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Le Dîner d'un héros

Le Dîner d'un héros, trait historique en un acte, en prose, à spectacle, musique, chants et danses, de Rouhier-Deschamps et Armand Gouffé, 5 pluviôse an 6 [24 janvier 1798]

Théâtre de la Cité-Variétés,

D'après la brochure, le divertissement final contient « un air nouveau, par le citoyen Baneux ».

Courrier des spectacles, n° 338 du 6 pluviôse an 6 [25 janvier 1798], p. 3 :

[La pièce nouvelle « a obtenu des applaudissemens » (on doit pouvoir trouver des formulations plus enthousiastes). L'article se réduit ensuite au récit d'une intrigue pleine de traitres et de poison : le ferme regard de Bonaparte (encore appelé Buonaparte) suffit à désarmer l'ennemi. Maître de soi, le héros, loin de se venger, montre aussi une clémence extraordinaire (le traître « sort avec les marques du plus violent désespoir » en s'exclamant : « Mes gages !... mes gages !.. ». : on se croirait à la fin de DomJuan). Et la fête peut reprendre, pour célébrer la paix, son auteur, et sa conséquence politique, « l’anéantissement de tous les partis en France » : c'en est fini des querelles entre clans adverses. Note : curieusement, l'épouse de Buonaparte s'appelle Sophie.]

Théâtre de la Cité.

On a donné hier à. ce théâtre une première représentation du Dîner d'un Héros, pièce en un acte, mêlée de -danses et de chants, des citoyens Rouhier-Deschamps et Armnnd-Goulfé, et qui a obtenu des applaudissemens,

Sophie, épouse du Général en chef de l’armée d’Italie, vient d’arriver au camp ; elle fait part à Camille, sa suivante, des craintes qu’elle a conçues sur le sort de son époux, dont la vie est si exposée aux hasards de la guerre et sur-tout aux attentats des lâches assassins. Le général a à sa suite un italien, Francesco, qui a gagné toute sa confiance. Un moine fanatique, sous le costume d’officier général, le séduit et lui remet le poison qu’il doit présenter au général Français. Camille a tout épié, tout vu ; mais n’osant encore en croire les apparences, elle veut confirmer ses soupçons en interrogeant Francesco. Il se trouble, montre de l'embarras. Camille s’en appercoit et vole en instruire Sophie. Déjà le général est au camp ; il apporte l’assurance de la paix. Son épouse vient lui découvrir le complot tramé contre ses jours. Il n’ose le croire, et ne veut pas juger le coupable sur un simple rapport. Le général Autrichien arrive, on se met: à table ; Francesco présente à Buonaparte la coupe fatale. Celui-ci le fixe, l’interroge ; Francesco se déconcerte. Le général ne veut pas d’autre preuve, et commande qu’on le renvoie avec une année de ses gages.

La fête continue ensuite : les danses et les chants militaires succèdent au repas , et l’on chante la paix, le héros à qui on la doit, et l’anéantissement de tous les partis en France.

Louis-Henry Lecomte, Napoléon et l'Empire racontés par le théâtre, 1797-1899 (1900)/ p. 31 :

[Nous laisserons à Lecomte la responsabilité du jugement qu'il porte sur ce « trait historique » qui ressemble à un roman d'espionnage et permet à Bonaparte de montrer son extraordinaire maitrise de soi.]

Théâtre de la Cité-Variétés, 5 pluviôse an VI (24 janvier 1798) : Le Dîner d'un Héros, trait historique en 1 acte, avec spectacle, musique, chants et danses, par Rouhier-Deschamps et Armand Gouffé.

Le général en chef de l'armée d'Italie a signé le matin la paix avec l'Autriche. Son épouse Sophie vient le rejoindre. Elle tremble pour lui, que menacent le hasard des combats et la fureur des partis. L'Italien Francesco, homme de confiance du général, est justement surpris en conversation secrète avec un moine déguisé en militaire, et qui lui offre une somme considérable pour mettre du poison dans le verre de son maître. Francesco refuse d'abord, puis l'intérêt d'une part, la peur des châtiments éternels dont on le menace de l'autre, le font se résoudre au crime. Sophie cependant a prévenu son époux : quand Francesco lui présente à boire, Bonaparte le regarde fixement et le prie de se justifier du soupçon qui pèse sur lui. Francesco éperdu demande grâce ; le général lui fait compter une année de ses gages et le congédie, puis, comme chacun s'empresse d'admirer le sang-froid et la générosité du héros, ce dernier boit à la République, à la paix, et offre à ses hôtes un ballet militaire entremêlé de couplets où l'Angleterre n'est point épargnée.

Sujet bien choisi, bien traité, justement applaudi

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