Créer un site internet

Bélisaire (mélodrame, 1815)

Bélisaire, mélodrame en trois actes, de MM. Cuvelier et Hubert, musique de M. Alexandre, ballets de M. Hulin, 19 avril 1815.

Théâtre de la Gaîté.

Titre :

Bélisaire

Genre

mélodrame à grand spectacle

Nombre d'actes :

3

Vers / prose ?

en prose

Musique :

oui

Date de création :

19 avril 1815

Théâtre :

Théâtre de la Gaîté

Auteur(s) des paroles :

MM. Cuvelier et Hubert

Compositeur(s) :

M. Alexandre

Chorégraphe(s) :

M. Hulin

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, 1815 :

Bélisaire, mélodrame en trois actes et à grand spectacle, tiré du Roman de madame de Genlis. Par Mrs J. G. A. Cuvelier et Hubert. Musique de M. Alexandre, Ballet de M. Hulin. Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de la Gaîté le 19 avril 1815.

Le Nain jaune, n° 363 (cinquième année), 25 avril 1815, p. 80-81 :

[En bon journal satirique, le Nain jaune ne peut qu’ironiser sur la productivité extraordinaire de Cuvelier (le seul auteur cité ici). Le critique paraît regretter qu’il quitte d’ailleurs la pantomime, qui a au moins la vertu du silence. Et il plaint bien le pauvre Bélisaire, qui subit les assauts des auteurs de mélodrame, après ceux des romanciers. Rien ne le satisfait dans cette transformation, ni les acteurs qui sont mauvais (une seule actrice trouve grâce à ses yeux), ni les auteurs de mélodrame, qui font de si longues phrases « ambitieuses » (synonyme d’incompréhensibles ?). Pas pire que les autres mélodrames, la pièce nouvelle a du succès, mais un succès que la critique ne peut cautionner. Il y a bien sûr un peu de mépris dans la description des amateurs de mélodrame comme « des connaisseurs plébéiens ».]

Théâtre de la Gaîté. – Le marquis de Mascarille voulait mettre l'histoire en rondeaux ; madame de Genlis l’a mise en romans et M. Cuvelier la met en mélodrames. Quelle prodigieuse fécondité que celle de M. Cuvelier ! Il compose à la fois une pantomime équestre pour Franconi, un drame chevaleresque pour la Porte Saint-Martin, et invente un mélodrame historique pour le théâtre de la Gaîté.

« Tel autrefois, César en même temps »
» Dictait à quatre en styles différens ».

M. Cuvelier ne se pique pas, il est vrai, d’imiter cette variété de styles, il se borne à écrire tout au plus en français, et ne pousse point le scrupule jusqu'à craindre de répéter ce qu’il a déjà dit. Je ne serai pas embarrassé de trouver dans huit ou dix de ses ouvrages les mêmes idées exprimées dans les mêmes termes ; heureusement les nombreux admirateurs de son talent qui vont peupler tour à tour la seconde galerie du Cirque Olympique et le paradis des théâtres de la Porte Saint-Martin et de la Gaîté ne se souviennent pas le lendemain de ce qu'ils ont entendu la veille.

On ne saurait refuser à M. Cuvelier, père de la Fille Hussard, une belle imagination mimique ; aussi ses amis véritables sont-ils affligés de le voir quitter si souvent la galerie du silence. (M. Cuvelier a lui-même donné ce nom aux théâtres consacrés ou condamnés à la pantomime). Grâce à ses nobles efforts réunis à ceux de M. Hubert, ce fameux Bélisaire, l’honneur du nom Romain, vient de paraître au théâtre de la Gaîté. Privé de la vue par Justinien, défiguré par Marmontel et madame de Genlis, il ne lui manquait plus que d’être estropié par Marty. Ce jeune acteur, qui ne manque ni de chaleur, ni d’intelligence, a pris la singulière habitude de terminer chaque tirade par un coup de pied de droite ou de gauche ; et comme les auteurs du boulevard multiplient à l'infini dans ses rôles les phrases longuement ambitieuses, il en résulte une prodigieuse quantité de coups de pied, qui feraient croire à un sourd que Marty danse l’anglaise au lieu de déclamer. Mademoiselle Dumouchel, si bonne actrice quand il ne faut faire que des gestes, ne parle guère mieux que les auteurs de pantomime n’écrivent. Mais mademoiselle Millot est beaucoup plus intéressante [?] dans le rôle d’Anastasie que n’aurait pu l’être ni mademoiselle Hugens, que le bon goût dénonce comme une actrice bien médiocre.

Au total, le mélodrame de Bélisaire, qui- n’est pas plus mauvais que beaucoup d’autres ouvrages du même genre, a reçu du public un accueil très-favorable. Les défauts qu’une critique éclairée pourrait y signaler sont des beautés aux yeux des connaisseurs plébéiens qui s’empressent d’aller le voir.

Ajouter un commentaire

Anti-spam