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Le Cercle, ou la Soirée à la mode

Le Cercle, ou la Soirée à la mode, comédie épisodique en un acte, en prose, de Poinsinet, 7 avril 1764, reprise en 1804 et en 1809.

Comédie Française.

Titre :

Cercle (le), ou la Soirée à la mode

Genre

comédie épisodique

Nombre d'actes :

1

Vers ou prose ,

en prose

Musique :

non

Date de création :

7 avril 1767, reprise en 1804 et en 1809

Théâtre :

Théâtre Français

Auteur(s) des paroles :

Poinsinet

En 1804, représentation à l’Opéra, au cours d’une soirée en l’honneur de Vestris.

D’après la base La Grange, la pièce de Poinsinet a été jouée 152 fois de 1764 à 1887.

Le Nouvel Esprit des journaux français et étrangers, tome huitième, floréal an XII [avril 1804], p. 270, puis p. 275-276 :

[Au cours de la soirée en l’honneur de Vestris, on a remis sur le théâtre une pièce de Poinsinet, le Cercle, ou la Soirée à la mode. Elle a été jouée pour la première fois par les Comédiens Français ordinaires du Roi, le 7 septembre 1764 et reparaît donc en 1804 (on la jouera encore en 1809, et Geoffroy en fera la critique). Elle fait ici l’objet d’une critique assez sévère, puisque le critique lui reproche « des maximes philosophiques » qu’il juge dangereuses, et que le public aurait mal accueilli. Mais le plus important semble être qu’une telle pièce est devenue une énigme pour les gens du début du XIXe siècle. Les interprètes sont jugés avec plus ou moins de générosité, avec une forte tendance à comparer les acteurs de 1804 avec leurs illustres prédécesseurs.]

THÉATRE DE L'OPÉRA.

Le Pavillon du Calife, en deux actes, suivi d'un intermède, du Cercle, comédie, et du ballet-pantomime de Jason et Médée, au profit de Vestris.

N'offrez point à mes sens de mollesse accablés
Tous les parfums de Flore à-la-fois exhalés.

Trois pièces en une séance de six ou sept heures, c'est beaucoup pour un jour, et pour des Français ; mais le spectacle était varié, et il a commencé par l'opéra qui a fait vivement désirer le reste. Si tout avait été bon, il y aurait eu véritablement satiété. En conséquence, on nous a donné un opéra détestable, qui a fait trouver l'intermède charmant, la comédie assez agréable, et le ballet très-beau. Ainsi la soirée, ou plutôt la nuit, a été partagée entre l'ennui et le plaisir ; et il faut admirer, dans la distribution, le jugement de l'ordonnateur ; car l'ennui est venu le premier, il n'eût pas été supportable après le plaisir qu'il a mieux fait goûter.

[...]

Le Cercle est connu et jugé depuis long-temps. C'est la peinture des mœurs du dernier siècle, ou plutôt, comme dit Saurin, de celles de quelques douzaines de fous et de folles de la capitale. Poinsinet ne fréquentant point cette bonne compagnie, on dit dans le temps qu'il avait écouté aux portés. Il y a trop d'esprit dans cette pièce pour qu'on puisse croire que son auteur ait cru sérieusement être une cuvette, et ait regardé comme réelle l'existence des Naïades. On ne peut guères douter que ce ne fût un misérable parasite qui se rendait volontairement le jouet de ses Amphitryons. Il y a dans le Cercle un trait qui vise à la philosophie ; on en a témoigné du mécontentement, et il en eût excité davantage s'il était plus clair : « Entre le vice et la vertu il n'y a souvent qu'un préjugé de différence. » Si cette phrase signifie que le vice et la vertu sont des mots sans valeur, c'est la plus épouvantable, et sans contredit la plus dangereuse des maximes philosophiques ; mais ce qui peut faire douter que Poinsinet ait voulu y attacher ce sens, c'est qu'il la met dans la bouche d'une fille ingénue, du personnage le plus raisonnable de. la pièce. Il faut croire, pour son honneur, qu'il ne s'est pas entendu lui-même.

On n'a pas plus d'aisance que Mlle. Contat. Mme. Préville avait plus de noblesse. Fleury n'a ni la légèreté, ni la gaieté, ni la grace de Molé ; il y supplée par toutes les ressources que peut fournir une con-naissance approfondie de son art. Dazincourt se fait supporter même de ceux qui ont vu Préville. Le rôle de Mlle. Mars n'est presque rien, et le spectateur en est très-fâché. Celui d'Armand est froid et raisonnable : d'ailleurs, il est reconnu qu'Armand est de ces acteurs dont il n'y a communément rien à dire. Mlle. Devienne est naturelle. On ne lui a pas trouvé assez de vivacité.

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