L'Amour, la raison, et les volontaires orléanois, divertissement en vers de Joseph Patrat, représenté à Orléans, en présence de M. le comte de la Touche, 1789.
Sur la page de titre de la brochure, à Orléans, chez Couret de Villeneuve; 1789 :
L'Amour, la raison, et les volontaires orléanois, divertissement ; Par J. Patrat. Représenté à Orléans, en présence de M. le comte de la Touche, Chancelier de S. A. S. Monseigneur le Duc d'Orléans, & Colonel d'honneur des Volontaires Orléanois.
Les personnages sont l'Amour et la Raison, incarnées par deux actrices, Mlle Bourgneuf et Mde Vaselle, et un groupe de « Comédiens de Versailles ayant l'honneur d'être admis dans le Corps des Volontaires Orléanois » (messieurs Lacave, Beaumanoir, Granger, Valville, Defresse, Dublin, Perceval, Desfosses, Patrat, Vaselle). La pièce s'ouvre par un long débat entre la Raison et l'Amour, qui s'achève par un compromis entre elles : l'amour finit par dire :
Quand la Raison s'accorde avec l'Amour,
Elle en est cent fois plus jolie.
Et la Raison a le dernier mot :
L'Amour devient affreux, quand il est libertin,
Il est charmant quand il est sage.
Les comédiens, « tous en uniforme », viennent ensuite prêter allégeance à la Raison et à l'Amour. La pièce s'achève sur un long vaudeville dans lequel chacun chante sa volonté d'unité :
L'Amour, au Public.
La Raison fera votre guide :
La Raison.
L'Amour fera votre bonheur,
Il saura vous rendre intrépide ;
L'Amour.
Elle règlera votre ardeur.
Ensemble.
Par notre alliance,
On vous nommera, dans tout temps,
Les Citoyens modeles de la France ;
Vive Orléans - vive Orléans.
Les Mémoires de la Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts d'Orléans (1853), p. 228-230, font un long compte rendu de la représentation de la pièce le 28 octobre 1789. Il s'achève par ces considérations où on peut sentir un peu d'ironie (p. 230) :
On voit par cette courte analyse que cette pièce n'est d'un bout à l'autre qu'un panégyrique enthousiaste en l'honneur de la ville d'Orléans. L'auteur y chante la beauté des dames et le courage des citoyens avec un lyrisme égal à celui d'Homère chantant la colère d'Achille. Le chancelier, le duc d'Orléans eurent également leur part d'acclamations. Bref, personne ne fut oublié ! !
Jamais l'amour propre des Orléanais n'avait été aussi agréablement chatouillé. Aussi toutes les mains petites et grandes claquèrent avec ensemble ; l'auteur fut couronné séance tenante et le refrain de « Vive Orléans ! » fut repris par la salle entière avec l'entrain des Anglais chantant le Rule Briiannia, Ce fut une soirée mémorable ; on en parla longtemps. Cependant, comme le succès de la pièce était dû plutôt aux idées exprimées qu'à la valeur réelle de l'œuvre, elle n'eut qu'un petit nombre de représentations.
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