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Les Deux grenadiers, ou les Quiproquos

Les Deux grenadiers, ou les Quiproquos, comédie en trois actes & en prose, de Joseph Patrat, 24 août 1792.

Théâtre du Marais.

Titre :

Deux grenadiers (les) ou les Quiproquos

Genre

comédie

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

en prose

Musique :

non

Date de création :

24 août 1792

Théâtre :

Théâtre du Marais

Auteur(s) des paroles :

M. Patrat

Sur la page de titre de la brochure, à Troyes, chez Gobelet, et à Paris, chez Barba, an VII :

Les deux Grenadiers, ou les Quiproquos, comédie en trois actes et en prose, Par le Citoyen Patrat. Jouée sur le Théâtre de la Cité, et remise au Théâtre Montansier. Avec des additions et des changemens.

La pièce figure dans la Suite du répertoire du Théâtre Français, volume 72 (Paris, chez Mme veuve Dabo, 1822), et sa page de titre précise qu’elle est « imitée de l’espagnol ».

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1792, volume 10 (octobre 1792), p. 324 :

[Compte rendu d’un succès, mais avant de parler de la pièce, le critique impose à ses lecteurs la liste des pièces intitulées Quiproquo, sans montrer de parenté réelle avec la nouvelle pièce. Mais la pièce nouvelle n’en est pas une, en fait, puisqu’elle est un opéra-comique de Patrat et Grétry, les Méprises par ressemblance, créé le 16 novembre 1786 et transformé en comédie par Patrat (ce qui lui épargne le reproche de plagiat. Tout le monde est censé connaître la pièce d’origine, et le critique n’a pas besoin d’en faire l’analyse. La nouvelle version a obtenu le succès : «  Beaucoup de gaieté, un comique vrai, un dialogue aisé, & sur-tout le jeu piquant des acteurs lui ont valu ce succès », et le critique insiste sur la qualité du jeu des acteurs. Le public, méfiant, a tenu à s’assurer qu’il n’y avait pas de plagiat, et il a été rassuré : Patrat est bien l’auteur des deux pièces.

Dernier élément : la représentation était donnée pour le « soulagement des veuves & orphelins des citoyens infortunés qui ont péri dans la journée du 10 août », et tout le monde a contribué généreusement, public, acteurs et ouvriers attaché au théâtre.]

THÉATRE DU MARAIS.

Le titre de Qui-proquo ne rappelle point des idées neuves au théatre : on peut compter, sans un grand effort de mémoire, jusqu'à huit pieces connues, jouées ou imprimées sous ce nom. Dans les œuvres de Brueys, on trouve une comédie en un acte, en prose, intitulée : les Qui-proquo : on a encore le Qui-proquo en trois actes, en vers, par Rosimont (*), en 1671 ; le Qui-proquo en trois actes, par Dominique, à la foire st. Laurent, en 1716 ; le Qui-proquo, opéra-comique en un acte, par Carolet, à la foire St. Germain, 1736 ; le Qui-proquo, ou Polichinel-Pyrame, parodie en un acte de l'opéra de Pyrame & Thysbé, par un anonyme, à la foire St. Germain, 1740 ; le Qui-proquo, comédie en trois actes, en vers, par Morandet, aux François, 1743 ; le Qui-proquo, opéra en un acte, par Moustou, musique de M. Philidor, aux Italiens, en 1760 (**) : enfin, M. Laus de Boissy a donné, en société avec un anonyme, le Qui-proqua ou la Méprise, comédie en un acte, en vers, jouée à Amiens en 1765. Le public ne s'attendoit donc pas, en voyant annoncer sur ce théatre, la premiere représentation des Qui-proquos, en trois actes, en prose, à rencontrer une intrigue bien neuve : aussi, dès les premieres scenes, a-t-il reconnu un ouvrage joué déja sur un autre théatre, & celui-ci ne lui a pas fait moins de plaisir. En effet, cette piece n'est autre chose que les Méprises par ressemblance, par MM. Patrat & Grétry, dont on connoît le succès au théatre italien. M. Patrat a fait une comédie de ses Méprises par ressemblance, & c'est elle qu'on a donnée sur le théatre du Marais : comme elle est connue de tout le monde, nous nous dispenserons d'en faire l'analyse : nous dirons seulement qu'elle a été très-applaudie. Beaucoup de gaieté, un comique vrai, un dialogue aisé, & sur-tout le jeu piquant des acteurs lui ont valu ce succès. M. Baptiste, acteur précieux, dont le talent sait briller dans tous les genres, y joue le rôle plaisant de Sansregrets ; son jeune frere y est très-comique dans le rôle niais de Jacquinot : Mlles. Masson sœurs y jouent avec infiniment de graces & de finesse, les deux cousines, Thérese & Louison : enfin , les autres rôles y sont très-bien remplis par MM. Perroud, Raymond, Urbain, & par Mde. Baptiste, mere. Le public a demandé, à la fin de la piece, l'auteur des Méprises par ressemblance, & M. Baptiste est venu nommer M. Patrat, & dire qu'il étoit aussi l'auteur des Qui-proquos ; ce qui a sait tomber l'accusation de plagiat.

Le but touchant de cette représentation étoit de contribuer au soulagement des veuves & orphelins des citoyens infortunés qui ont péri dans la journée du 10 août. Toutes les entrées se sont empressées de contribuer à l'augmentation de la recette : les acteurs eux-mêmes ont fait une collecte entr'eux, & les ouvriers attachés à ce théatre, se sont imposé la loi de remettre entre les mains de M. Langlois, leur directeur, le produit de leur journée.

César : il s'agit de la pièce les Deux grenadiers, ou les Quiproquos, de Joseph Patrat / Patras. Première le 24 août 1792, au théâtre du Marais. Elle est ensuite reprise à partir du 7 octobre 1793 au Palais des Variétés, où elle est jouée 19 fois en 1793 (en trois mois) et 20 fois en 1794 (jusqu'au 12 septembre). 1 représentation le 21 janvier 1795, à la Maison Egalité. 1 autre le 15 mai 1796 au théâtre de la Cité. Elle est reprise en 1797 dans divers théâtres : 39 représentations, surtout au théâtre de Montansier et au théâtre de la Cité, 34 en 1798, 25 en 1799.

(*) Claude Larose, sieur de Rosimont, étoit acteur du théatre du Marais, où il fit jouer son Qui-proquo. On croit que cet auteur composa une vie des saints sous un autre nom. Il mourut subitement, en 1686, & fut enterré, dit le P. Lebrun, dans son Traité des spectacles, sans clergé, sans luminaire & sans prieres, dans le cimetiere de S. Sulpice, où l'on mettoit alors les enfans morts sans baptême.

(**) Cette piece, qui n'eut pas un grand succès, fut refaite & remise au théatre sous le titre du Volage.

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