dispositions de Mlle. de Rosmond pour lui, lui promet tout succès, l’engage à feindre d’être amoureux de la mère, et lui ménage une entrevue avec la fille. Mad. de Rosmond surprend les amans ; ils se jettent à ses genoux ; elle entre dans une extrême colère : mais M. Duboulloir est là ; il apporte l’acte de naissance ; c’est la tête de Méduse ; il menace de tout révéler, si l’on n’est pas raisonnable. Mad. de Rosmond, saisie d’effroi, consent à renoncer à Derville, lui cède la màin de sa fille, et se résigne à épouser M. Duboulloir.

Cette pièce en un acte et en prose, offre des situations très-piquantes, beaucoup d’esprit, un dialogue vif et animé, beaucoup de bons mots, dont quelques-uns néanmoins sont connus, on y retrouve le ton d’aisance et de gaité qui caractérise toutes les productions de M. Picard ; mais les règles de la vraisemblance n’y sont pas sévèrement observées.

Il est tout naturel qu’une vieille coquette dissimule son âge et cache son extrait de baptême. Une veuve de quarante-cinq ans peut bien se rajeunir de deux ou trois lustres, et songer encore aux charmes du mariage ; mais comment concevoir qu’une femme soit assez folle pour se mettre en tête d’épouser un homme qu’elle n’a point encore vu, qui n’a de rapport avec elle que de loger dans le même quartier, et qui est peut-être marié lui même ? Comment supposer qu’elle se met aux fenêtres pour le regarder travailler à travers les vitres ; qu’elle choisit pour confidente de ses feux une jeune personne de 15 ans qu’elle traite comme un enfant, et qu’elle croit étrangère à toute idée d’amour et de mariage ?

Quels que soient les travers d’esprit et les sottes prétentions d’une vieille coquette, on ne sauroit raisonnablement imaginer qu’il s’en trouve une assez folle pour se marier à un homme qu’elle n’aime point, dans la seule crainte qu’il ne révèle le secret de son âge.

Malgré ces défauts, l'Acte de naissance ne s’est point transformé en acte mortuaire comme on paroissoit le craindre ; et s’il est vrai que cette pièce soit tombée à Aix, le public de Paris n’a point confirmé ce jugement de première instance. Vigny et Mad. Léger font valoir très-habilement les rôles dont ils sont chargés, et Mlle. Adeline a joué le sien avec beaucoup de grâce et d’intelligence.

Le Nouvel Esprit des journaux français et étrangers, tome II, brumaire an XIII [octobre 1804], p. 283-285 :

[Plutôt que de faire le compte rendu de la pièce, le critique commence par aborder son sujet d’un point de vue social : il parle de la question délicate de l’âge pour les dames. Et l’homme qui s’emploierait à dissimuler à une dame son vieillissement serait plus un personnage de roman que d’une comédie, où on attend la peinture, non des exceptions, mais celle des généralités. La pièce de Picard montre une femme tentant de cacher son âge, mais qui finit par se consoler « par le bonheur de sa fille » de ce qu’elle n’a pu rivaliser avec elle. Le ressort de la pièce, c’est donc un acte de naissance, qu’en juriste repenti Picard a mis au centre de l’intrigue, au mépris de la vraisemblance. Le critique conteste le dénouement, parle d’une pièce « faiblement conçue, faiblement intriguée », mais pleine de la gaieté que Picard sait mettre dans ses pièces au service de son sens de l’observation. Elle a obtenu un succès au près du parterre, moins dans les loges où chacun pouvait craindre que quelqu’un se reconnaisse dans le personnage de la mère, et se froisse d’un rire qu’il verrait comme une allusion. L’interprétation est jugée de façon inégale : les actrices sont discrètement avisées des limites de leur jeu.]

Théâtre Louvois.

Dissimuler son âge, chercher à masquer les ravages du temps, prétendre conserver les goûts, les plaisirs et les habitudes de la jeunesse, vouloir plaire parce qu'on pourrait aimer encore, et fixer la beauté quand on n'a pu retenir la sienne, est-ce un vice ? Non sans doute : c'est un ridicule peut-être, mais bien plutôt c'est une faiblesse inséparable de l'humanité. Pourquoi donc la faire remarquer plus particulièrement chez les femmes ? Pourquoi leur en faire un perpétuel reproche, comme si leur sexe seul la laissait appercevoir ; comme si chez les hommes elle n'était pas aussi commune, et bien moins excusable ; .comme si ce n'était pas un Grec qui, pour entrer chez Laïs, emprunta la blonde chevelure de son fils ?

Il aurait un esprit délicat sans doute, une raison cultivée, un caractère heureusement façonné, celui qui, au lieu de se placer au passage d'une femme sur le retour, un miroir trop véridique à la main, mettrait son étude et son plaisir à lui prouver qu'elle est jeune encore, du moins qu'elle est encore aimable, et lui ferait remarquer quelques fleurs dans une route que sa pente trop rapide rend pénible et douloureuse : mais cet homme rare, il le faut avouer, pourrait être l'auteur d'une idylle, le personnage principal d’un roman ou d'un drame, mais ne serait jamais l'auteur d'une bonne comédie ; il y a plus, son caractère n'en fournirait pas le sujet. La comédie ne peint pas le monde dans ses exceptions, mais dans ses généralités : elle aime à parcourir les sentiers les plus fréquentés ; et quand elle saisit ses pinceaux, ce n'est pas lorsqu'elle apperçoit des traits délicats, mais lorsqu’elle est frappée à la vue de figures prononcées et de physionomies saillantes.

Picard qui s'éloigne rarement de ses traces, l'a vue sourire aux dépens d'une femme surannée se demandant s'il est bien vrai qu'elle ait son âge, cachant à tous les yeux et à tout prix, son acte de naissance, rivale de sa fille, abusée par quelques apparences, se croyant l'objet d'un culte qui ne s'adresse point à elle, et cruellement blessée, lorsqu'elle reconnaît son erreur, aussitôt il a esquissé le portrait de cette femme ; mais heureusement, pour nous rassurer sur les qualités de son ame, après nous avoir fait rire de l'égarement de sa tête, il nous la peint, se consolant par le bonheur de sa fille, du chagrin d'avoir été vaincue par elle.

Entraîné par un penchant irrésistible du palais au théâtre, et incapable de lire avec fruit le parfait Notaire, ou la Coutume de Paris, depuis qu'il avait lu les Précieuses Ridicules ou les Femmes Savantes, Picard a conservé des rudimens du légiste, qui lui paraissaient si fastidieux, ou un avantage, ou un inconvénient ; c'est de prendre souvent dans ses compositions dramatiques pour nœud un intérêt de famille, pour moyen, le texte de quelque loi ; ou quelque formalité judiciaire, Ainsi dans la pièce nouvelle, nous .le voyons faire d'un acte de naissance que la mère rivale veut cacher, et qu'elle est forcée à montrer, si elle ne consent à l’union de sa fille, un moyen qui, légèrement indiqué, formait une situation plaidante et qui, employé comme ressort principal, parait invraisemblable et forcé.

Le dénouement de la pièce est son principal défaut : .elle est faiblement conçue, faiblement intriguée ; mais comme toutes celles de sou auteur, elle perte le cachet d'une gaîté franche, d'un esprit observateur et d'un comique vrai. Le style ne vise point à l'esprit, mais les traits heureux dont il abonde, sortent si bien du sujet, qu'on semble ne devoir tenir aucun compte à l'auteur de les avoir trouvés ; faire sentir ainsi leur naturel, c'est assez prouver leur mérite.

La pièce a réussi; elle est du nombre de celles qui constamment amusent le parterre, mais laissent, dans les loges, beaucoup de personnes incertaines de savoir si quelqu'un auprès d'eux ne leur défend pas de rire, et ne prendrait pas leur gaîté pour une application insultante. Quoiqu'elle soit faite avec art, avec retenue, et que l'épigramme et le trait satyrique n'y soient jamais empoisonnés, un homme, pour y applaudir à son aise et sans scrupule, a besoin de s'y tenir loin de l'œil scrutateur et vindicatif des femmes qui s'y reconnaissent, et de celles qui devront s'y reconnaître un jour.

On conçoit que si dans l'Acte de Naissance il y a un rôle saillant, original, qui contraste bien avec le caractère principal, et qui le fasse ressortir, soit quant à la situation, soit quant au dialogue, ce rôle a dû être joué par l'auteur ou recommandé au talent de Vigny. C'est en effet ce dernier qui lui donne une physionomie très-gaie, très-vive et très-comique. Barbier a dans le sien toute la décence qui caractérise son jeu, et qui est propre â ce rôle. Mlle. Adeline doit avoir l'attention constamment portée sur la nuance qui distingue le ton de l'ingénuité de celui auquel on donne un nom moins honnête. Le rôle de la mère exige beaucoup d'habitude du théâtre, de la finesse et de l'intelligence ; Mme- Leger a paru réunir ces qualités même aux yeux de ceux qui trouveraient plus naturelle son obstination à refuser son acte de naissance, si le cacher lui était possible.

Les Quatre saisons du Parnasse, Printemps, an XIII – M.DCCCV., p. 322-323 :

THÉATRE DE L'IMPÉRATRICE.

L'ACTE DE NAISSANCE, comédie en un acte et en prose; par M. Picard. — 10 vendémiaire.

Madame de Rosmond, veuve qui a passé la quarantaine et qui a encore de la prétention, est amoureuse de Derville, jeune notaire dont elle se croit aimée ; mais Derville est amoureux de la fille de madame de Rosmond et en est aimé. Les deux amants sont surpris par la veuve, qui réclame Derville comme un bien lui appartenant ; la jeune personne est désolée. Heureusement uu M. Duboulloir, honnête procureur, vient à leur secours. Madame de Rosmond a caché son âge ; elle mourroit de chagrin si on alloit le découvrir : mais M. Duboulloir a en sa possession l'acte de naissance de la veuve ; si elle s'oppose aux vœux de sa fille il donnera de la publicité à cet acte. M. Duboulloir, il est vrai, n'est pas sans intérêt dans cette affaire ; il a des vues sur la veuve, qui prend enfin son parti, consent au mariage des jeunes gens, et accepte la main du procureur.

Le fonds de cette petite comédie n'a rien de neuf. M. Picard en a su rendre le dialogue très piquant, et y a fait briller cet esprit et cette gaieté qui lui ont toujours valu des succès. L'Acte de naissance a complètement réussi.

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