L’Amour et l’Argent, ou le Créancier rival

L’Amour et l’argent, ou le Créancier rival, comédie en un acte, en prose, mêlée de vaudevilles, de Chazet, Lafortelle et Marc-Antoine Désaugiers, 19 floréal an 11 [9 mai 1803].

Théâtre de Montansier-Variétés.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an 11-1803 :

L’Amour et l’Argent, ou le Créancier rival, comédie en un acte, en prose, mêlée de vaudevilles, de MM. Chazet, Lafortelle et Désaugiers. Représentée pour la première fois, au théâtre de Montansier-Variétés 19 floréal an 11.

Courrier des spectacles, n° 2256 du 20 floréal an 11 [10 mai 1803], p. 3 :

[Le compte rendu s’ouvre par un jugement peu enthousiaste : rien de neuf, guère d’esprit, et l’insistance de certains à demander les auteurs a permis qu’ils soient nommés. Mais la pièce est faible, pleine de longueurs et de monotonie, avec un dénouement sans originalité. L’intrigue de l’intrigue confirme ce manque de nouveauté et d’invention. Les dernières remarques insistent sur l’immoralité qu’on peut trouver dans le recours au gain au jeu pour dénouer l’intrigue, comme celle de certains vers de couplets où le critique voit de la poésie érotique (pas de poésie érotique au théâtre !).]

Théâtre Montansier.

Première représentation de l’Amour et l’argent.

Ce vaudeville n’annonce qu’un médiocre succès : il faut convenir aussi qu’il y a peu de choses neuves, et que les jeux de mots, les calembourgs dont il est rempli n’ont eu l’approbation que d’un petit nombre d’amateurs de futilités ; ceux même qui pouvoient en désirer la réussite ont rougi après la chûte du rideau de demander les auteurs, et ce n’est que peu-à-peu et après bien du tems qu’ils sont parvenus à les faire nommer : ce sont Messieurs Chazet, Désaugiers et la Fortelle ; c’est un des plus foibles ouvrages qu’ils aient fait représenter à ce théâtre, quoiqu’il offre deux ou trois couplets qui annoncent de l’esprit et de la facilité ; mais d’ailleurs ce sont des scènes d’une longueur, d’une monotonie fatigantes, l’intrigue est peu de chose, les situations forcées, et le dénouement ressemble à mille et un autres.

Roselle est arrivé a Madrid, où il est chargé de payer pour son père dix mille livres à M. Store carrossier, ce dernier, vieillard avare , a été prévenu de l’arrivée du jeune homme, mais Roselle a perdu sa somme au jeu. Folleville son ami et frère de Julie, amante de Roselle, trouve le moyen de le tirer de l’embarras où il se trouve. M. Store est amoureux de Julie, il prend Folleville pour Roselle,et sachant qu’il est le frère de celle qu’il aime il lui propose de conclure le mariage avec sa sœur en lui laissant les 10000 livres. La Fleur, valet de M. Store, et dévoué à Folleville, joue par son conseil le rôle d’un alcade, et vient mettre le scellé sur les meubles au nom des autres créanciers du jeune homme. M. Store est au désespoir, il n’est pas sûr du consentement de Julie, il tremble de partager avec d’autres les dix mille livres qu’on lui a assuré être déposés dans un secrétaire. Folleville lui propose alors de chercher à gagner l’alcade : il ne faut pour cela que vingt-cinq louis, Store les donne. FolleviIle, avec cet argent, court au jeu, gagne plus de dix mille francs, qu’il vient mettre dans le secrétaire, et qui servent à payer la dette de Roselle.

L’exemple de Folleville gagnant au jeu, n’est pas très-moral, malgré la bonne action qui en est la suite. Nous n’aimons pas davantage dans un dans des couplets dits de facture, les quatre vers sur le noir qui fait ressortir la blancheur d’un sein. C’est du style de boudoir ou de poësie érotique, proscrit au théâtre.

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