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Le Divorce (Desfontaines, 1793)

Le Divorce, comédie en un acte & en vaudevilles ; par M. Desfontaines, 18 mai 1793.

Théâtre du Vaudeville, rue de Chartres.

Titre :

Divorce (le)

Genre

comédie en vaudevilles

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

en prose

Musique :

vaudevilles

Date de création :

18 mai 1793

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville, rue de Chartres

Auteur(s) des paroles :

M. Desfontaines

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, au Théâtre du Vaudeville :

Le Divorce, comédie en un acte et en vaudevilles, Par F. G. Desfontaines ; Représentée, pour la première fois, à paris, sur le Théâtre du Vaudeville, le 18 Mai 1793.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 6 (juin 1793), p. 328-331 :

[Le critique ne tarit pas d’éloges pour cette pièce : « fond piquant » (qui nous paraît pourtant bien mièvre), « une bonne, une véritable comédie » : « « . Deux petits reproches, la froideur du dénouement, « quelques traits dans le dialogue, qui sont ou graveleux, ou peu avoués par un goût sévere », mais ces défauts peuvent disparaître facilement. Bon enthousiasme, couplets redemandés...]

THÉATRE DU VAUDEVILLE, RUE DE CHARTRES.

Le Divorce, comédie en un acte & en vaudevilles.

Isabelle, jeune femme de 20 ans, a épousé Germeuil, qui en a 50. Ces deux époux ont une petite fille de 17 mois ; mais un peu de froideur de la part du mari, quelques momens d'humeur de la femme, & plus que tout cela les assiduités d'un jeune abbé, tout a rompu l'intelligence d'Isabelle & de Germeuil. Isabelle songe même à divorcer, & pour éprouver l'amour de son abbé, elle l'engage à la demander lui-même en mariage à son époux. Cette proposition dérange tout-à-fait les projets de l'abbé, qui ne songeoit pas du tout au mariage, en faisant la cour à Isabelle. Cependant il est forcé de lui obéir, & la demande timidement à son mari. Celui-ci, qui veut s'amuser, feint d'y consentir ; mais il fait à l'abbé un tableau si repoussant d'un mariage mal assorti, que le jeune soupirant se repent d'avoir mené les choses si loin. sur ces entrefaites arrive Simonne, nourrice de la petite-fille d'Isabelle : Simonne connoît les projets de cette jeune insensée : la bonne femme lui fait des reproches sanglans : elle veut même remporter son nourrisson, à qui elle désire servir de mere : Isabelle s'attendrit ; les pleurs de Simonne réveillent dans son cœur la tendresse maternelle : elle cede au cri de la nature, embrasse la nourrice, avoue ses torts à Germeuil, éconduit I'abbé, que le mariage effrayoit, & se propose de vivre désormais en épouse vertueuse & en bonne mere.

Tel est le fond piquant du Divorce, qui a été joué avec succès sur ce théatre. Cet ouvrage offre une bonne, une véritable comédie. Le but en est moral, le plan en est bien tracé, & les situations en sont bien amenées. Le dénouement en est cependant un peu froid : on pourroit aussi reprocher à son auteur quelques traits dans le dialogue, qui sont ou graveleux, ou peu avoués par un goût sévere ; mais ces légeres taches disparoissent aisément des représentations subséquentes, & l'on n'en peut pas moins regarder cet ouvrage comme un des plus agréables qui soient à ce théatre. Il est aussi bien joué. M. Rosiere y joue le rôle de Germeuîl, avec cette intelligence & cette aisance qui le caractérisent : Mesd. Blosseville & Barral rendent très-piquans les rôles d'Isabelle & de Simonne, & Mlle. Moliere joue avec beaucoup de graces & de légéreté le rôle plaisant d'une servante nommée Cécile. Le public a demandé l'auteur de cette jolie comédie, & M. Rosiere est venu nommer M. Desfontaines.

Les deux couplets suivans, que débite à Isabelle Simonne en colere, ont été applaudis avec enthousiasme :

Air : De la croisée.

Les bons soins font la bonn' maman ;
Au village, c'est not' systême :
Mais quant à ça par-tout vraiment
Ce n'est pas tout-à-fait de d' même.
Vous n'en prenez qu'à vot' loisir,
Vous autres dames de la ville :
Vous n'êt' mer' que pour vot' plaisir,
    Et la tâche est facile.           (bis.)

Non , rien n' pourra m' faire approuver
C' monsieur l'abbé qui vous courtise :
Pour prier l' ciel de nous sauver,
Que n' reste-t-i' dans son église !
Ce n'est pas 1' tout qu' d'êt' amoureux,
Faut savoir les devoirs d'un pere ;
Et j' gag' qu'i' n' les sauroit pas mieux
    Qu'i' n'a su son bréviaire !           (bis.)

Après avoir dit qu'elle remporte son nourrisson : (« Je l' ramene à mes enfans : j' n'en ai que huit, 1' vot' f'ra l' neuvieme »), Simonne ajoute ce couplet de sentiment.

Air : Du haut en bas.

          Je l'ai nourri,
Et, Dieu merci, mon lait prospere ;
          
Je l'ai nourri,
Choïé, bercé, baisé, chéri :
Et si je n' suis que sa s'cond' mere,
J'ai fait pour lui mieux qu' la premiere ;
          Je l'ai nourri !....

A la fin d'Arlequin afficheur, Arlequin avoit annoncé ainsi cette comédie : « Messieurs, les neuf muses qui sont au Parnasse ont eu bien des amans, bien des maris!.... »

Vous épousâtes un beau soir
Celle qui tient au vaudeville ;
Exprès aujourd'hui, pour vous voir,
Elle vient des champs à la ville.
si la dame fait un faux pas,
Oubliez cette bagatelle :
Pour si peu, ne voudriez pas
Divorcer avec elle.           (bis.)

César : comédie en un acte, en vers (mais c’est inexact. Première le 18 mai 1793. Pièce jouée 42 fois en 1793, 31 fois en 1794, 17 fois en 1795, 13 fois en 1796, 11 fois en 1797, 13 fois en 1798, 3 fois en 1799. soit 130 représentations.

Il y a, outre les vaudevilles, des airs notés, sans indication d’auteur. Mais Emmet Kennedy, Theatre, Opera, and Audiences in Revolutionary Paris: Analysis and Repertory, p. 333, fait de Dalayrac le compositeur associé à Desfontaines.

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