La Baguette magique

La Baguette magique, prologue en quatre scenes & en prose, de Bertin d’Autilly,15 août 1793.

Théâtre National

Titre :

Baguette magique (la)

Genre

prologue

Nombre d'actes :

1 (4 scènes)

Vers / prose ?

en prose

Musique :

non

Date de création :

15 août 1793

Théâtre :

Théâtre National

Auteur(s) des paroles :

Bertin d’Antilly

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 9 (septembre 1793), p. 334-336 :

[Pièce d’inauguration du théâtre National, que le critique traite avec dureté : une « bagatelle », sans intérêt et sans originalité. Après ce malheureux prologue, on joue Adèle et Paulin qui est vivement contesté, au point qu’il faut en interrompre la représentation pour passer à une pièce nouvelle, la Constitution à Constantinople.]

THÉATRE NATIONAL

La Baguette magique, prologue en quatre scenes & en prose, représenté pour l'ouverture de ce théatre [le Théâtre National], le 15 août 1793.

On attribue cette bagatelle à M. d'Autilly ; elle est si peu de chose, qu'on feroit mieux de ne l'attribuer à personne. C'est d'abord un poëte ridicule, comme la plupart de ceux qu'on voit dans les comédies. Il vient nous faire part, sans trop de motifs, de l'embarras où il se trouve de concilier la rime & la raison ; il est tellement préoccupé, qu'il ne voit pas, qu'il n'entend pas un M. de St.-Hilaire, qui lui demande pourquoi, au moment de l'ouverture, le théatre se trouve dans un désordre tel, que les charriots des coulisses sont à nuds, qu'on n'y voit qu'un petit-fond & quelques cintres, que les trappes & les trapillons sont à peine à leurs places, & qu'en un mot le cahos [sic] y est tel que jamais on ne pourra être prêt pour la représentation.

Le poëte sort, & un régisseur de la troupe entre ; il proteste à St.-Hilaire que rien ne manquera, & que tout sera prêt quand on levera la toile ; mais St.-Hilaire est incrédule. Eh bien ! lui dit le régisseur, vous nous laisserez du moins persuader par celui qui s'avance ; c'est un magicien. St.-Hilaire s'en moque ; le sorcier conjure ; une forêt sort du théatre ; le magicien, St.-Hilaire & le régisseur disparoissent par une trappe, & le prologue est fini.

Ou nous nous trompons fort, ou l'idée de ce prologue n'est rien moins que nouvelle. M. Patrat en avoit fait un semblable pour l'ouverture du théatre de Geneve, ou tout autre théatre des départe mens ; & autant que nous pouvons nous le rappeller, le prologue de M. Patrat étoit beaucoup plus piquant que celui-ci. Quelle idée de faire mesquinement paroître un magicien sur un théatre dédié aux arts, & conséquemment où le dieu du génie seul devoit présider & opérer des miracles, comme il devoit seul électriser l'imagination de l'auteur du prologue !

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