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Le Deuil prématuré

Le Deuil prématuré, comédie en un acte et en prose, de Jacques Boutet de Monvel, 17 mai 1793.

Théâtre de la république, rue de Richelieu.

Titre :

Deuil prématuré (le)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose

Musique :

non

Date de création :

17 mai 1793

Théâtre :

Théâtre de la République, rue de Richelieu

Auteur(s) des paroles :

Jacques Boutet de Monvel

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 6 (juin 1793), p. 308-310 :

[Le critique n’avait pas très envie de voir une pièce qui a priori manquerait d’originalité, et qui n’apporterait rien de neuf. Son attente n’a pas été déçue, puisque le fond correspondait bien au titre, et que ce « fond n'amene pas des scenes bien neuves », mais « il offre de la gaîté de dialogue & de situations » (les détails...). Et la pièce a été très bien jouée : deux acteurs ont dominé la distribution. Une petite intrigue autour de l’auteur : c’est le fils de l’auteur qui est nommé, et il est bien loin... Pourquoi Monvel, auteur prolifique et plutôt heureux, a-t-il cru bon de recourir à un tel subterfuge ?]

THÉATRE DE LA RÉPUBLIQUE, RUE DE RICHELIEU.

Le deuil prématuré, comédie en 1 acte.

II étoit aisé de deviner quel pouvoit être le sujet d'une comédie intitulée le Deuil prématuré. On ne devoit pas s'attendre à y trouver un fond bien neuf, sur-tout après la jolie comédie d'Hauteroche, le Deuil, qui, comme l'on sait, est tirée des contes d'Eutrapel. Quoi qu'il en soit, le public a été très-content avant-hier du Deuil prématuré, comédie en un acte, en prose, jouée avec succès sur ce théatre : il étoit difficile de rendre plus neuf un cadre usé, & d'y mettre plus de gaîté. Mme. Oronte croit que son mari est mort sur un vaisseau qui a fait naufrage : en conséquence elle a pris le deuil, ainsi que sa fille Julie ; mais le tems de la douleur étant passé, Mme. Oronte songe à se remarier : elle aime Dorlis, jeune homme qui adore Julie, & qui en est adoré : elle lui propose sa main, que celui-ci refuse, en lui avouant son amour pour Julie : dépit de Mme. Oronte. D'un autre côté, Durval, officier ruiné, veut épouser Mme. Oronte pour payer ses créanciers : il en essuie des refus. Piqué de ce mépris, Durval cherche les moyens de se venger, lorsque le hasard lui en présente un très-plaisant. Durval reçoit une lettre de M. Oronte, qui lui annonce qu'enfin il est de retour dans sa patrie, & que le soir même il compte embrasser son épouse. Duval [sic] profite des momens qui lui restent pour soupirer aux pieds de Mme. Oronte, & pour la déterminer à donner la main. Elle y consent enfin ; Durval amene un notaire, des violons, des danseurs ; mais au moment où Mme. Oronte, enchantée, va pour signer le contrat, M. Oronte paroît. Douleur de la femme qui affecte une grande joie. Le mari s'étonne de voir chez lui un notaire & tout l'attirail d'une noce ; mais Durval lui fait accroire que son épouse alloit marier Julie à Dorlis : M. Oronte signe avec plaisir le contrat des deux jeunes gens, & Mme. Oronte est forcée d'y consentir.

Ce fond n'amene pas des scenes bien neuves ; mais il offre de la gaîté de dialogue & de situations. Cet ouvrage est d'ailleurs très-bien joué. M. Baptiste l'aîné donne au rôle plaisant de Durval l'intérêt qu'il répand sur tout ce qu'il joue ; & Mme. Giverne est bien placée dans celui de Mme. Oronte. Le public a demandé l'auteur de la piece : M. Baptiste est venu dire qu'elle étoit du fils de M. Monvel. On insistoit pour que ce jeune homme parût ; M. Baptiste a répondu : « Nous aurions bien du plaisir à vous le présenter ; mais il est.... en Amérique. »

César : l'auteur est bien Jacques-Marie Boutet, dit Monvel, et non son fils supposé. Première le 17 mai 1793. 16 représentations jusqu'au 12 juin 1794.

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