Les Amours de Braillard, ou Tout le Monde en veut

Les Amours de Braillard, ou Tout le Monde en veut ; parodie des Amours de Bayard, de Merle et Ourry, 29 août 1808.

Théâtre des Variétés-Panorama.

Les Amours de Bayard, ou le Chevalier sans peur et sans reproche est une comédie héroïque en quatre actes de Monvel, créée à Paris, par les Comédiens Français, le 24 août 1786, et reprise au Théâtre de l’Impératrice, à l’Odéon, le 16 juillet 1808.

Titre :	Amours de Braillard (les), ou Tout le monde en veut
Genre	parodie (comédie avec vaudevilles)
Nombre d'actes :	1
Vers ou prose ?	en prose, avec des couplets en evrs
Musique :	vaudevilles
Date de création :	29 août 1808
Théâtre :	Théâtre des variétés-Panorama
Auteur(s) des paroles :	Merle et Ourry

Almanach des Muses 1809.

Journal des arts, des sciences, de littérature et de politique, du vendredi 2 septembre 1808, p. 13-14 :

[Le compte rendu donne la leçon pour faire une mauvaise parodie « d'un ouvrage estimable » : transformer le nom et l’état des personnages, ainsi que l’intrigue, tout en la conservant ; larder le tout de calembours et de quolibets (en les choisissant bien niais). Au total, une « sotte production », que quelques coupures ont amélioré à la deuxième représentation, mais qui ne vaut en fait que par le jeu de certains interprètes.]

Les Amours de Braillard ou tout le monde en veut, prétendue parodie qui vient d'être jouée aux Variétés, est bien la farce la plus bête que l'on ait pu imaginer ; il faut qu'elle le soit beaucoup pour avoir été sifflée à la première représentation, par le public de ce théâtre, qui n'est pas dans l'usage de siffler les bêtises. En composant cette plate satire d'un ouvrage estimable, l'auteur n'a point fatigué son imagination ; il s'est borné à travestir le nom, l'état des personnages, et le fonds de l'intrigue en le conservant. Il a ensuite lardé le tout de calembourgs et de quolibets plus niais les uns que les autres. De Bayard il a fait Braillard, recruteur des gardes françaises ; de M.me de Randan, M.me Endurant, bouquetière ; de Soto Mayor, Sot-Major, sergent des gardes-suisses ; de Bonnivet, Bon-Navet, marchand de charbon. Mais il a jugé à propos de ne rien changer au nom de La Palisse, quoiqu'il en ait fait un caporal du guet. Tous ces personnages sont amoureux de M.me Endurant, de là le second titre : Tout le monde en veut. Braillard est préféré par la bouquetière ; elle lui donne même un rendez-vous ; Sot-Major jaloux : et furieux, l'appelle en combat singulier. Avant de partir pour en découdre, Braillard reçoit un gage amoureux du tendre objet de sa flamme : c'est le mouchoir de la belle ; avec ce mouchoir, Braillard est certain de prouver à son rival qu'il ne se mouche pas du pied. Les deux lurons dégainent, Braillard désarme Sot Major ; mais pendant le combat, deux suisses ont enlevé M.^me Endurant. La Palisse la ramène. Telle est le sujet de cette sotte production. Par le moyen de quelques coupures, de quelques changemens, l'auteur a rendu la seconde représentation plus supportable. Cependant le jeu toujours naturel, original et comique de Brunet dans le rôle de La Palisse ; la vérité poissarde de M.^me Drouville dans celui de M.^me Endurant, et l'air plaisamment chevaleresque de Chazot, dans celui de Braillard, font encore tout le mérite de la pièce ; elle ne se soutiendra que par eux.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 13^e année, tome V, p. 143-144 :

[Compte rendu de la pièce de Monvel les Amours de Bayard, qui vient d’être repris au Théâtre de l’Impératrice. Sont mis en avant : la transformation des noms et des états, pour peut-être en montrer la pauvreté ; et un calembour, donné comme « le plus brillant de la pièce », ce qui laise mal augurer du reste.Le public a sifflé, mais les auteurs, à défaut d’être demandés, se sont fait connaître (ce qui n'est pas habituel).]

THÉATRE DES VARIÉTÉS.

Les Amours de Braillard, parodie jouée le 29 août.

Le Bayard de M. Monvel est ici travesti en sergent des Gardes-Françaises sous le nom de Braillard. M. de la Palice est un caporal du Guet, l’amiral Bonivet est un marchand de charbon nommé Bon-Navet. Sotto-Maior est un major des Gardes-Suisses ; on a traduit son nom qui fait en français Sot-Major. Madame de Randan est devenue Madame Endurant. On a assaisonné tout cela d’une certaine quantité de calembourgs dont le plus brillant est : Braillard a sauvé trois dames, c’est digne de Scipion (six pions). Et c’est avec cet esprit là qu’on fait rire le bon peuple de Paris. Il n’a pourtant pas toujours ri, car il a sifflé. C’étoit sans doute pour engager les auteurs à faire un meilleur usage de leur esprit. Ne peut-on faire rire sans grimacer. Le naturel a seul cet avantage ; mais :

L’esprit qu’on veut avoir gâte celui qu’on a.

Les auteurs ont été affichés le lendemain ; ce sont MM. Merle et Ourry.

Mémorial dramatique, ou Almanach théâtral pour l’an 1809, p. 189-190 :

[Un point remarquable : la pièce n’est pas si mauvaise, puisque « on a beaucoup ri des calembourgs et des couplets , et les rieurs l'ont emporté. »

LES AMOURS DE BRAILLARD , ou TOUT LE MONDE EN VEUT, vaudeville en 1 acte, de MM. (29 août.)

Encore une folie, que la querelle de M. Monvel et sa pièce des Amours de Bayard, ont fait naître. Mad. Endurant est une bouquetière ; Braillard, un Garde-Française ; Lapalice, un caporal du guet à pied ; Sot-Major, sergent-major des Suisses, et Bonnavet, charbonnier. Tous se disputent la main de la bouquetière, tout le monde en veut. Braillard obtient un rendez-vous ; Sot-Major l'appelle en duel. Mad Endurant donne à Braillard son mouchoir, pour gage du succès, et le Garde-Française se promet avec un tel cadeau, de prouver à Sot-Major, qu'il ne se mouche pas du pied. Le combat a lieu : Sot-Major est désarmé, et Mad. Endurant, qui a été enlevée par deux Suisses, est ramenée prés du vainqueur, par la Palice.

Cette pièce , qui avait été sifflée à la première représentation, s'est relevée de cette chûte à la seconde ; on a beaucoup ri des calembourgs et des couplets , et les rieurs l'ont emporté. |