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Les Deux sentinelles (Andrieux et Berton, 1791)

Les deux sentinelles, comédie nouvelle en un acte, mêlé d'ariettes, paroles de M. Andrieux, musique de M. Berton, 27 mars 1791.

Théâtre Italien.

Il existe une autre comédie en un acte, mêlée d’ariettes, intitulée les Deux Sentinelles. Elle est de MM. Henrion et R**** [Rougemont], musique de M. Doche, jouée en 1803.

Titre :

Deux Sentinelles (les)

Genre

comédie mêlée d’ariettes

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

prose, avec des couplets en evrs

Musique :

ariettes

Date de création :

27 mars 1791

Théâtre :

M. Andrieux

Auteur(s) des paroles :

M. Berton

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1791, volume 5 (mai 1791), p. 313-316 :

[Compte rendu sans enthousiasme d’une pièce qualifiée de « bagatelle absolument sans conséquence » : pas d’action, mais « des mots heureux, quelques traits de critique sur les modes & les mœurs agréablement appliqués ». Après le récit de l’intrigue, le critique félicite les comédiens de la qualité de leur prestation et fait l’éloge modéré de la musique de Berton, dont il rappelle la jeunesse (il va avoir 24 ans) : «  de la verve, de beaux accompagnemens & un bon style », mais certains airs semblent être des reprises d’anciennes compositions de Berton, et ne sont pas bien adaptées aux nouvelles paroles. Le compte rendu s’achève assez perfidement sur le fait que l’intrigue manque singulièrement d’originalité (et qu’un couplet à la fin l’avoue...).]

Le 27 mars, on a donné les deux sentinelles, comédie nouvelle en un acte , mêlée d'ariettes; paroles de M. Andrieux, musique de M. Berton.

Paris & les provinces ont retenti, il y a trois ans, d'une prétendue aventure arrivée à Versailles. On disoit qu'un garde-du-corps étant en faction, avoit vu descendre, par une fenêtre de l'appartement où demeuroit la femme de son capitaine, un homme qu'il avoit cru faire arrêter comme voleur, & qu'il n'avoit dévoilé qu'un mystere amoureux. C'est sur cette anecdote, vraie ou fausse, qu'on a bâti la fable des deux sentinelles. Le public a considéré ce très-petit ouvrage, comme il devoit l'être, c'est-à-dire, comme une bagatelle absolument sans conséquence. Il n'y a point cherché d'action, & il a bien fait, car il n'en auroit pas trouvé : mais il a applaudi des mots heureux, quelques traits de critique sur les modes & les mœurs agréablement appliqués.

Une jeune veuve, Mde. Belmont, fille d'un subdélégué, demeure près d'un corps-de-garde national. Elle aime Linval ; mais son père, qui regrette l'ancien régime dont il tiroit parti, souhaite qu'elle épouse un M. Cador, qui, avant la révolution, avoit acheté le titre de gentilhomme à beaux deniers comptans. Ce M. Cador est un fat de province très-ridicule. Il s'imagine avoir sur le champ fait la conquête de la veuve, tandis qu'elle se moque de lui. La situation pour laquelle la piece paroît avoir été faite est comique. Linval trouve le moyen de s'introduire chez Mde. Belmont, & un instant après Cador vient monter la garde à la porte, & chanter une romance. II croit qu'on va venir confirmer la bonne opinion qu'il a de sa personne : Linval ouvre effectivement la fenêtre ; & Cador, en lui parlant, le prend pour Mde. Belmont, quoique le dialogue dure assez long-tems, ce qui ajoute à l'invraisemblance de cette méprise. II est enfin détrompé, lorsque le père survient en robe-de-chambre, & se détermine à marier sa fille à l'heureux Linval, afin de prévenir les mauvais propos si à craindre dans les petites villes.

Cette bagatelle a eu du succès. M. Solier a joué plaisamment le rôle du jeune provincial ; M. Chénard a rendu toute l'importance de M. le subdélégué ; & Mde. d'Avrigny, dans le rôle de Mde. Belmont, a été accueillie comme elle est sûre de l'être toujours.

La musique de M. le Breton offre, comme toute celle de ce jeune compositeur, de la verve, de beaux accompagnemens & un bon style. La premiere ariette de M. Chenard, & un quatuor, ont été applaudis à juste titre; mais quelques autres morceaux nous ont semblé tirés de ses anciens ouvrages, & peu adaptés aux paroles de celui-ci. L'intrigue de cette piece rappelle plus d'une situation du même genre ; ce que l'auteur a fait entendre dans ce couplet du vaudeville, qu'on a fait répéter :

Vous voyez dam ce dénouement
L'histoire de mainte famille :
On éloigne en vain une fille,
En vain on éloigne un amant.
Quand l'Amour leur prête ses ailes,
Par quels lieux ne passent-ils pas ?
Ils se moquent des cadenas,
Et qui plus est, des sentinelles.

D’après la base César : la pièce, créée le 27 mars 1791 au Théâtre Italien, n'a connu que 6 représentations, 2 en mars et 4 à la fin de l'année 1791 et au début de 1792.

Y a-t-il eu une version antérieure des Deux Sentinelles, du même parolier, avec Dalayrac comme musicien ? Comme le signale la Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés ..., tome 2 (Paris, 1859), p. 597, note 1, « La Biographie universelle, supplément, au mot Andrieux, indique, comme de lui, un opéra-comique intitulé les Deux Sentinelles, musique de Dalayrac, représenté en 1788, Nous ne connaissons pas cet ouvrage. qui ne figure pas parmi les partitions de Dalayrac, indiquées par le Dictionnaire historique des musiciens. »

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