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Le Chat botté, ou les 24 heures d'Arlequin

Le Chat botté, ou les 24 heures d'Arlequin, opéra pantomime féerie, en 4 actes et à grand spectacle, paroles de Cuvelier, musique de Foignet fils en collaboration avec Hapdé, 29 ventôse an 10 [20 mars 1802].

Théâtre des Jeunes Artistes

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an X-1802 :

Le Chat botté, ou les 24 heures d'Arlequin, opéra pantomime féerie, en quatre actes. Paroles de J. G. A. Cuvelier, associé correspondant de la société philotechnique. Musique de Foignet fils. Représenté sur le théâtre des Jeunes Artistes, le 29 ventôse, an 10.

Certaines éditions de la brochure (dont celle que décrit la notice n° FRBNF30292896 du catalogue général de la BNF) présentent Hapdé comme collaborateur de ce spectacle de façon ambiguë. Il est cité après le compositeur (Foignet fils), mais c'est au livret qu'il a contribué.

Courrier des spectacles, n° 1841 du 30 ventôse an 10 [21 mars 1802], p. 2 :

[La pièce n'a pas été un succès, et le critique l'explique par le fait que ces « pantomimes féeries sont passées de mode ». L'intrigue mêle Arlequin à l'histoire du Chat botté, qui doit guider Zrlequin dans ses voyages à la recherche « d'un état brillant » que lui a promis la fée Malfrida qu'il a sauvée. Après bien des vicissitudes, Arlequin revient auprès de colombine, mais la fée « lui donne le titre et le rang de prince ». La pièce ressemble à bien d'autres féeries, et le public a été fatigué tant par des réminiscences que « par des longueurs excessives ». Mais les auteurs, Cuvelier et Foignet fils, ont été nommés.

Le Dictionnaire lyrique de Félix Clément et Pierre Larousse signale un opéra italien de Chiavacci, les Quattro parti del mondo, représenté à Milan vers 1801. Quant au Prince ramoneur, il peut s'agir du Ramoneur prince et le prince ramoneur, comédie proverbe en un acte et en prose de Maurin de Pompigny (1784).]

Théâtre des Jeunes-Artistes.

Les pantomimes féeries sont passées de mode ; on n’aime plus, depuis les grands effets de théâtre auxquels on a accoutumé le parterre, ces incidens magiques qui se succèdent sous la baguette d'un être imaginaire qui veille sur le héros de manière qu’il ne reçoive pas la plus légère égratignure. Du moment qu'un Génie surnaturel se mêle de le conduire, tout intérêt cesse ; le cœur et l'esprit même deviennent étrangers à la représentation, et l’œil seul cherche et suit l’effet des machines. L’auteur de la pièce nouvelle en a fait hier l’expérience. Le Chat botté, ou les 24 heures d'Arlequin, pantomime féerie mêlée de chant, n’a obtenu que peu de succès ; l’intention qui a guidé sa plume est louable sans doute, mais qu’il est loin d’avoir atteint son but !

Arlequin, père de deux enfans, vit à Bergame avec Colombine du fruit de son travail journalier, lorsque dans un bois il a le bonheur de sauver une biche qu’un serpent alloit étouffer. Cette biche n’est autre que la fée Malfrida, marraine de Colombine. Pour le récompenser du service qu’il lui a rendu, elle lui laisse le choix d’un état brillant pour lequel il doit se décider dans vint-quatres [sic] heures. Arlequin indécis desireroit voyager afin de se fixer pour celui qui lui paroitroit préférable. La fée lui donne un guide pour ce voyage, et ce guide st un chat botté qui le conduit à-travers les airs, d'abord en France, où il devient amoureux d’une jolie paysanne, puis en Allemagne, où il passe pendant quelques heures pour le marquis de Carabas.

Les gens de sa cour qui se sont appercus de la supercherie puisqu’il les a laissés vaincre par les Turcs, le poursuivent et le surprennent au moment où sous les habits d’un savant il cherche à se faire admettre dans un musée. On l’entraine en prison, sou génie a disparu, les vingt-quatre heures sont expirées, et il va périr lorsque la fée change sa prison en sa première demeure de Bergame, où il retrouve sa femme et ses enfans. Instruit par tant de vicissitudes, Arlequin ne désire plus rien ; mais la fée réalise ce qui n’a été pour lui qu’un songe, et,elle lui donne le titre et le rang de prince.

Tel est en substance le fonds de cette pièce qui rappelle tantôt Nourjahad et Chérédin, tantôt les Quatre parties du monde, tantôt le Prince ramoneur, tantôt Kokoli etc. Quoique le public ait été indisposé quelquefois par ces réminiscences et fatigué par des longueurs excessives, il a néamoins demandé les noms des auteurs. Ce sont les cit. Cuvelier pour les paroles, et Foignet pour la musique, qui est agréable, sur-tout au commencement. L’ouverture a été généralement applaudie.

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