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Le Bouquet du Roi, ou le Marché aux Fleurs

Le Bouquet du Roi, ou le Marché aux Fleurs, vaudeville / à propos en un acte, de Marc-Antoine Désaugiers et Gentil, 23 août 1815.

Théâtre des Variétés.

Titre :

Bouquet du Roi (le), ou le Marché aux Fleurs

Genre

vaudeville

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

23 août 1815

Théâtre :

Théâtre des Variétés

Auteur(s) des paroles :

Marc-Antoine Désaugiers et Gentil

Le Journal des débats politiques et littéraires signale la première le 23 août 1815.

Journal des débats politiques et littéraires, 26 août 1815, p. 1-2 :

[Après avoir appelé à l’indulgence (on ne peut attendre de ce genre de pièce de circonstance « un plan régulier et une action suivie », il faut se contenter d’y trouver gaieté et expression de l’amour des Français envers leur Roi). Le critique fait ensuite une analyse favorable de la pièce en mettant en valeur tout ce qu’a de positif le retour du Roi. Il insiste sur l’enthousiasme populaire, le bon peuple buvant ferme à la gloire du Roi, et sur l’union de ceux qui auparavant se combattaient, symbolisée par trois militaires venant de corps très variés. La conclusion peut paraître très optimiste, mais on peut aussi y voir que le principal intérêt de la pièce est dans la réaction du public, et non dans la pièce même, qui n’est peut-être pas si bonne...]

THEATRE DES VARIETES.

Première représentation du Bouquet du Roi, ou le Marché aux Fleurs, vaudeville en un acte, par MM. Désaugiers et Gentil.

Ce seroit se montrer d'une rigueur excessive que d'exiger dans les pièces que font naître les circonstances, un plan régulier et une action suivie. On ne doit les considérer que comme des ébauches qui tirent leur plus grand mérite de l’à-propos, et dont une gaieté franche et cet amour que les Français portent à leur Roi, font tous les frais. Sous ce double rapport, M. Désaugiers est en fonds ; il a fait ses preuves ; et, dans toutes ces occasions, il ne s’est pas montré moins joyeux chansonnier que sujet dévoué et fidèle.

Le père Labonde, marchand de vin, est un bon et franc royaliste. Tout dévoué à la cause sacrée des Bourbons, il n’a pas pu verser son sang pour eux pendant leur absence ; mais il veut prodiguer son vin pour leur retour. Il a donc mis sur sa porte que le jour de la Saint-Louis tous ceux qui se présenteroient seroient traités gratis ; ce qu'on appeloit dans le bon temps de par et pour le peuple. Les convives ne manquent pas, comme on pense bien ; le vin coule à longs flots, et les cris de Vive le Roi ! se font entendre de toutes parts. On conçoit que dans un pareil cadre, les auteurs ont eu la faculté de placer toutes sortes de personnages. Un des plus plaisant est M. Ternesec, gastronome affamé, qui s'est ruiné à la loterie, et qui n'a plus le sou ; il n'a garde de manquer l’occasion qui se présente de faire un bon repas sans bourse délier ; mais, ô destin ! quelque vastes que soient les tables, il ne peut y obtenir un petit coin ; tant l'appétit a été prompt à en remplir toutes les places ! Il se désole ; heureusement avec de la patience et de l'appétit, on vient à bout de tout. Ce personnage, qui est calque sur une caricature de M. Vernet, et qui est joué par Potier, a obtenu beaucoup de succès.

La pièce est terminée par l'arrivée de trois militaires qui représentent la garde nationale, l'ancienne garde, et les gardes-du-corps ; ces trois guerriers trinquent ensemble et confondent dans leurs embrassemens leur amour et leur fidélité pour leur Roi.

Ce qui frappe surtout dans la représentation de ces pièces, ce sont les acclamations des spectateurs et les sentimens qui les animent ; ils sont une grande partie du spectacle, et la fête n'est pas moins dans la salle que sur le théâtre : heureux les princes à qui l'on porte un pareil amour !

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 20e année, 1815, tome IV, p. 449-450 :

[Compte rendu prudent d’une pièce de circonstance : on y célèbre la liesse populaire au retour du Roi après Waterloo. Pas un seul point de vue critique sur une œuvre qui ne brille ni par l’invention, ni par la vraisemblance. Mais il vaut sans doute mieux ne rien dire, et on se contente de dire combien le rôle de Ternesec a été bien joué, on nomme les auteurs, et c’est tout.

Le Journal des débats politiques et littéraires signale la première le 23 août 1815, et non pas le 24.]

Le Bouquet du Roi, ou le Marché aux Fleurs, vaudeville en un acte, joué le 24 Août,

Le père Labonde, marchand de vin-traiteur, pour célébrer la fête du Roi, annonce sur son écriteau qu'il donne à boire et à manger gratis, aussi ne manque-t-il pas de pratiques. Il veut que tonte -sa cave y passe.

Les marchandes de fleurs y entrent les premières ; puis des forts de la halle, des poissardes : pendant qu'ils se divertissent et boivent à la santé du Roi, la petite Thérèse et son amant Edouard ont une entrevue, et témoignent leur impatience d'être bientôt mariés ; Gervais, père d'Edouard, a promis de les unir dès que sa convalescence lui permettrait de boire du Champagne. Il n'en est encore qu'au bourgogne ; pour hâter sa guérison, il va faire une promenade aux Tuileries.

Un nouveau convive de la Labonde se présente : c'est Ternesec, qui, après avoir mangé son argent à la loterie, en est réduit à ne savoir où dîner. Il se dispose à entrer chez Labonde ; mais tout est rempli, et il faut qu'il attende que quelqu'un sorte ; il profite de la première occasion pour aller se restaurer. Un marchand de billets de loterie, qui en a plusieurs sous les numéros 8, 18 et 25, les distribue facilement lorsqu'il explique le charme attaché à ces numéros : c'est le 8 Juillet que le Roi est rentré dans sa capitale ; Louis est le dix-huitième du nom, et c'est le 25 qu'on célèbre sa fête. Le dernier billet qui lui reste est pris par Ternesec. On tire la loterie : tous y gagnent. Les amans sont unis. Un grenadier de l'ancienne garde, un garde national et un garde-du-corps trinquent ensemble : tout le monde s'embrasse et chante le Roi.

Potier a fait beaucoup rire dans la caricature de M. Ternesec qui est celle du gastronome affamé.

Les auteurs de ce bouquet sont MM. Desaugiers et Gentil.

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