Le Commissionnaire de Saint-Lazare, ou la Journée du 10 thermidor

Le Commissionnaire de Saint-Lazare, ou la Journée du 10 thermidor, fait historique en un acte, de Charles C. et Hapdé, 29 brumaire an 3 [19 novembre 1794].

Variétés Amusantes.

Qui peut bien être ce Charles C. ?

Louis-Henry Lecomte, Histoire des Théâtres de Paris, les Variétés Amusantes, 1778-1789, 1793-1798, 1803-1804, 1815 (Paris, 1908), p. 226 :

[Le compte rendu de Lecomte ne rend pas vraiment compte de la portée politique de la pièce, dont le sous-titre pourtant, évocateur d'une date importante, aurait pu lui mettre la puce à l'oreille.]

29 brumaire (19 novembre) : Le Commissionnaire de Saint-Lazare, ou la Journée du 10 thermidor, fait historique en 1 acte, par Charles *** et Auguste (Augustin Hapdé).

Depuis près de six mois, le citoyen Georges, accusé de modérantisme, est sous les verrous. Sa femme et sa fille Agathe, âgée de huit ans, seraient dans une affreuse misère si la citoyenne Michel, leur voisine, ne les aidait quotidiennement. C'est par elle qu'elles apprennent un jour que la Convention vient de mettre hors la loi Robespierre, Couthon, Saint-Just, Lebas, et qu'on va s'occuper des détenus innocents. Tandis que la citoyenne Georges reporte de l'ouvrage dont elle enverra le montant à son époux captif, Cange, commissionnaire de la prison de Saint-Lazare, vient lui rendre visite. Instruit par la jeune Agathe de la gêne qui règne au logis, il remet à la mère, rentrée sans argent, un billet de cinquante livres, qu'il prétend tenir de Georges mais qui réellement sort de sa propre bourse. Bientôt libéré, Georges accourt chez lui en compagnie d'un membre du Comité de sûreté qui l'a fait élargir. On parle alors des cinquante livres soi-disant envoyées par Georges qui, de son côté, a touché la même somme de la part de sa femme. Cange, qui vient rapporter les effets du détenu, est pressé de questions, et il doit avouer que les deux billets provenaient de lui seul. On le félicite, on l'embrasse, et il passe avec ses obligés le reste de cette heureuse journée.
Faible ouvrage, qu'un sujet sympathique fit accueillir indulgemment ; il avait pour auteurs deux jeunes gens que les spectateurs applaudirent sans vouloir connaître leurs noms.

D’après André Tissier, Les Spectacles à Paris pendant la Révolution, tome 2, p. 405, 7 représentations.

Ajouter un commentaire

Anti-spam