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Les Brouilleries

Les Brouilleries, opéra-comique en 3 actes et en prose, livret de Loeillard d’Avrigny, musique de Henri-Montan Berton, 1er mars 1790.

Théâtre Italien.

Titre :

Brouilleries (les)

Genre

opéra-comique

Nombre d'actes :

3

Vers / prose ?

prose, avec des couplets en vers

Musique :

oui

Date de création :

1er mars 1790

Théâtre :

Théâtre Italien

Auteur(s) des paroles :

M. Loeillard d’Avrigny

Compositeur(s) :

M. Berton

Mercure de France, tome CXXXVIII, n° 12 du samedi 20 mars 1790, p. 95-96 :

[Pièce imitée de l’espagnol, cette comédie a une intrigue compliquée, et le critique renonce assez vite à la débrouiller. L’important est qu’elle est théâtrale, mais moins que souhaité. Il faudrait la resserrer (les pièces sont presque toujours trop longue !). Elle a réussi, et madame Dugazon y brille en soubrette. Bonne appréciation de la musique. Le compositeur est cité, pas le parolier.]

THÉATRE ITALIEN.

On a donné, le 1er. de ce mois, la deuxième représentation des Brouilleries, Pièce imitée du Théatre Espagnol.

Dona Caroline, Amante d'un Comte de Sylva, a été surprise à un rendez-vous, dont les apparences donnent des soupçons contre sa fidélité. Son jaloux Amant l’enlève, et la conduit à Madrid chez D. Felix son ami, qui loge avec sa sœur. Cette sœur est par hasard la Maîtresse de Tellez, rival de Sylva, et que celui-ci regarde comme un rival heureux. Nous ne nous fatiguerons point à donner une sèche analyse de cet imbroglio qui produit des situations comiques. Les quatre Amoureux se trouvant, pour ainsi dire, rassemblés dans le même lieu, il en résulte des effets de Théatre, mais peut-être moins qu'on n'auroit dû en attendre. Cependant la Pièce, qui nous paroît avoir besoin d'être resserrée, a réussi dès le premier jour. Mad. Dugazon y joue un rôle de Soubrette, et y a montré le talent qu'elle porte dans tous les différens rôles qu'on lui confie.

La musique, qui est de M. le Breton , fait infiniment d'honneur à son talent. On y a sur-tout applaudi et distingué la finale du second Acte.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1790, tome V (mai 1790), p. 326-327 :

[Critique du livret : il reprend une pièce de Calderon, et a donc les défauts (aux yeux du spectateur français) des oeuvres de ce temps et de ce pays. Musique qui utilise bien ce que le livret lui offre : « airs d’un joli chant », « morceaux d’ensemble supérieurement faits ». Bonne exécution, la palme étant attribuée à madame Dugazon dans un rôle de soubrette.]

L'intrigue, très-compliquée, des Brouilleries, comédie qu'on a donnée le 1er. mars, étant exactement calquée sur celle d'une piece de Calderon très-connue, qui a pour titre : Se défier des apparances, & qui est imprimée dans le théatre espagnol, publié par M. Linguet, nous n'entreprendrons point d'en faire l'analyse. Seulement nous dirons qu'on reconnoît aisément dans cet ouvrage, la source où il a été puisé.

Ce sont, à chaque instant, des infidélités, des jalousies, des surprises & des quiproquo, L'auteur paroît n'avoir songé qu'à offrir des situations : il les a, en conséquence, tellement accumulées, que l'une nuit quelquefois à l'autre, & qu'elles se confondent. Le caractere de la plupart des personnages étant presque toujours sacrifié à l'envie de produire ce qui s'appelle des imbroglio, on s'intéresse rarement à leur sort. Ils agissent & ils parlent souvent d'une maniere opposée aux sentimens qu'ils doivent éprouver ; ce qui est cause que cette piece, en général, fatigue plutôt l'attention qu'elle ne la captive.

Une partie de ces défauts, qui sont d'ailleurs rachetés par des scenes agréables, auroit pu être évitée, si l'auteur, à même aujourd'hui de les faire disparoître, ne s'étoit sans doute laissé entraîner au désir de fournir au musicien, les moyens de faire briller ses talens ; moyens dont M. Berton a très habilement profité pour placer des airs d'un très-joli chant, ou des morceaux d'ensemble supérieurement faits. Parmi ceux-ci, on a sur-tout distingué la finale du second acte, qui, par son importance & par son mérite, peut être placée à côté des plus belles de l'opéra-bouffon.

Le soin avec lequel cette piece a été exécutée, a aussi contribué, en grande partie, à son succès. Mad. Dugazon, entr'autres, a fait le plus grand plaisir dans un rôle de soubrette, qu'elle a singulièrement fait valoir ; elle y a montré le talent qu'elle porte dans tous les différens rôles qu'on lui confie.

D’après la base César, les Brouilleries ont connu 2 représentations au Théâtre Italien, les 1er et 4 mars 1790. Elles ont été remise au Théâtre Montansier pour 10 représentations, du 14 janvier au 25 mai 1799.

D’après Nicole Wild et David Charlton, Théâtre de l'Opéra-Comique Paris : répertoire 1762-1972, p. 171, lors de la représentation du 4 mars, la pièce était réduite à deux actes.

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