La Bonne aubaine, ou le Tour de carnaval

La Bonne aubaine, ou le Tour de carnaval, comédie-vaudeville en un acte, de Radet, 28 janvier 1793.

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Bonne aubaine (la), ou le Tour de carnaval

Genre

comédie-vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets

Musique :

vaudevilles

Date de création :

28 janvier 1793

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Radet

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 3 (mars 1793), p. 337-338 :

[Une pièce qui vaut surtout par ses couplets et parl’esprit que Radet, grand auteur de vaudevilles, a su répandre à foison dans la pièce, sans avoir besoin de ses deux complices habituels (Barré et Desfontaines, bien sûr). L'intrigue repose sur une anecdote plutôt mince présentée comme réelle, l'histoire de gens avares qui tentent de gagner un peu d'argent, mais qui ignorent que le bien qu'ils cèdent pour un peu d'argent contient un trésor caché – un ressort fréquent dans la comédie. L'article cite trois couplets, qui ont dû contribuer au succès de la pièce.]

La bonne Aubaine, ou le tour de carnaval, comédie-vaudeville en un acte, de M. Radet.

On dit que l'art de la comédie penche vers son déclin. Quelle erreur ! chaque jour voit éclorre des pieces de théatre, on ne respire pas ; on n'a pas le tems d'en rendre compte. Voici encore une nouveauté au vaudeville, la Bonne Aubaine, ou le Tour de carnaval. Le sujet de cette bagatelle est un fait véritable, déjà accommodé à la scene il y a long-tems sur un théatre forain. C'est un procureur qui reçoit une dinde du Mans, & dont la femme, plus avare encore que lui, va l'échanger chez un rôtisseur contre une maigre volaille, avec 9 liv. de retour. Un instant après, la lettre d'avis annonce 25 louis enfermés dans la dinde ; la procureuse de courir chez le rôtisseur : il déclare qu'il a déjà vendu la dinde ; mais il ne dit pas qu'elle a été rachetée par les clercs eux-mêmes. Ceux-ci invitent à un repas le procureur & son épouse qui acceptent, & se consolent en mangeant bien & en buvant d'autant. Au dessert, qui est fort gai, le jeune clerc avoue l'achat de la dinde, & l'emploi que tous ont fait du reste des 25 louis épargnés par le traiteur, à changer leur galetas en appartement, & leurs grabats en lits. Le couple un peu honteux, mais en pointe de gaieté, prend son parti. Voilà bien le fond de cette nouveauté ; mais le sel, la gaieté des couplets bien tournés, tout cela ne peut s'analyser ; & c'est tout cela qui a fait réussir l'ouvrage. On n'en sera pas surpris, quand on saura qu'il est du sieur Radet, auteur connu par plusieurs succès partagés avec deux auteurs agréables, & qui, comme on le voit, est très-capable d'en obtenir seul.

Les couplets suivans que l'un des clercs au procureur chante à table, ont été fort applaudis.

Air : La marmotte a mal au pied.

La femme de mon procureur
    De Vénus est l'image ;
Un certain air enchanteur
    Brille sur son visage :
On sent près d'elle, avec ardeur,
    Le désir.... d'être sage.

Grippardin ne le cede en rien
    A sa charmante femme :
Puifse-t-il savoir combien
    On l'aime au fond de l'ame !
Ah ! qu'il est bien ! ah ! qu'il est bien
    Le mari de sa femme !

Pour fêter ce couple enchanteur,
    Comme l'esprit s'enflamme !
Mes amis , tous trois en chœur
    Chantons l'homme & la femme :
Car, si madame vaut monsieur,
    Monsieur vaut bien madame !

D’après la base César, la pièce de Radet, créée le 28 janvier 1793, a été souvent représentée sur le théâtre du Vaudeville : 55 fois en 1793, 17 fois en 1794, 14 fois en 1795, 17 fois en 1796, 17 fois en 1797, 7 fois en 1798, 3 fois en 1799 (dont 1 représentation au Palais des Variétés). Et après ?

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