L'Amoureux par surprise, ou Le Droit d'aînesse

L'Amoureux par surprise, ou Le Droit d'aînesse, opéra-comique en 1 acte, livret attribué à Alexis Arnoult, musique de Louis-Alexandre Piccinni, 13 vendémiaire an 13 (4 octobre 1804). (Théâtre de l’Opéra-Comique).

Nicole Wild,David Charlton, Théâtre de l'Opéra-Comique Paris: répertoire 1762-1972, p. 137 :

L'Amoureux par surprise, ou le droit d'aînesse, opéra-comique en 1 acte, livret attribué à Alexis Arnoult, musique de Louis-Alexandre Piccinni, 5 octobre 1804 (Th. Olympique). 1 représentation.

La Revue ou décade philosophique, littéraire et politique, an XIII, 1er trimestre, n° 2 (20 Vendémiaire, 12 octobre 1804), p. 123-124 :

Au milieu de ces triomphes de Grétry, un auteur, jeune dit-on, s'est présenté avec un droit d'aînesse que le parterre n'a point voulu admettre. Il a été traité comme un nouveau venu sans titres ; et l'on est encore retourné aux auteurs qui ont le véritable droit d'aînesse à ce théâtre.

Le sujet de cet opéra, intitulé aussi l'Amoureux par surprise, quoiqu'on n'y voie point d'amour par surprise, est tiré d'un conte de madame de Genlis, ou au moins ressemble par le fond à ce conte.

Le père de deux jeunes personnes qu'on nomme Lucile et Hortense, ne veut pas que cette dernière se marie avant son aînée. Belval, qui est amoureux d'Hortense, et qui craint d'attendre trop long-tems que le tour de sa maîtresse arrive, imagine de faire épouser la sœur aînée par un de ses amis. Il essaie de persuader à ce jeune homme qu'il est véritablement amoureux de Lucile. A force de le lui dire, de le répéter à tout le monde, il parvient à le faire croire et à conclure le mariage.

L'invraisemblance du sujet n'a pas seule causé la chûte de cet ouvrage. Il n'annonce aucune connaissance de la scène. Le dialogue en est d'une simplicité par trop uniforme, et, quant à l'action et à la conduite, c'est un vrai cadre d'opéra-buffa. La musique ne pouvait guères relever le poëme, dont elle égale l'insignifiance.

Le public paraissait s'être imposé la loi d'entendre la pièce jusqu'au bout, et ce n'est qu'à la fin qu'il s'est permis de faire éclater son mécontentement. Il faut dire, à la louange des acteurs, qu'ils avaient bien l'air de ne s'être pas fait illusion sur cet ouvrage, et ils auraient presque fait chorus avec les spectateurs. Du reste la pièce n'a plus reparu, quoiqu'elle ait été jusqu'au dénouement. On prétend que l'auteur de la musique a appelé de la sentence, en déclarant que trois ou quatre airs des plus saillans n'ont point été chantés ; et nous croyons que cela peut être.                    H. D.

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