Créer un site internet

C'est la même

C'est la même, vaudeville en un acte, par le C. Ségur jeune, 10 prairial an 6 [29 mai 1798].

Théâtre du Vaudeville.

Date fournie par la Gazette nationale ou le Moniteur universel n° 251 du 11 prairial an 6 [30 mai 1798], p. 1008.

Almanach des Muses 1799.

Madame de Senanges, veuve et riche, doit épouser d'Ermance, mais elle veut s'assurer le cœur de son prétendu, quitte l'Alsace et vient à Paris, sous le nom de madame Lisville. Elle voit d'Ermance, et parvient à se faire aimer sous son nom supposé, en se faisant haïr sous son nom véritable. Mais elle a retrouvé un certain baron de Hoppenheim, ennuyeux personnage qui est amoureux d'elle, et qui connaît d'Ermance pour s'être battu jadis avec lui. Ils sont logés tous trois dans le même hôtel. D'Ermance et le Baron sont fort bons amis, parce qu'en se confiant leur secret ils croient n'être point rivaux. D'Ermance, en effet, aime madame Lisville, et c'est madame de Senanges que recherche le Baron. Bientôt tout se découvre ; l'amant ennuyeux est congédié, l'amant aimable reçoit pour prix de son amour la main de madame de Lisville, et la fortune de madame de Senanges en apprenant que c'est la même.

Pièce à laquelle on pourrait reprocher quelques ressemblances avec des ouvrages connus. De l'esprit, de jolis couplets.

 

Sur la page de titre de la brochure, :

C'est la même, vaudeville en un acte, Par Joseph Ségur le Jeune ; Représenté pour la première fois su le Théâtre du Vaudeville, le 10 Prairial an 6.

Journal de Paris, n° 253 du 13 prairial an 6 [1er juin 1798], p. 1060 :

[L'article commence par le résumé d'une intrigue sur un sujet qui «  n'a rien de neuf en lui-même » : une jeune veuve qui hésite à se remarier, et veut éprouver les sentiments de celui qu'elle pourrait épouser. Elle se fait passer pour une autre et tente de le séduire sous cette fausse identité. Le futur mari potentiel résiste à la tentation, et le mariage peut se faire. Sujet sans originalité, du comique, mais pas toujours très neuf (le critique donne un exemple de plaisanterie que le critique voit comme le renouvellement d'une plaisanterie « trop usée ». Le titre de la pièce est donné de façon inexacte (comme si le critique ne l'avait qu'entendu, sans le lire), et il le juge « bizarre », bizarrerie qui disparaît quand il est bien reproduit. Un couplet a même eu l'honneur d'être répété. Le nom de l'auteur est donné, gage du succès de la pièce.]

Théâtre du Vaudeville.

Madame de Senanges, jeune veuve riche, belle & spirituelle, quitte la province, où elle demeure, pour venir à Paris étudier incognito le caractère du nouveau mari qu’on lui destine, & qu’elle n'a jamais vu ; prenant le nom supposé de madame Delesville, elle s’introduit dans les sociétés que fréquente Dernance, (c'est son futur époux) & elle a bientôt la double satisfaction de le trouver des plus aimables, & de voir qu’elle s’en fait aimer. Cependant, comme elle suppose tous les hommes plus ou moins trompeurs, elle se promet bien de ne consentir au mariage qu’après avoir éprouvé son amant, & voici le moyen qu'elle adopte. Lui faire parler avec les plus grands éloges de la riche provinciale qu’il doit aller épouser & lui faire sentir les avantages immenses qu'il trouvera dans cette alliance. Si, fidèle à madame de Delesville, il résiste à cette séduction, s’il se détermine à refuser madame de Sénanges, parlant à elle-même, la supercherie doit dès-lors cesser & le mariage doit se conclure. C’est ce qui ne manque pas d’arriver, car Dernance est trop amoureux pour être un moment indécis.

Tel est le cadre de la pièce nouvelle qui a obtenu du succès avant-hier sur ce théâtre, sous le titre bizarre de C’est-là même. Il y a de l’esprit dans le dialogue. Plusieurs couplet [sic] offrent des pointes assez piquantes, il y a même du bon comique dans le rôle d’un baron, rival de Gernance ; mais il faut en convenir, le sujet n'a rien de neuf en lui-même, & l’auteur a renouvelé des plaisanteries trop usées, telles que celle-ci en parlant des nouvelles & des nouvellistes.

« Vraiment ils doivent les savoir ;
Ces messieurs viennent de les faire. »

Un couplet assez piquant sur les jeunes gens du jour a été répété au milieu des applaudissemens.

L'auteur est le citoyen Ségur jeune, connu avantageusement par un grand nombre d'autres productions.

H.          

Dans la base César, 17 représentations, du 30 mai 1798 au 31 août 1799.

Ajouter un commentaire

Anti-spam