Le Dîner des bossus

Le Dîner des bossus, comédie-folie en un acte, de Caigniez, 5 Thermidor an 7 [23 juillet 1799].

Théâtre de la Gaîté.

Almanach des Muses 1800

Courrier des spectacles, n° 883 du 6 thermidor an 7 [24 juillet 1799], p. 3 :

[Pièce d'un débutant qui mérite des encouragements (et dont le nom n'a pas été bien entendu par le malheureux critique). La principale originalité de la pièce est de se passer en Angleterre (mais les Français ont d'assez mauvaises relations avec les Anglais, et aiment se moquer d'eux). Un lord anglais, bossu, voudrait épouser la fille d'un « riche baronnet », et le valet du beau-père potentiel se charge d'organiser un donner où tous les convives seraient bossus. La jeune fille a bien sûr un amant, qui accepte de se faire passer pour bossu afin d'épouser sa bien aimée. Il arrive naturellement à ses fins, et c'est lui qui épouse. La pièce est un beau succès pour le jeune auteur, qui n'a plus qu'à faire connaître l'orthographe de son nom.]

Théâtre de la Gaîté.

Le Diner des Bossus, comédie folie en un acte, a obtenu hier à ce théâtre un brillant succès. C’est un début dans la carrière dramatique, et les applaudissemens qu’a reçus l’auteur doivent l’encourager à travailler pour le théâtre.

Milord Craff, vieux, laid, bossu, et cependant infatué de sa personne, recherche la main d’Angelina, fille de sir Morton, riche baronnet ; celui-ci sent bien toute la répugnance de sa fille pour une telle union, sur-tout lorsqu’il apprend qu’elle aime un jeune homme nommé sir Charles, mais il cède aux volontés de sa femme , qui veut absolument conclure cet hymen. Cependant, comme il sait que s’il parvient à faire rire son épouse, il parvient aussi à la désarmer, il charge Justin, son valet, d’inviter à diner tous les bossus qu’il pourra rencontrer. Le valet intelligent va aussi tôt distribuer des cartes d’invitation, et voila huit bossus qui se rassemblent pour diner.

Milord Craff croit qu’on se moque de lui, et furieux il va rejoindre Mad. Morton. Cependant un jeune homme s’est introduit dans la maison , c’est sir Charles, curieux de savoir le motif qui y avoit amené son oncle sir Harrel. C’est un des bossus invités. Lorsqu’il sait qu’il ne faut qu’être bossu pour être admis à table, il se fait une bosse postiche et entre dans la salle ; tous les convives sont dans la joie , lorsque Mad. Morton, Angelina et Milord Craff arrivent et se livrent, l’une à des éclats de rire, l’autre à la joie de voir son amant parmi les convives, et Milord à la colère la plus violente. Mais cependant il offre encore d’épouser Angelina et propose vingt-mille livres sterlings ; sir Harrel se lève, et examinant la jeune personne, il en offre trente mille pour son neveu, qui est accepté et uni à son amante.

L’auteur a été vivement demandé : on est venu annoncer le citoyen Quénier, qui a paru au milieu des applaudissemens.

 

Mercure de France, tome septième, an vii, numéro du 10 Thermidor an 7, p. 83 :

Folie très-gaie, qui a obtenu beaucoup de succès. Début heureux d'un jeune auteur, qui a été vivement demandé , et a paru au milieu des applaudissemens les mieux mérités. Son nom est Caigniez.

 

Dans la base César, auteur inconnu, et 4 représentations, du 23 juillet 1799 au 1er août 1799.

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