Les Deux frères Girard

Les Deux frères Girard, comédie en un acte et en prose, de Dumaniant, 30 prairial an 12 [19 juin 1804].

Théâtre de la Porte Saint-Martin

Almanach des Muses 1805

D’après le Courrier des spectacles, 27 prairial an 12 [16 juin 1804], le Théâtre de la Porte Saint-Martin n’a pas donné les Deux frères Girard, comme le dit l’Almanach des Muses, mais aussi comme l’annonce le Journal de Paris du 27 prairial an 12 [16 juin 1804]. Ce même Journal de Paris annonce de nouveau la première des Deux Frères Girard dans on numéro du 30 prairial an 12 [19 juin 1812]. Il faut chercher dans le Courrier des spectacles du 1er messidor an 12 [20 juin 1804] pour trouver trace de la deuxième représentation : sur le site Retronews, il n’y a pas de numéro du Courrier des spectacles daté du 30 prairial, date de la première. La date retenue sera donc celle du 30 prairial an 12 [19 juin 1812]

Courrier des spectacles n° 2671 du 1er messidor an 12 [20 juin 1804], p. 2 :

[La pièce a été bien accueillie pour sa première, même si son sujet n’est pas original. Les personnages d’intrigants sont des caractères usés, mais l’auteur a su les renouveler en les plaçant « dans un cadre étroit et ingénieux ». Le critique ne trouve guère qu’un reproche mineur à faire à la pièce (cette servante et son balai, qui lui paraît ne pouvoir figurer que dans une pièce burlesque...). Le résumé de l’intrigue fait découvrir une histoire assez rocambolesque, faux enlèvement avec la complicité de domestiques, trahison, déguisement en femme, le tout s’achevant par la punition des « intrigans », mais une punition donnée « très-civilement ». Interprétation saluée positivement, auteur demandé et qui a paru : c’est bien un succès.]

Théâtre de la Porte St-Martin.

Première Représentation des Deux Frères Girard.

Ces deux freres, en manquant une bonne fortune, ont eu celle de plaire au public. On a souvent mis en scène des intrigans, et ces caractères pourraient paraître usés ; mais lorsqu’on sait les placer avantageusement, et qu’on les fait figurer dans un cadre étroit et ingénieux, ils peuvent encore assurer à l’auteur un succès mérité et soutenu. Cette comédie, en un acte et en prose, est écrite d’une manière soignée. On y a applaudi justement deux ou trois scènes qui respirent le bon comique : seulement, nous ferons observer à l’auteur qu’il pourroit, dans une comédie qui n’est point du genre burlesque ; supprimer le rôle d’une servante qui parait avec un balai à la main ; ce qui est au moins inutile à l’effet de la scène. Les deux Frères Girard sont deux intrigans qui se proposent, l’un de séduire, l’autre d’enlever la jeune épouse d’un M. Dercourt. Ils ont cherché à mettre dans leurs intérêts Germain et Rosette, domestiques de cette dame ; qui feignent d’entrer dans leurs projets, et promettent de les servir. Le plus jeune des frères se trouvent [sic] le premier au rendez-vous, Germain l’engage à suivre Rosette, afin qu’il puisse prendre un costume de femme, et lui-même attend l’autre frère qui brûle d’enlever la dame. Germain lui présente deux hommes qui doivent, dit-il, le seconder ; mais qui sont les amans déguisés des deux nièces de M. Dercourt. À un signal convenu avec Rosette, celle-ci amène le jeune Girard métamorphosé en femme, l’ainé veut l’enlever, l’autre se défend, appelle du secours ; on s’empresse ; on arrive ; on apporte de la lumière, et l’on reconnaît nos deux intrigans, que l’on éconduit très-civilement.

M. Bourdais, qui a établi le rôle de Germain dans cette pièce, y a déployé beaucoup de talent ; Mad. Descuyers a fait preuve d’intelligence dans celui de Rosette ; les autres rôles, entr’autres ceux des deux Frères, sont, joués d’une manière satisfaisante. L’auteur de cette comédie est M. Dumaniant ; il a été demandé, et a paru après la représentation.                  G***.

A. Aulard, Paris sous l'Empire, tome I (1912), p. 55 :

[Incident dont le compte rendu du Courrier des spectacles ne rend pas compte. La pièce a été toutefois jouée au moins trois fois en messidor.]

Spectacles. — Hier [30 prairial an XII, 19 juin 1804], au théâtre de la Porte-Saint-Martin, on a donné la première représentation d'une pièce intitulée les Frères Girard ; dans un passage, le valet dit : Quand on accuse, il faut pouvoir prouver. On a applaudi à plusieurs reprises et l'on a crié bis. Les acteurs s'y sont refusés. Le conseiller d'État, préfet de police, a fait suspendre la représentation de cette piéce.

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