Les Amis de Madame

Les Amis de Madame, comédie en un acte ; juin [1812].

Théâtre des Variétés.

Almanach des Muses 1813.

 

Journal des arts des sciences et de la littérature,neuvième volume, du 1er avril au 30 juin 1812, n° 159 (25 juin 1812), p. 406 :

Théatre des variétés.

C'est un proverbe assez connu que celui qu’on a essayé de mettre en action aux Variétés. Phèdre, Lokman, Lafontaine, l‘avaient prouvé bien avant les Amis de Madame, et le Térence français avait assez généreusement versé le ridicule sur l’orgueil qui porte un homme obscur à s'approcher des grands, pour qu’après lui, tout fût épuisé.

Quel a donc été le but de l'auteur, en s’emparant d'un canevas aussi rebattu, et en ne changeant ni que le cadre ni les personnages ? Apparemment de donner plus de vigueur et d’expression à des portraits que l‘antique Molière avait manqués, et de traiter le style de ce grand maître, comme la Postulante à l'Académie traitait celui du Praticien français.

Cependant le Bourgeois gentilhomme ne saurait être rangé dans la classe de ces ouvrages qui ne tiennent qu'auxx mœurs du siècle, et dont le comique est sans force, quand la mode a changé. Les Précieuses ridicules nous intéressent moins aujourd’hui, parce que, dit-on, il n’en existe plus ; mais quant au portrait de M. Jourdain, comme il sera de tous les temps, il était inutile d'en rafraîchir les couleurs.

Transporter aux tréteaux de-la foire les sujets du haut comique, et les sujets créés par Molière, n’est-ce pas copier un bon tableau pour en tirer une mauvaise caricature ? L'auteur assez imprudent pour mettre de tels chefs-d'œuvres au niveau de son théâtre, n'est pas même un novateur, il ne suit que l’exemple de ce financier qui fit couper de grands livres pour les placer plus aisément dans sa.pettte bibliothèque.

Les .Amis de Madame ont faiblement réussi. Le parterre a entendu la pièce jusqu’au dernier mot et n’a pas demandé l'auteur. D’ailleurs point de chute : le ‘terrain des boulevard n’est pas glissant.

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