Célestine, ou l'Habitante de l'île déserte

Célestine, ou l'Habitante de l'île déserte. 8 frimaire an 8 [29 novembre 1799].

Théâtre des Jeunes Artistes

Almanach des Muses 1801.

Le Courrier des spectacles du 29 novembre 1799 signale bien la première représentation de Célestine, ou l'Habitante de l'île déserte en même temps que le Ballet de la Guingette. Je n’ai pas trouvé trace d’une autre représentation de la pièce dans les premiers jours de décembre.

Courrier des spectacles, 30 novembre 1799, p. 2 :

[Ce théâtre secondaire où les acteurs sont généralement de « jeunes enfans » présente des pièces modestes, ici une « bluette » qui a obtenu « un succès flatteur ». Le récit de l’intrigue en montre le caractère convenu (un Robinson Crusoé féminin...), et tout finit bien sûr par un mariage. Un mot sur l’auteur : son ouvrage est « bien foible », mais il faut encourager les débutants. Et le compte rendu s’achève par un intéressant conseil : il faut protéger ces jeunes acteurs en évitant de les faire chanter des airs prévus pour des voix adultes, et la solution est simple : qu’ils n’aient qu’à réciter sans chanter.]

Théâtre des Jeunes Artistes.

La première représentation de Célestine, ou l’Habitante de l’Isle Déserte, bluette donnée hier à ce théâtre obtint un succès flatteur.

Célestine a été enlevée avec sa mère par un capitaine de vaisseau, qui les a ensuite abandonnées dans une isle déserte. La mère n’est plus, et Célestine restée seule n’a que son fidèle Domingo, nègre qui partage sa solitude et son malheur. Elle attend que le ciel lui envoie un libérateur.

Un jeune homme naufragé parcourt l’isle depuis deux mois : il voit Célestine, il en devient amoureux et lui propose de l’épouser. Un vaisseau paroît au loin, on fait des signaux, et le commandant du vaisseau descend dans l’isle, où il reconnoît son nègre dans Domingo et sa fille dans Célestine.

On juge bien que cette reconnoissance n’empêche pas l’union des deux amans.

L’auteur a gardé l’anonyme. Son ouvrage est bien foible, mais les premiers pas que l’on fait dans la carrière demandent des encouragements, et l’on nous a dit que c’étoit le début d’un jeune homme.

Nous aurions un conseil à donner à l'administration de ce théâtre et aux auteurs qui lui remettent des pièces : celles-ci pour la plûpart sont jouées par les jeunes enfans. On leur fait chanter maints couplets et différens airs qui exigent de la voix et qui exténuent ces poitrines encore foibles. Ne seroit-il pas plus avantageux pour tous de leur faire dire la comédie, abstraction faite de tout chant ?                                           G....

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