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Le Barbier de village, ou le Revenant

Le Barbier de village, ou le Revenant, opéra-comique en un acte et en vers, opéra-comique en un acte et en vers, par A. Grétry, neveu, musique de Grétry. 17 floréal an V. Paris, Huet, in8°. de 39 pag.

Opéra-Comique.

Almanach des Muses 1798.

Scène de revenant, pour déterminer le consentement d'une mère au mariage de sa fille. Ce n'est qu'un cadre dont on s'est servi pour reproduire sur la scène des morceaux charmants de la composition de Grétry, applaudis déjà sur le théâtre des arts, et que les circonstances ne permettent plus d'y donner.

 

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Huet, an V (1797, v. st.) :

Le Barbier de village, ou le Revenant, opéra-comique en un acte, et en vers, Par A. Grétry Neveu, Musique de Grétry. Représenté pour la première fois sur le Théâtre de la rue Feydeau, le 17 Floréal, an 5.ème

 

La pièce est précédée d'un avertissement :

« Voici ce qui donna naissance à ce petit Acte : Grétry avait fait, pour le Théâtre des Arts, la musique d'un ouvrage intitulé La Rosière ; des circonstances impérieuses en ayant arrêté les représentations, les mélomanes en eurent le plus grand regret, croyant cette musique perdue pour leur oreilles. Je pris bientôt la résolution de parodier les principaux morceaux, et sur-tout le Pater noster, qui avait produit tant d'effet à l'Opéra. Le succès couronna ce travail opiniâtre, et j'eus la satisfaction de réussir sous les auspices de mon oncle, et d'attacher plus solidement à sa couronne le fleuron qui n'y avait brillé qu'un instant. »

Courrier des spectacles, n° 121 du 18 floréal an 5 [7 mai 1797], p. 2-3 :

[La musique qui sauve le livret, mais le tout en famille : l'oncle sauve la mise au neveu. L'intrigue est sans originalité, ce que confirme bien l'analyse que le critique en donne. L'interprétation est inégale : un des acteurs ne sait pas faire l'accent gascon, un autre chante faux parfois et déçoit. Mais il reste trois bons interprètes.]

Théâtre Feydeau.

L’opéra du Barbier de village a eu du succès ; mais nous pensons que la musique de M. Grétry a beaucoup contribué à faire réussir cet ouvrage, qui n’est qu’une bluette, dont l’intrigue et les situations ne sont aucunement neuves ; on en trouve beaucoup de semblables dans une comédie en un acte, qui se donne au théâtre de la Cité, et dont le titre ne nous revient pas. La musique a été fort goûtée, sur-tout dans un trio et dans le second chœur. Les auteurs ont été demandés, ce sont M. Grétry pour la musique, et M. Grétry son neveu. Ce dernier seul a paru, et a été très-applaudi.

Voici l’analyse du Barbier de village :

Un Barbier, gascon, doit gagner cent écus, s’il peut faire obtenir à un jeune homme la main de Justine, fille de Marceline. Celle-ci est fort crédule et très-peureuse ; il profite de cela pour se déguiser en revenant, et lui faire promettre sa fille au jeune homme qui la demande. Justine est aimée de Théodore, qui craint de la voir passer dans d’autres mains ; mais Jolicœur, dragon et son ami, le rassure, en lui promettant une entière réussite. Il fait venir le Barbier, comme ayant besoin de son ministère, et lui fait avouer la vérité. Delorme , père de Théodore, promet deux cents écus au Barbier, s’il peut réussir à forcer Marceline à marier Justine à. Théodore. Le Barbier consent à cette proposition. Marceline revient, suivie d’une troupe de vieilles crédules comme elle. Un bruit se fait entendre ; c’est la. voix du Barbier qui nomme pour mari de Justine le jeune Théodore. La mère est forcée de consentir au mariage.

M. Juliet, qui a fort bien joué le rôle du Barbier, n’avoit pas, croyons-nous, le véritable accent gascon, il n’a pas fait sentir assez les é fermés. M.lle Rolandeau a fort bien chanté dans le rôle de Justine. M. Narbonne et Jousserand ont aussi fort bien rendu leurs emplois ; quant à M. Lebrun, nous avons trouvé que sa voix faussoit de temps à autre, et que son jeu actuel ne semble pas tenir ce que son début avoit pu donner d’espérance..

D. S.          

Courrier des spectacles, n° 125 du 22 floréal an 5 [11 mai 1797], p. 2-3 :

[Peu d'articles dans les journaux, le plus intéressant est celui du Journal d'Indications, qui exprime une opinion banale alors sur la place de la musique dans un opéra : elle ne doit pas être bruyante, ne doit pas « fatiguer l'ouie », ne pas générer l'ennui.]

Théâtre Feydeau.

Tous -les journaux qui ont coutume de donner leur jugement sur les ouvrages nouveaux, n'ayant pas encore parlé de l’opéra du Barbier de village, nous rapporterons les seuls qui nous sont connus.

On lit dans le Déjeûner du 19 floréal : l'opéra du Barbier de village a été représenté hier avec succès ; mais il n’est pas douteux que la musique de M. Grétry n’ait beaucoup contribué à faire réussir cet ouvrage. On a vivement applaudi un trio, et le second chœur sur-tout.

Le journal d'Indications du 19 floréal dit : Grétry a su, par la musique de son Barbier, produire un effet heureux, c’est toujours lui-même, c’est son chant, sa mélodie, ses accords, toujours simple, pittoresque, vrai ; il peint, il embellit, égaie, ravit, enchante. Les chœurs des vieilles de son Barbier ont une expression originale ; ses airs sont délicieux, c’est du chant ; on entend et le chanteur et l’instrument ; on parle avec le musicien et le poëte ; des sons bruyans ne fatiguent point l’ouie, et n’appellent point l’ennui ; enfin, la musique de cette pièce est faite, non pour les gens de l’art, mais pour les ames sensibles de la multitude. Le poëme du Barbier est peu de chose ; quelques scènes comiques et gaies font le mérite de cet ouvrage. M. Juliet n’a pas saisi l’accent gascon, mais bien les manières, le ton, la cari[ca]ture du Barbier de village.

Sur la base César, première le 6 mai 1797 ; 7 représentations jusqu'au 7 juin 1797. Bilan plutôt mince pour une musique de Grétry.

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