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Bion

Bion, opéra comique en un acte et en vers, d'Hoffman, musique de Méhul. 6 Nivôse an 9 [27 décembre 1800].

Théâtre de l'Opéra Comique National

Titre :

Bion

Genre

opéra comique

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en vers

Musique :

oui

Date de création :

6 nivôse an 9 (27 décembre 1800)

Théâtre :

Théâtre de l’Opéra-Comique-National (Théâtre Favart)

Auteur(s) des paroles :

Hoffman

Compositeur(s) :

Méhul

Almanach des Muses 1802

Agénor, jeune Athénien, voyant que Bion est amoureux de Nisa, trouve plaisant de la lui enlever. Bion, à qui ce projet n'échappe point, mistifie d'abord Agénor, et finit par l'unir à celle dont il est aimé.

Sujet tiré du joli roman d'Anténor ; peu d'intérêt, mais de la fraîcheur dans les idées, et de la grace dans le style. Musique digne de Méhul.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Huet, Charon, an xi de la République :

Bion, comédie en un acte et en vers, mêlée de musique, Par Hoffman ; représentée sur le Théâtre Feydeau.

Sur la page de titre de la partition, Paris, chez Pleyel :

Bion, Opéra en un Acte d'Hoffmann Mis en Musique Par Méhul Membres de l'Institut National des Sciences et des Arts, et l'un des Inspecteurs du Conservatoire de Musique.

Courrier des spectacles, n° 1399 du 7 nivose an 9 [28 décembre 1800], p. 2 :

[Toutes les comédies ne peuvent pas devenir de bons opéras : elles reposent sur les « caractères », alors que les opéras ont besoin de fournir aux compositeurs des situations auxquelles ils peuvent appliquer les « ressources de [leur] art ». Bion illustre ce principe  la pièce est bien conçue et bien écrite  elle offrait peu de situations permettant au compositeur de montrer son talent, mais Méhul a su tirer parti de « la seule à-peu-près » qu'elle lui offrait. Après ces considérations générales, le critique n'a plus qu'à résumer l'intrigue, placée dans une antiquité de convention, comportant l'inévitable histoire d' amour de tout bon opéra-comique, avec la nécessaire surprise attendue dans ce genre d'œuvre. Bien sûr, tut finit par le mariage attendu depuis le début, et c'est là justement « le défaut unique, mais assez grave, de cette jolie pièce », le dénouement était connu d'avance. Sinon, les caractères sont bien tracé, et les situations sont gaies. La musique est digne de son auteur, originale et conforme aux situations, belle et harmonieuse. Sans grande ambition, l'œuvre a réussi « sous tous les rapports : les auteurs ont été nommés, et les interprètes ont été dans l'ensemble « justement applaudis ».]

Théâtre Favart.

Il est telle jolie comédie dont on fait très-difficilement un opéra parce que le comique est souvent plutôt dans les caractères, que dans les situations, que celles-ci sur-tout procurent au musicien les moyens de déployer toutes les ressources de son art. L’ouvrage nouveau qu’on a donné hier pour la première fois sur ce théâtre, sous le titre de Bion, suggéroit cette remarque ; le genre de cette pièce, conçue avec goût, écrite avec pureté, versifiée avec facilité, a rendu fort inégale la part du compositeur. Il n’y a eu que peu de choix dans les situations ; mais il a traité avec autant d’intelligence que d'habileté la seule à-peu-près qu’il ait pu distinguer.

Biou l’un des sages de la Grèce, prend soin de la jeunesse de Nisa, à laquelle il enseigne la poësie. Le jeune Agénor, élève de Platon, et le philosophe Cratès, voyageant en Grèce, sont accueillis par Bion. Nisa et Agénor ont conçu l’un pour l’autre un amour que le sage Bion n’ignore pas, mais qu'il semble ignorer.

Voulant mettre à l’épreuve la délicatesse ou plutôt la passion du plus jeune de ses hôtes, il feint un voyage de quelques jours pour préparer son hymen avec Nisa. Agénor a profité de cette circonstance pour déclarer son amour, et Nisa lui remet un billet en vers qui le remplit de l’espoir le plus flatteur ; bi en plus, Nisa consent à l'épouser ; et au milieu d'un cortège solemnel, rassemblé autour d’une statue de l’Amour, les amans vont prononcer leur serment lorsque Bion arrive. Il laisse Nisa maîtresse de son choix ; mais à la fois confuse et pénétrée d’admiration pour son maître généreux, c’est lui qu’elle déclare son époux. Agénor est sur le point de s’éloigner pour continuer son voyage ; mais Bion le conduit aux pieds de la statue qui se trouve animée et qui ordonne que Nisa et Agénor soient unis. Surprise charmante que Bion a ménagée aux deux amants.

Le défaut unique, mais assez grave, de cette jolie pièce, c’est que le dénouement est prévu, dès-lors un peu froid. Du reste, les caractères y sont agréablement tracés, et si les situations ne sont pas très-frappantes, elles offrent au moins de la gaîté.

La musique, dès les premiers morceaux, a laissé deviner l’auteur du Jeune sage et le vieux fou. Outre l’ouverture d’un style vraiment original, on distingue un rondeau enchanteur, mais sur-tout un duo très pathétique, dont le refrein forme un quatuor excellent par la beauté du chant par la pureté de l’harmonie.

Cet ouvrage, s’il n’est que le fruit des loisirs d’un grand compositeur, n’en est pas moins à considérer, et sous tous les rapports , il a complètement réussi ; les auteurs demandés, on a nommé les citoyens Hoffmann et Méhul, qui ont souvent associé leurs succès.

Mademoiselle Philis chante avec un goût remarquable le rôle de Nisa ; les citoyens Solié, Elleviou et Philippe, ont été justement applaudis dans ceux de Bion, Agénor et Cratès.

B ***.          

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 6e année, 1801, tome V, p. 127-128 :

[Après avoir résumé une intrigue sentimentale à souhait, le critique porte un jugement sans appel : l’« ouvrage est un peu froid », et surtout, reproche que je ne crois pas avoir vu souvent, « le dénouement est trop tôt prévu » (on pourrait, semble-t-il, faire ce reproche à bien des pièces du temps, et de façon encore plus justifiée). Heureusement, l’écriture sauve la pièce, qui comporte aussi des situations offrant de la gaieté (formule peu enthousiaste ?). Rien sur la musique, ni sur les interprètes et décors.]

THÉATRE FAVART.

Bion.

Cet opéra-comique a été joué le 6 nivôse. Bion, l'un des sept sages de la Grèce, prend soin de la jeune Nysa à qui il enseigne la poésie. Agenor élève de Platon, voyageant avec Cratès, est reçu par Bion. Il voit Nysa, en devient épris, et Nysa répond à son amour. Bion feint un voyage dont les amants profitent ; ils sont prêts à s'unir, lorsque Bion survient et déclare à Nysa qu'elle est maîtresse de son choix. Par reconnaissance, elle choisit Bion ; Agenor est prêt à s'éloigner, mais le philosophe les conduit aux pieds de la statue qui s'anime et leur ordonne de s'unir. Cette surprise leur a été ménagée par Bion.

Cet ouvrage est un peu froid ; le dénouement est trop tôt prévu, mais la versification en est facile et agréable, et quelques situations offrent de la gaieté. Les paroles sont du C. Hoffman , et la musique du C. Mehul.

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