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Le Chaudronnier, homme d'Etat imaginaire

Le Chaudronnier, homme d'Etat imaginaire, comédie en trois actes et en prose, d'Étienne, 1er thermidor an 8 [20 juillet 1800].

Théâtre de l'Ambigu Comique

Almanach des Muses 1801

Courrier des spectacles, n° 1234 du 2 thermidor an 8 [21 juillet 1800], p. 2-3 :

[La pièce a obtenue le succès qu'elle méritait, celle d'une farce de carnaval; « dont le seul but est de faire rire », et l'auteur est donné, avec le rappel d'un de ses pièces antérieures. L'intrigue repose sur une mystification, celle d'un chaudronnier qui se prend pour « un très-habile homme » et qui refuse d'accorder la main de sa fille à Antoine « parce qu'il n’entre pas dans sa manière de voir ». Pour le convaincre, on lui fait croire qu'il a été nommé ministre, et on l'accable de toutes les tâches d'un ministre, dont il se sort bien mal, naturellement. Au moment où il va démissionner, il apprend la vérité, et accorde la main de sa fille à Antoine, dont le protecteur apporte la dot. Un acteur très drôle dans le rôle du chaudronnier.]

Théâtre de l'Ambigu-Comique.

Le Chaudronnier, homme d'état imaginaire, a obtenu le succès que pou voit avoir une farce dont le seul but est de faire rire. L’auteur a été demandé, c’est le citoyen Étienne, auteur d’une pièce connue au théâtre Favart , sous le titre du Rêve.

Boutard, chaudronnier, se livre tout entier à l’étude de Grotius, de Puffendorf, et tout en en confondant les définitions, il se croit un très-habile homme. Le marchand de vin son voisin, un brasseur, un perruquier, ses amis, ont le même travers, et s’assemblent chez lui pour discuter sur les intérêts de la République. La discussion s’échauffe ; ils finissent par se battre. Antoine, charron, est le moins bon politique du voisinage, mais il aime la fille de Boutard, et demande sa main à son père, qui le refuse, parce qu’il n’entre pas dans sa manière de voir. Une des pratiques d’Antoine apprenant le refus qu’il éprouve, forme le projet de lui faire obtenir la main de sa maîtresse, en jouant un tour à Boutard. Il s’agit de lui persuader qu’il est nommé Ministre, et de l’embarrasser dans ce nouvel emploi, au point de lui faire reconnoître son erreur, et qu’il est plus aisé de parler mal des gouvernans, que de gouverner. Le pauvre Boutard, élevé, comme il le croit, à la dignité de Ministre, est bientôt tourmenté de toutes les manières. Ce sont des mémoires de diverses fournitures qu’on lui apporte à payer ; ce sont des femmes qui viennent se plaindre à lui, l’une de la loi qui autorise le divorce, l’autre des obstacles qu’il rencontre. On. lui demande sa décision sur des matières qu’il ne comprend pas. Il manque aux égards dus à l’Ambassadeur d’une puissance alliée, et attire la guerre à sa patrie, ce qui compromet sa liberté. En un mot, il éprouve tant de désagrémens, qu’il voudroit bien obtenir sa démission, lorsqu’il apprend que l’on s’est amusé à ses dépens. Il retourne bien volontiers à ses chaudrons et consent d’autant plus volontiers, au mariage de sa fille avec Antoine, que le protecteur de ce dernier se charge de la dot.

Le citoyen Corse a fait beaucoup rire dans le rôle du Chaudronnier.

Courrier des spectacles, n° 1245 du 13 thermidor an 8 [1er août 1800], p.2 :

Théâtre de l'Ambigu-Comique.

On continue de donner avec succès à ce théâtre la pièce du Chaudronnier, homme d'Etat imaginaire, du cit. Etienne. Le cit. Corse y est d'un comique achevé ; il nous paru sur-tout paru entrer parfaitement dans l'esprit de son rôle, lorsqu'on vient annoncer au Chaudronnier qu'il est nommé ministre. Dans le moment où les envoyés apportent cette bonne nouvelle. Il relève adroitement son tablier, et le plie dans ses doigts, afin de le dérober à leur vue.

Dictionnaire néologique des hommes et des choses, par le cousin-Jacques, tome III (Hambourg, 1802), p. 226 :

Chaudronnier, homme d’État imaginaire (le), Comédie en trois actes, par Étienne, qui aurait réussi dans un autre temps. Mais le peuple souverain ne veut pas se voir tourner en ridicule ; il faut s'y prendre adroitement pour lui faire la leçon ; il faut que l'auteur lui fasse chanter à lui-même : Chacun son état.

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