L'Auberge allemande, ou le Traître puni, comédie en 5 actes et en vers, imitée de l'allemand, de Chazet et d’un anonyme [Hyacinthe Dorvo], 1er Pluviôse an 7.
Théâtre des amis des Arts et des élèves de l'Opéra-Comique
Almanach des Muses 1800
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez F. Gay, 1801 (an IX) :
L'Auberge allemande, ou le Traître démasqué, comédie en cinq actes, en vers, imitée de l'allemand, Par les Citoyens *** et Chazel, père. Représentée, pour la première fois sur le Théâtre de Molière, le 1er. Pluviôse de l'an VII ; remise au Théâtre du Marais, le 15 Thermidor de la même année.
Le coauteur anonyme est identifié dans le catalogue de la BNF comme étant Hyacinthe Dorvo.
La brochure situe la première au Théâtre de Molière, l’ancien nom du Théâtre des amis des Arts et des élèves de l'Opéra-Comique.
Journal de Paris, n° 121 du 1er pluviôse an 7 [20 janvier 1799], p. 3 :
[Avant la première, une information sur les conditions de sa création.]
Aux Auteurs du Journal.
La pièce qui doit être représentée aujourd’hui au théâtre des Amis des Arts, sous le titre de l’Auberge allemande, fut d’abord composée par un de mes amis; mais dans l’état où il l’avait laissée, sa chute étoit inévitable. Je lui communiquai mes idées sur la refonte de l’ouvrage, il fut effrayé de cette tâche, & me pria de m’en charger, sous la promesse de ne jamais le nommer. S’il ne réussit pas, je resterai seul chargé du blâme ; si le public daigne l’accueillir, je ne regretterai point un travail pénible, entrepris par l’amitié.
L’un des Auteurs de l’Auberge allemande.
Courrier des spectacles, n° 699 du 2 pluviôse an 7 [21 janvier 1799], p. 3 :
[Après avoir donné l’analyse promise la veille de l’opéra le Tuteur original, sans autre forme de procès, le critique enchaîne avec le compte rendu de l’Auberge Allemande ou le Traître démasqué. Il fait le résumé de l’intrigue de façon très minutieuse, avant, dans un dernier paragraphe, de nous donner le titre de la pièce, de dire que son intrigue est très compliquée (« l’on ne peut saisir que les traits principaux »), d’y signaler des longueurs qu’il faudrait supprimer, de dire qu’elle contient « de belles scènes », qu’elle offre « assez d’intérêt, et sur-tout un rôle d’aubergiste, qui contribue beaucoup à faire marcher cette piece » (la lecture du compte rendu ne faisait pas nettement percevoir l’importance de ce personnage). Deux auteurs, Chazel et un anonyme.]
Théâtre des amis des Arts.
[...]
Comédie.
Verlin a enlevé et épousé Artenice, fille du comte de Ranzin, et pour se soustraire aux poursuites de son beau-père il fuit de ville en ville. Enfin il descend dans une hôtellerie dont le maître est vendu au baron de Fressnig, intrigant et neveu du comte. Ce baron a surpris l’amitié de Verlin, et sous le nom d’ami, il rend à sa femme de fréquentes visites, dans lesquelles il cherche à lui peindre son amour et à lui faire croire que son époux lui est infidèle ; et par une fausse générosité il rend à Verlin plusieurs services, afin de mériter quelque retour de la part d’Artenice. Verlin se bat et est saisi par la garde qui le conduit en prison. Nouvelle occasion pour Fressnig d'offrir ses services : par lui Verlin est libre.
Cependant celui - ci se défie de Fressnig, d’après un aveu qu’il a tiré en prison d’un ami du baron. Fressnig, pour achever son ouvrage, obtient par le moyen de son oncle, une lettre de cachet pour Verlin. Mais, voulant faire croire à sa générosité, il en fait part à Verlin lui-même, à qui il confie la lettre fatale.
Verlin reconnoit qu’il a eu des torts avec Fresnig, et s’abandonne à ses conseils. Le baron l'engage à fuir sur-le-champ, même à l’insçu de sa femme. Verlin s’y résout avec peine ; mais enfin il s’éloigne et abandonne son épouse dans l’hôtellerie.
Un seigneur vient d'y descendre, c’est le père de Verlin qui, privé depuis sept ans de la vue de son fils, le cherche par-tout. Il est l’ami du comte de Ranzin, et découvrant la fille de son ami dans celle qui habite près de lui, il désarme la colère du comte, et l’engage à voir encore Artenice. Celle-ci est aux genoux de son père, et le conjure de pardonner à son époux.
Le comte de Ranzin est inflexible, il reproche vivement les lettres injurieuses qu’il prétend avoir reçues de Verlin. Mais on découvre bientôt par le moyen du maître de l’auberge, confident du baron, que toutes ces lettres étoient falsifiées, et l’on vole sur les traces du fugitif Verlin, que l’on rend à sa femme et à son père. Le baron qui venoit en ce moment pour recueillir le fruit de ses intrigues, est chassé ignominieusement par son oncle qui Ie déshérite,
Tel est le fonds de la comédie,ou plutôt du drame joué hier avec succès sous le titre de l’Auberge Allemande ou le Traître démasqué. Cette pièce est si compliquée que l’on ne peut saisir que les traits principaux. D’ailleurs, il y a plusieurs longueurs qui en entravent la marche, et que nous conseillons de supprimer. Mais on y a remarqué de belles scènes, assez d’intérêt, et sur-tout un rôle d’aubergiste, qui contribue beaucoup à faire marcher cette piece. Les auteurs ont été demandés, l’un est anonyme, et l’autre est le citoyen Chazel, artiste de ce théâtre.
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