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Colombine-mannequin

Colombine-mannequin, comédie-parade en un acte mêlée de vaudeville, de. Barré, Radet et Desfontaines, 15 février 1793.

Théâtre du Vaudeville.

Titre :

Colombine mannequin

Genre

comédie-parade mêlée de vaudevilles

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

15 février 1793

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Barré, Radet et Desfontaines

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, au théâtre du Vaudeville, 1797, an VI :

Colombine mannequin, comédie-parade, en un acte, en prose, mêlé de vaudevilles. Par les citoyens Barré, Cadet et Desfontaines. Représentée, pour la première fois, sur le théâtre du Vaudeville, le 15 février 1793.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 4 (avril 1793), p. 359-361 :

[Compte rendu positif : après le résumé du fonds (une histoire bien conventionnelle : Arlequin qu'on croit infidèle envers Colombine, alors qu'il a simplement (si on peut dire) fait faire un mannequin à son image, source de beaux quiproquos jusqu'à la réconciliation finales des amants), les compliments. « Le comique des situations, la gaieté, l'esprit & la tournure des couplets, tout lui a mérité un succès complet. » Et les interprètes ont droit aussi à leurs félicitations. Le couplet final, cité à la fin de l'article est une devinette : on doit retrouver les titres de pièces des trois auteurs.]

Colombine-mannequin, piece à vaudeville, représentée pour la premiere fois sur ce théatre le 15 février 1793.

Arlequin, maître à danser, loge chez Cassandre, dont il aime éperduement la fille Colombine. Pendant l'absence de sa maîtresse, Arlequin a fait faire un mannequin qui lui ressemble parfaitement : ce mannequin, placé dans sa chambre, est l'objet de tous ses vœux ; il lui parle sans cesse ; il a même commandé un petit souper fin pour le manger en face de ce mannequin, comme s'il étoit avec Colombine. Cependant Gilles, bavard impitoyable, qui fait les ménages du quartier, & qui en sait toutes les nouvelles, a vu, pendant la nuit, Arlequin sortir d'un fiacre avec une femme dans ses bras ; il a même su du traiteur, qu'Arlequin lui avoit commandé à souper pour deux personnes. Point.de doute qu'Arlequin ne soit infidele. Colombine revient plutôt qu'on ne l'attendoit : on lui apprend la nouvelle passìon de son amant : transports de jalousie ! il faut les surprendre pendant leur tête-à-tête. Comme le théatre est double, on voit d'un côté la chambre de Cassandre, & de l'autre celle d'Arlequin ; mais Colombine n'a pas la clef de cette derniere. On poste Gilles en sentinelle, & l'on paroîtra quand il avertira. Bientôt le traiteur arrive. Arlequin place le mannequin à table devant lui, & se met à lui parler en soupant, comme s'il étoit avec quelqu'un : mais Arlequin a oublié la.liqueur : pendant qu'il sort pour l'aller chercher, Cassandre, Colombine & Gilles entrent dans sa chambre : il fait nuit : Colombine, croyant voir une femme, lui dit des injures, & se hasarde même jusqu'à lui donner un soufflet ; mais, étonnée à la fois & ravie de sa méprise, elle se met à la place du mannequin. Arlequin revient, verse de la liqueur dans deux verres, & propose, comme il a fait pendant le souper, à sa chere Colombine de boire avec lui ; mais quelle terreur ! le mannequin boit, le mannequin le fixe, se promene !... Arlequin tremble & tombe saisi d'effroi : on lui apprend enfin le sujet de sa frayeur, & Cassandre l'unit à sa fille.

Tel est le fond de cette jolie piece. Le comique des situations, la gaieté, l'esprit & la tournure des couplets, tout lui a mérité un succès complet. Mlle. Moliere y. joue avec beaucoup d'intelligence le rôle de Colombine. Le jeune Laporte & M. Léger ne laissent rien à désirer dans les rôles d'Arlequin & de Gilles, & M. Chapelle, avec un peu plus de fermeté, sera très-bien dans celui de Cassandre. Le public a fait répéter plusieurs couplets, entre autres celui-ci, que chante Arlequin, & qui est le dernier du vaudeville :

Peu de talent, beaucoup de zele,
M'ont valu de petits succès :
Encore une faveur nouvelle ;
Accueillez mes nouveaux essais !
Vous plaire est toute mon envie :
Mais quoi que fasse un Arlequin,
Si vous ne lui donnez la vie,
    C'est un mannequin.      (bis.)

Les trois auteurs de cette charmante bagatelle sont MM. Barré, Radet & Desfontaines. Voici comment Arlequin les a désignés au public qui les demandoit :

« Citoyens, le théatre est une loterie dont vous distribuez les lots ; les trois auteurs, que vous connoissez bien, ont mis à cette loterie, & ils n'ont pas été malheureux !

Air du vaudeville de la soirée orageuse.

L'afficheur a gagné l'extrait,
Et l'ambe est sorti pour Lucrece :
Au terne Cruello couroit ;
De l'attraper il eut l'adresse :
Susanne, en passant par ici,
Prit le quaterne à la sourdine :
Si Colombine a réussi,
Les auteurs ont gagné le quine.

Extrait, ambe, terne, quaterne, quine : termes de loterie, désignant un, deux, trois, quatre ou cinq bons numéros. Ils sont ici associés à des titres de pièces du trio d'auteurs.

César :150 représentations avant la fin du siècle : 54 en 1793, 29 en 1794, 12 en 1795, 12 en 1796, 14 en 1797, 15 en 1798, 14 en 1799.

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