Les Aveugles mendians, ou Partie et revanche

Les Aveugles mendians, ou Partie et revanche, vaudeville anecdotique en un acte, de Léger, 28 nivôse an 10 [18 janvier 1802].

Théâtre Montansier-Variétés.

Dans l'annonce de la première représentation, le nivôse an 10 [18 janvier 1802], le Courrier des spectacles inverse titre et sous-titre, et supprime la référence à la mendicité : Partie et Revanche ou les Aveugles. Le lendemain, il annonce Partie et Revanche ou les Aveugles mendians.

Le Journal de Lyon, quatrième année, n° 71 du mardi 15 juin 1813 évoque la reprise de la pièce en juin 1813 dans un article qui parle également d'Archambaud ou Amour et Devoir et les Femmes infidelles ou l'Anneau de la reine Berthe.

Courrier des spectacles, n° 1785 du 29 nivôse an 10 [19 janvier 1802], p. 2 :

[Le personnage principal de la pièce, 'est Villon, dont le critique nous parle brièvement, avant de revenir à la pièce, simple récit d'une vengeance : laissé devant la porte d'un restaurateur, Villon utilise deux aveugles à qui il fait croire qu'il leur a donné de l'argent. Ceux-ci dépensent largement l'argent qu'ils n'ont pas. Villon feint de vouloir payer pour eux, mais il recommence le même genre de plaisanterie, en faisant croire à deux personnes (dont son ennemi...) que chacun d'eux lui doit une forte somme. Le restaurateur comprend qu'il a été trompé, mais tout s'arrange (le critique oublie de dire comment...). La pièce a réussi : elle contient « d’assez jolis détails, quelques couplets facilement tournés » et a l'art de présenter de façon ridicule « la misère en haillons ». L'auteur est cité, de même que les acteurs qui sont jugés de façon très positive.]

Théâtre Montansier-Variétés.

François Villon, né à Paris en 1431, qui le premier, suivant Despréaux, débrouilla dans des siècles barbares l'art confus de nos vieux romanciers est, dit 1'histoire, encore plus connu par ses friponneries que par ses poésies. Deux fois sa conduite lui mérita la corde ; à la première, il fut banni , à la seconde, Louis XI lui sauva la vie. Il se retira alors, si l’on en croit Rabelais, en Angleterre auprès d'Edonard IV, qui en fit son favori. Ses poësies se ressentent de la licence de ses mœurs. Marot en a donné une édition correcte.

C’est ce poëte que l’on a mis en scêne hier à ce théâtre dans la pièce intituléé Partie et Revanche, ou les Mendians aveugles, vaudeville «n un acte, qui a réussi

Villon rentrant en France après son exil, passe une nuit entière à la porte de maître Gonin, restaurateur et rusé compère, qui a refusé de lui ouvrir ; il jure de se venger. L’occasion se présente : deux aveugles qui ont envie de s’ennivrer s'arrêtent près de lui, et il feint de donner à l’un des deux une pistole qu'il garde dans sa poche. Nos aveugles, avec cet argent qu’ils croient posséder, se divertissent à leur aise, mais lorsqu’il s’agit d’acquitter l’écot, aucun des deux n'a la pistole. Villon offre de payer pour eux, et dit à Gonin que le bailly du lieu lui doit 300 liv. Il fait à celui-ci le même compte sur Gonin, qui s’apperçoit, ainsi que le Bailly, qu’il est dupe du poëte. Cependant tout s’arrange, la pistole est payée, mais Gonin la remet aux aveugles.

Il y a dans cet ouvrage d’assez jolis détails, quelques couplets facilement tournés, et sur-tout beaucoup d’adresse à avoir su présenter la misère en haillons sous son aspect ridicule.

L’auteur est le citoyen Léger. Brunet et Tiercelin ont été très-plaisans dans les carricatures des deux aveugles. Les citoyens Frédéric et Dubois ont très bien joué les rùoles de Villon et de Gonin.

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